Dans la rue (Bruant)/Au bois de Boulogne

Aristide Bruant (Volume IIp. 147-155).


AU BOIS DE BOULOGNE



\relative c'' {
  \clef treble
  \key g \major
  \time 2/4
\partial 4. g8^\markup { RITOURNELLE } g a
  \bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
  \tempo "Allegretto"
b b b b | b g g a | b b b b | b4 d8 a
a4 d8 b | b4 <d, d'>8 <d c'> | <d b'> (a' <d, g>) r | <g b d g>\fermata
  \bar "||"
  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
  \autoBeamOff
  \tempo "Moderato"
  g8 g a
b b b b | b g g a | b b b b | b b d a

a8 b g a | a b g a | a2 (a8) a a b
c c c c | c a a b | c c c c | c a b a
g a g a | b\fermata b d c | b4\fermata a\fermata | g8 r r4
    \bar "|." \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
}

\addlyrics {
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_ _ _ _ _ _ _ _ _ _
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Quand on cherche un’ femme à Pa -- ris,
Maint’ nant, même en y met -- tant l’prix,
On n’ren -- con -- tre plus qu’des dé -- bris 
Ou d’la cha -- "ro - gne ;"
Mais pour trou -- ver c’qu’on a d’be -- soin,
Il e -- xiste en -- core un bon coin,
C’est au bout d’Pa -- ris… pas ben "loin :"
Au bois d’Bou -- lo - gne.
}

\layout {
  \context {
    \Score
    \remove "Bar_number_engraver"
  }
}


Quand on cherche un’femme à Paris,
Maint’nant, même en y mettant l’prix,
On n’rencontre plus qu’des débris
            Ou d’la charogne :
Mais pour trouver c’qu’on a d’besoin,
Il existe encore un bon coin,
C’est au bout d’Paris… pas ben loin :
            Au bois d’Boulogne.


C’est un bois qu’est vraiment rupin
Quand on veut faire un bon chopin,
On s’y fait traîner en sapin
            Et, sans vergogne,
On choisit tout le long du bois,
Car ya que d’la grenouill’ de choix !
Et ya mêm’ des gonzess’s de rois !!
            Au bois d’Boulogne.


Yen a des tas, yen a d’partout
De la Bourgogne et du Poitou,
De Nanterre et de Montretout,
            Et d’la Gascogne ;
De Pantin, de Montmorencyl
De làl d’où, d’ailleurs et d’ici,
Et tout ça vient fair’ son persil
            Au bois d’Boulogne.


Ça poudroi’, ça brille et ça r’luit,
Ça fait du train, ça fait du bruit,
Ça roul’, ça passe et ça s’enfuit !
            Ça cri’, ça grogne !
Et tout ça va se r’miser, l’soir,
À l’écurie ou dans l’boudoir…
Puis la nuit tapiss’ tout en noir
            Au bois d’Boulogne.


Alors c’est l’heur’ du rendez-vous
Des purotins et des filous,
Et des escarp’ et des marlous
            Qu’ont pas d’besogne,
Et qui s’en vont, toujours par trois,
Derrièr’ les vieux salauds d’bourgeois,
Leur fair’ le coup du pèr’ François
            Au bois d’Boulogne.