Aristide Bruant (Volume Ip. np-94).


SONNEUR


Yen a des tas qui sont des sa —
-lauds : Grands, moyens, p’tits, gros, gras, maigre’ ;
I’s font des métiers… j’fous pas d’ça,
Moi, j’fous nib ed’ nib, ej’ suis pègre.

Pègr’… mais pas pègre à la mi’ d’pain :
Pègre d’naissanc’, d’autor et d’riffe,
Pègre d’la haute et j’colle un paing
Au pantrio, quand i’se r’biffe.


Et quand i’ veut r’piquer au tas
Ou quand i’ veut gueuler je l’scionne…
J’y crèv’ la peau, je l’ fous en bas ;
Des fois, pour m’amuser, je l’ sonne…

Ben oui, je l’ sonne ! Et pis après ?
J’attrap’ les deux oreill’s du gonce
Et pis j’y cogn’ la têt’ su’ l’ grès,
Pas su’ l’ pavé d’ bois… ça s’enfonce.

Tandis que l’ pavé d’grès, c’est dur…
Mêm’ quand on n’a pas les mains lourdes,
Après quat’ cinq coups on est sûr
Que l’ sang y sort par les esgourdes.