Paul Ollendorff (Tome 3p. 125-138).
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Parmi toutes ces difficultés, le seul qui leur vînt en aide était un Juif d’une quarantaine d’années, nommé Taddée Mooch. Il tenait un magasin de photographies d’art ; mais bien qu’il s’intéressât à son métier, et qu’il y apportât beaucoup de goût et d’habileté, il s’intéressait à tant de choses, à côté, qu’il en négligeait son commerce. Quand il s’en occupait, c’était pour rechercher des perfectionnements techniques, pour s’engouer de procédés de reproductions nouveaux, qui, malgré leur ingéniosité, réussissaient rarement et coûtaient beaucoup d’argent. Il lisait énormément et se tenait à l’affût de toutes les idées neuves en philosophie, en art, en science, en politique ; il avait un flair surprenant pour découvrir les forces indépendantes et originales : on eût dit qu’il en subissait l’aimant caché. Entre les amis d’Olivier, isolés comme lui et travaillant chacun de son côté, il servait en quelque sorte de lien. Il allait des uns aux autres ; et par lui s’établissait entre eux, sans que ni eux ni lui en eussent conscience, un courant permanent d’idées.

Quand Olivier voulut le faire connaître à Christophe, Christophe s’y refusa d’abord ; il était las de ses expériences avec la race d’Israël. Olivier, en riant, insista pour qu’il le vît, disant qu’il ne connaissait pas mieux les Juifs qu’il ne connaissait la France. Christophe consentit donc ; mais la première fois qu’il vit Taddée Mooch, il fit la grimace. Mooch était, d’apparence, plus Juif que de raison : le Juif, tel que le représentent ceux qui ne l’aiment point : petit, chauve, mal fait, le nez pâteux, de gros yeux qui louchaient derrière de grosses lunettes, la figure enfouie sous une barbe mal plantée, rude et noire, les mains poilues, les bras longs, les jambes courtes et torses : un petit Baal syrien. Mais il y avait en lui une telle expression de bonté que Christophe en fut touché. Surtout, il était très simple et ne disait pas de paroles inutiles. Pas de compliments exagérés. Un mot discret seulement. Mais un empressement à se rendre utile ; et, avant même qu’on lui eût rien demandé, un service accompli. Il revenait souvent, trop souvent ; et presque toujours il apportait quelque bonne nouvelle : un travail à faire pour l’un des deux amis, un article d’art ou des cours pour Olivier, des leçons de musique pour Christophe. Il ne restait jamais longtemps. Il mettait une certaine affectation à ne pas s’imposer. Peut-être percevait-il l’agacement de Christophe, dont le premier mouvement était toujours d’impatience, lorsqu’il voyait paraître à la porte la figure barbue de l’idole carthaginoise, — (il l’appelait : Moloch), — quitte, le moment d’après, à se sentir le cœur plein de gratitude pour sa parfaite bonté.

La bonté n’est pas rare chez les Juifs : c’est de toutes les vertus celle qu’ils admettent le mieux, même quand ils ne la pratiquent pas. À la vérité elle reste chez la plupart d’entre eux sous une forme négative ou neutre : indulgence, indifférence, répugnance à faire le mal, tolérance ironique. Chez Mooch, elle était passionnément active. Il était toujours prêt à se dévouer pour quelqu’un ou pour quelque chose. Pour ses coreligionnaires pauvres, pour les réfugiés russes, pour les opprimés de toutes les nations, pour les artistes malheureux, pour toutes les infortunes, pour toutes les causes généreuses. Sa bourse était toujours ouverte ; et, si peu garnie qu’elle fût, il trouvait toujours moyen d’en faire sortir quelque obole ; quand elle était vide, il en faisait sortir de la bourse des autres ; il ne comptait jamais ses peines, ni ses pas, du moment qu’il s’agissait de rendre service. Il faisait cela simplement, — avec une simplicité exagérée. Il avait le tort de dire un peu trop qu’il était simple et sincère : mais le plus fort, c’est qu’il l’était.

Christophe, partagé entre son agacement et sa sympathie pour Mooch, eut une fois un mot cruel d’enfant terrible. Un jour qu’il était tout ému de la bonté de Mooch, il lui prit affectueusement les deux mains et lui dit :

— Quel malheur !… Quel malheur que vous soyez Juif !

Olivier sursauta et rougit, comme s’il s’agissait de lui. Il en était malheureux et il tâchait d’effacer la blessure causée par son ami.

Mooch sourit, avec une ironie triste, et il répondit tranquillement :

— C’est un bien plus grand malheur d’être un homme.

Christophe ne vit là qu’une boutade. Mais le pessimisme de cette parole était plus profond qu’il ne l’imaginait ; et Olivier, avec la finesse de sa sensibilité, en avait l’intuition. Sous le Mooch qu’on connaissait, il en était un autre tout différent, et même en beaucoup de choses entièrement opposé. Sa nature apparente était le produit d’un long combat contre sa véritable nature. Cet homme qui semblait simple avait un esprit contourné : lorsqu’il s’abandonnait, il avait toujours besoin de compliquer les choses simples et de donner à ses sentiments les plus vrais un caractère d’ironie maniérée. Cet homme qui semblait modeste et un peu trop humble parfois, avait un fond d’orgueil qui se connaissait et qui se châtiait durement. Son optimisme souriant, son activité incessante, incessamment occupée à rendre service aux autres, recouvraient un nihilisme profond, un découragement mortel qui avait peur de se voir. Mooch manifestait une grande foi en une foule de choses : dans le progrès de l’humanité, dans l’avenir de l’esprit juif épuré, dans les destinées de la France, soldat de l’esprit nouveau — (il identifiait volontiers les trois causes). — Olivier, qui n’était point dupe, disait à Christophe :

— Au fond, il ne croit à rien.

Avec tout son bon sens et son calme ironiques, Mooch était un neurasthénique qui ne voulait pas regarder le vide qui était en lui. Il avait des crises de néant ; il se réveillait parfois brusquement, au milieu de la nuit, en gémissant d’effroi. Il cherchait partout des raisons d’agir auxquelles s’accrocher, comme à des bouées dans l’eau.

On paye cher le privilège d’être d’une trop vieille race. On porte un faix écrasant de passé, d’épreuves, d’expériences lassées, d’intelligence et d’affection déçues, — toute une cuvée de vie séculaire, au fond de laquelle s’est déposé un acre résidu d’ironie et d’ennui… L’Ennui, l’immense ennui sémite, sans rapports avec notre ennui aryen, qui nous fait bien souffrir aussi, mais qui du moins a des causes précises et qui passe avec elles : car il ne vient le plus souvent que de notre regret de n’avoir pas ce que nous désirons. Mais c’est la source même de la joie et de la vie qui est atteinte, chez certains Juifs, par un poison mortel. Plus de désirs, plus d’intérêt à rien : ni ambition, ni amour, ni plaisir. Une seule chose persiste, non pas intacte, mais maladivement hyperesthésiée, en ces déracinés d’Orient, épuisés par la dépense d’énergie qu’ils ont dû faire depuis des siècles, et aspirant à l’ataraxie, sans pouvoir y atteindre : la pensée, l’analyse sans fin, qui empêche d’avance la possibilité de toute jouissance et qui décourage de toute action. Les plus énergiques se donnent des rôles, les jouent, plus qu’ils n’agissent pour leur compte. Chose curieuse, qu’à nombre d’entre eux, — et non des moins intelligents, ni parfois des moins graves, — ce désintérêt de la vie réelle souille la vocation, ou le désir inavoué de se faire acteurs, de jouer la vie, — seule façon pour eux de la vivre !

Mooch était aussi acteur, à sa façon. Il s’agitait afin de s’étourdir. Mais au lieu que tant de gens s’agitent pour leur égoïsme, lui, s’agitait pour le bonheur des autres. Son dévouement à Christophe était touchant et fatigant. Christophe le rabrouait, et en avait regret ensuite. Jamais Mooch n’en voulait à Christophe. Rien ne le rebutait. Non qu’il eût pour Christophe une affection bien vive. C’était le dévouement qu’il aimait, plus que les hommes auxquels il se dévouait. Ils lui étaient un prétexte pour faire du bien, pour vivre.

Il fit tant qu’il décida Hecht à publier le David et quelques autres compositions de Christophe. Hecht estimait le talent de Christophe ; mais il n’était point pressé de le faire connaître. Ce ne fut que lorsqu’il vit Mooch tout prêt à lancer la publication, à ses frais, chez un autre éditeur, que lui-même, par amour-propre, en prit l’initiative.

Mooch eut encore l’idée, dans une occasion critique où Olivier était tombé malade et où l’argent manquait, de s’adresser à Félix Weil, le riche archéologue qui habitait dans la maison des deux amis. Mooch et Weil se connaissaient, mais ils avaient peu de sympathie l’un pour l’autre. Ils étaient trop différents ; Mooch, agité, mystique, révolutionnaire, avec des façons « peuple », que peut-être il outrait, provoquait l’ironie de Weil, placide et gouailleur, de manières distinguées et d’esprit conservateur. Ils avaient bien un fond commun : tous deux étaient également dénués d’intérêt profond à agir ; et s’ils agissaient, ce n’était pas par foi, mais par vitalité tenace et machinale. Mais c’étaient là des choses dont ni l’un ni l’autre n’aimait à prendre conscience : ils préféraient n’être attentifs qu’aux rôles qu’ils jouaient, et ces rôles avaient fort peu de points de contact. Mooch rencontra donc un accueil assez froid auprès de Weil ; quand il voulut l’intéresser aux projets artistiques d’Olivier et de Christophe, il se heurta à un scepticisme railleur. Les perpétuels emballements de Mooch pour une utopie ou pour une autre égayaient la société juive, où il était signalé comme un « tapeur » dangereux. Cette fois comme tant d’autres, il ne se découragea point ; et tandis qu’il insistait, parlant de l’amitié de Christophe et d’Olivier, il éveilla l’intérêt de Weil. Il s’en aperçut et continua.

Il touchait là une corde sensible. Ce vieillard, détaché de tout, sans amis, avait le culte de l’amitié ; la grande affection de sa vie avait été une amitié qui l’avait laissé en chemin : c’était son trésor intérieur ; quand il y pensait, il se sentait meilleur. Il avait fait des fondations, au nom de son ami. Il avait dédié des livres à sa mémoire. Les traits que lui raconta Mooch de la tendresse mutuelle de Christophe et d’Olivier l’émurent. Son histoire personnelle avait quelque ressemblance avec celle-ci. L’ami qu’il avait perdu avait été pour lui une sorte de frère aîné, un compagnon de jeunesse, un guide qu’il idolâtrait. C’était un de ces jeunes Juifs, brûlés d’intelligence et d’ardeur généreuse, qui souffrent du dur milieu qui les entoure, qui se sont donné pour tâche de relever leur race, et, par leur race, le monde, qui se dévorent eux-mêmes, qui se consument de toutes parts et flambent, comme une torche de résine, en quelques heures. Sa flamme avait réchauffé l’apathie du petit Weil. Il l’avait soulevé de terre. Tant que l’ami avait vécu, Weil avait marché à ses côtés, dans l’auréole de foi lumineuse et stoïque, — foi dans la science, dans le pouvoir de l’esprit, dans le bonheur futur, — que rayonnait autour d’elle cette âme messianique. Après qu’elle l’eut laissé seul, Weil, faible et ironique, s’était laissé couler des hauteurs de cet idéalisme dans les sables de l’Ecclésiaste, que porte en elle toute intelligence juive, et qui sont toujours prêts à la boire. Mais jamais il n’avait oublié les heures passées avec l’ami, dans la lumière : il en gardait jalousement la clarté presque effacée. Il n’avait jamais parlé de lui à personne, même pas à sa femme, qu’il aimait : c’était chose sacrée. Et ce vieil homme, qu’on croyait prosaïque et de cœur sec, arrivé au terme de sa vie, se répétait en secret la pensée amère et tendre d’un brahmane de l’Inde antique :


« L’arbre empoisonné du monde produit deux fruits plus doux que l’eau de la fontaine de la vie : l’un est la poésie et l’autre est l’amitié. »


Il s’intéressa dès lors à Christophe et Olivier. Discrètement, connaissant leur fierté, il se fit remettre par Mooch le volume de poésies d’Olivier, qui venait d’être publié ; et, sans que les deux amis fissent la moindre démarche, sans qu’ils eussent même soupçon de ses projets, il s’arrangea de façon à obtenir pour l’ouvrage un prix d’Académie, qui tomba fort à point, au milieu de leur gêne.

Quand Christophe apprit que ce secours inattendu leur venait d’un homme qu’il était disposé à juger mal, il eut remords de ce qu’il avait pu dire ou penser de lui ; et, surmontant son aversion pour les visites, il alla le remercier. Sa bonne intention ne fut pas récompensée. L’ironie du vieux Weil se réveilla en présence du jeune enthousiasme de Christophe, quoiqu’il fît effort pour la lui cacher ; et ils s’entendirent assez mal ensemble.

Le jour où Christophe, reconnaissant et irrité, remontait dans sa mansarde, après la visite à Weil, il y trouva, avec le bon Mooch, qui venait rendre à Olivier quelque service nouveau, un article de revue désobligeant sur sa musique, par Lucien Lévy-Cœur, — non pas une franche critique, mais de cette bienveillance insultante, qui, par un jeu de persiflage raffiné, s’amusait à le mettre sur la même ligne que des musiciens de troisième ou de quatrième ordre, qu’il exécrait.

— Remarques-tu, dit Christophe à Olivier, après le départ de Mooch, que nous avons toujours affaire aux Juifs, uniquement aux Juifs ? Ah ! ça, serions-nous Juifs, nous-mêmes ? Rassure-moi. On dirait que nous les attirions. Ils sont partout sur notre chemin, ennemis ou alliés.

— C’est qu’ils sont plus intelligents que les autres, dit Olivier. Les Juifs sont presque les seuls chez nous avec qui un homme libre peut causer des choses neuves, des choses vivantes. Les autres s’immobilisent dans le passé, les choses mortes. Par malheur, ce passé n’existe pas pour les Juifs, ou du moins il n’est pas le même que pour nous. Avec eux, nous ne pouvons nous entretenir que d’aujourd’hui, avec ceux de notre race que d’hier. Vois l’activité juive, dans tous les ordres de choses : commerce, industrie, enseignement, science, œuvres de bienfaisance, œuvres d’art…

— Ne parlons pas de l’art, dit Christophe.

— Je ne dis pas que ce qu’ils font me soit toujours sympathique : c’est même odieux souvent. Du moins, ils vivent et ils savent comprendre ceux qui vivent. Nous pouvons critiquer, railler, maudire les Juifs. Nous ne pouvons nous passer d’eux.

— Il ne faut rien exagérer, dit Christophe, gouailleur. Je saurais m’en passer.

— Tu saurais vivre, peut-être. Mais à quoi te servirait, si ta vie et ton œuvre restaient inconnues de tous, comme elles le seraient probablement sans eux ? Sont-ce nos coreligionnaires qui viendraient à notre secours ? Le catholicisme laisse périr, sans un geste pour les défendre, les meilleurs de son sang. Tous ceux qui sont religieux du fond de l’âme, tous ceux qui donnent leur vie à la défense de Dieu, — s’ils ont eu l’audace de se détacher de la règle catholique et de s’affranchir de l’autorité de Rome, — aussitôt ils deviennent à l’indigne horde qui se dit catholique, non seulement indifférents, mais hostiles ; elle fait le silence sur eux, elle les abandonne en proie aux ennemis communs. Un esprit libre, quelle que soit sa grandeur, — si, chrétien de cœur, il n’est pas chrétien d’obéissance, — qu’importe aux catholiques qu’il incarne en lui ce qu’il y a de plus pur dans leur foi et de vraiment divin ? Il n’est pas du troupeau, de la secte aveugle et sourde, qui ne pense point par soi-même. On le rejette, on se réjouit de le voir souffrir seul, déchiré par l’ennemi, appelant à l’aide ceux qui sont ses frères et pour la foi desquels il meurt. Il y a dans le catholicisme d’aujourd’hui une puissance d’inertie meurtrière. Il pardonnerait plus aisément à ses ennemis qu’à ceux qui veulent le réveiller et lui rendre la vie… Que serions-nous, mon pauvre Christophe, quelle serait notre action, à nous, catholiques de race, qui nous sommes faits libres, sans une poignée de libres protestants et de Juifs ? Les Juifs sont dans l’Europe d’aujourd’hui les agents les plus vivaces de tout ce qu’il y a de bien et de mal. Ils transportent au hasard le pollen de la pensée. N’as-tu pas eu en eux tes pires ennemis et tes amis de la première heure ?

— Cela est vrai, dit Christophe ; ils m’ont encouragé, soutenu, adressé les paroles qui raniment celui qui lutte, en lui montrant qu’il est compris. Sans doute, de ces amis-là, bien peu me sont restés fidèles ; leur amitié n’a été qu’un feu de paille. N’importe ! C’est beaucoup que cette lueur passagère, dans la nuit. Tu as raison : ne soyons pas ingrats.

— Ne soyons pas inintelligents surtout, dit Olivier. N’allons pas mutiler notre civilisation déjà malade, en prétendant l’ébrancher de quelques-uns de ses rameaux les plus vivaces. Si le malheur voulait que les Juifs fussent chassés d’Europe, elle en resterait appauvrie d’intelligence et d’action, jusqu’au risque de la faillite complète. Chez sous particulièrement, dans l’état actuel de la vitalité française, leur expulsion serait pour la nation une saignée plus meurtrière encore que l’expulsion des protestants au xviie siècle. — Sans doute, ils tiennent, en ce moment, une place sans proportion avec leur valeur réelle. Ils abusent de l’anarchie politique et morale d’aujourd’hui, qu’ils ne contribuent pas peu à accroître, par goût naturel, et parce qu’ils s’y trouvent bien. Les meilleurs, comme cet excellent Mooch, ont le tort d’identifier très sincèrement les destinées de la France avec leurs rêves juifs, qui nous sont souvent plus dangereux qu’utiles. Mais on ne peut pas leur en vouloir de ce qu’ils veulent faire la France à leur image : c’est qu’ils l’aiment. Si leur amour est redoutable, nous n’avons qu’à nous défendre et à les tenir à leur rang, qui est, chez nous, le second. Non que je croie leur race inférieure à la nôtre : — (toutes ces questions de suprématie de races sont niaises et dégoûtantes.) — Mais il est inadmissible qu’une race étrangère, qui ne s’est pas encore fondue avec la nôtre, ait la prétention de connaître mieux ce qui nous convient, que nous-mêmes. Elle se trouve bien en France : j’en suis fort aise ; mais qu’elle n’aspire point à en faire une Judée ! Un gouvernement intelligent et fort, qui saurait tenir les Juifs à leur place, ferait d’eux un des plus utiles instruments de la grandeur française ; et il leur rendrait service, en même temps qu’à nous. Ces êtres hypernerveux, agités et incertains, ont besoin d’une loi qui les tienne et d’un maître sans faiblesse, mais juste, qui les mate. Les Juifs sont comme les femmes : excellents, quand on les tient en bride ; mais leur domination, à celles-ci et à ceux-là, est exécrable ; et ceux qui s’y soumettent donnent un spectacle ridicule.