CycleAlphonse Lemerre, éditeur4 (p. 246).


À Platon


 
De fleurs et de lauriers tu couronnais leurs têtes,
Puis de ta république, ô sévère Platon,
Tels que des corrupteurs tu chassais les poètes,
Homère, un jour Virgile et le Dante et Milton ;

Et des sentiments vrais tous ces grands interprètes,
Dont le monde redit et les vers et le nom,
Ces inspirés divins qu’il salua prophètes,
Conservés dans son cœur comme en un Panthéon.

Mais, sage, montre-nous ta sage république.
Le modèle idéal que l’avenir explique !
Sans couronnes marchons dans la grave cité !
 
Ô ténèbres sortant d’un éclair ! Ô délire !
L’esclavage, l’ennui, la promiscuité !…
Poètes souriants, reprenez votre lyre.