D’une fontaine


Cette fontaine est froide, et son eau doux-coulante
À la couleur d’argent semble parler d’amour :
Un herbage mollet reverdit tout autour,
Et les aunes font ombre à la chaleur brûlante.
Le feuillage obéit à Zéphyr qui l’évente
Soupirant amoureux en ce plaisant séjour :
Le Soleil clair de flamme est au milieu du jour,
Et la terre se fend de l’ardeur violente.
Passant, par le travail du long chemin lassé,
Brûlé de la chaleur, et de la soif pressé,
Arrête en cette place où ton bonheur te mène.
L’agréable repos ton corps délassera,
L’ombrage et le vent frais ton ardeur chassera,
Et ta soif se perdra dans l’eau de la fontaine.
D’une Fontaine.


Ceſte fontaine est froide, et ſon eau doux-coulante
À la couleur d’argent ſemble parler d’amour :
Un herbage mollet reverdit tout autour,
Et les aunes font ombre à la chaleur brulante.
Le feuillage obeit à Zephyr qui l’esvante
Soupirant amoureux en ce plaisant sejour :
Le Soleil clair de flamme est au milieu du jour,
Et la terre se fend de l’ardeur violante.
Passant, par le travail du long chemin lassé,
Brulé de la chaleur, et de la soif pressé,
Arreste en cette place où ton bon-heur te maine.
L’agreable repos ton corps delassera,
L’ombrage et le vent frais ton ardeur chassera,
Et ta soif se perdra dans l’eau de la fontaine.