Amyot (p. --13).
II.  ►

CURUMILLA

I.

L’Entrevue.

Les jésuites avaient fondé au Mexique des missions autour desquelles, avec cette patience qui les a constamment distingués, une charité sans bornes et une persévérance que rien ne pouvait décourager, ils étaient parvenus à grouper un grand nombre d’Indiens auxquels ils enseignaient les principaux et les plus touchants dogmes de notre religion, qu’ils baptisaient, instruisaient et faisaient travailler à la terre.

Ces missions, d’abord peu considérables et séparées par de grandes distances, s’étaient insensiblement accrues ; les Indiens, séduits par la douce aménité des bons pères, étaient venus se placer sous leur protection, et nul doute que si les jésuites, victimes de la jalousie des vice-rois espagnols, n’avaient été honteusement dépouillés et chassés du Mexique, ils ne fussent parvenus à attirer à eux la plupart des Indios bravos les plus féroces, à les civiliser et à faire abandonner aux tribus indiennes la vie nomade.

C’est dans une de ces missions que nous conduirons le lecteur, un mois après les événements que nous avons rapportés dans notre précédent ouvrage[1].

La mission de Nuestra Señora de los Angeles avait été construite sur la rive droite du Rio San Pedro, à soixante lieues environ du Pitic.

Rien n’égale le grandiose et l’originalité de sa position, rien ne peut le disputer en majesté sauvage et en sévérité imposante au paysage majestueusement terrible qui s’offre aux regards et remplit le cœur de terreur et de joie mélancolique, à l’aspect des effrayants et sombres rochers qui se projettent sur les eaux du fleuve, pareils à des murailles colossales et à de gigantesques créneaux coupés par d’immenses fissures et des gouffres béants qui semblent accuser quelque convulsion de la nature ; puis, au milieu de ce chaos, de ces rocs entassés formant des précipices et de fantastiques aspérités au pied même d’un rapide de quatre-vingts toises, d’où le fleuve mugit en tourbillons impétueux et se précipite en une large et écumeuse cascade, au sein d’un délicieux vallon couvert d’un tapis de verdure, se cache et s’abrite frileusement la mission, dominée de trois côtés par d’immenses montagnes qui élèvent jusqu’aux cieux leurs pics lointains.

Hélas ! cette mission, jadis si riante, si animée, si gaie et si heureuse, ce coin ignoré du monde, qui semblait un reflet perdu de l’Éden, où matin et soir, se mêlant à la cascade, les hymnes de reconnaissance montaient vers le Tout-Puissant, cette mission est morte et désolée maintenant, ses cases sont dessertes et en ruines, l’église est effondrée, l’herbe a envahi le chœur ; les membres effrayés de cette simple et naïve communauté, dispersés par la persécution, se sont réfugiés au désert, et sont rentrés dans cette vie sauvage dont on avait eu tant de peine à les faire sortir ; les bêtes fauves gîtent dans la maison de Dieu, et l’on n’entend plus que la voix de la solitude qui murmure incessamment parmi les cases désertes et siffle à travers les murs écroulés, que les herbes parasites envahissent rapidement, rongent sans cesse, et ne tarderont pas à renverser sur le sol et à recouvrir d’un vert linceul.

C’était le soir ; le fleuve grondait sourdement à travers les palétuviers ; le ciel, semblable à un dôme de diamant, étincelait de ces millions d’étoiles qui sont aussi des mondes ; la lune répandait une vague et mystérieuse lumière, et l’atmosphère, rafraîchie par une brise folle, était embaumée de ces acres senteurs du désert, si bonnes et si saines à respirer.

Cependant la nuit était assez fraîche, et trois voyageurs, accroupis autour d’un vaste brasier allumé au milieu des décombres, semblaient en apprécier la chaleur bienfaisante.

Ces voyageurs, sur les rudes visages desquels jouaient les reflets changeants de la flamme, auraient offert un splendide sujet de tableau à un peintre, avec leurs costumes étranges et leurs physionomies caractérisées, campés là au milieu de cette nature abrupte et sauvage.

Un peu en arrière du groupe principal, quatre chevaux entravés à l’amble broyaient à pleine bouche leur provende, tandis que leurs maîtres, de leur côté, terminaient un maigre repas composé d’une tranche de venaison, de quelques morceaux de tasajo et de tortillas de maïs, le tout arrosé d’eau, légèrement mélangé de refino, destiné à corriger en partie sa crudité.

Ces trois hommes étaient le comte Louis, Valentin et don Cornelio.

Bien qu’ils mangeassent en véritables chasseurs, c’est-à-dire de bon appétit et sans perdre une bouchée, cependant il était facile de deviner que nos personnages étaient sous le coup d’une préoccupation sérieuse ; leurs yeux erraient sans cesse autour d’eux, furetant dans l’ombre et cherchant à percer les ténèbres. Parfois, la main s’arrêtait à moitié chemin de la bouche, le morceau de tasajo restait suspendu ; de la main gauche, ils cherchaient instinctivement leur rifle posé à terre auprès d’eux ; ils tendaient le cou en avant et écoutaient attentivement, analysant et décomposant dans leur esprit ces mille bruits sans nom des grands déserts américains, qui tous ont une cause et sont un infaillible avertissement pour l’homme qui sait les comprendre.

Cependant le repas s’acheva.

Don Cornelio avait saisi sa jarana, mais sur un geste de Louis, il la reposa à terre, s’enveloppa dans son zarapé et s’étendit sur le sol.

Valentin réfléchissait profondément, Louis s’était levé, et appuyé contre un pan de mur, il regardait attentivement au dehors.

Un laps de temps assez long s’écoula ainsi sans qu’une parole fût échangée.

Louis vint enfin se rasseoir auprès du chasseur.

— C’est étrange ! dit-il.

— Quoi ? répondit distraitement Valentin.

— L’absence prolongée de Curumilla ! voilà près de trois heures qu’il nous a quittés sans nous en dire la raison, et il n’est pas encore de retour.

— Le soupçonnerais-tu ? fit le chasseur avec une certaine amertume.

— Frère, reprit Louis, tu es injuste en ce moment ; je ne soupçonne pas, je suis inquiet, voilà tout. Ainsi que toi, j’ai pour le chef une trop vive et trop sincère amitié pour ne pas redouter un malheur.

— Curumilla est prudent, nul n’est autant que lui au fait des ruses indiennes ; s’il ne revient pas, c’est qu’il a pour cela des raisons importantes, sois-en en sûr.

— J’en suis convaincu ; mais le retard que cette absence nous cause peut nous devenir préjudiciable.

— Qu’en sais-tu, frère ? Peut-être notre salut dépend-il de cette absence elle-même. Crois-moi, Louis, je connais beaucoup mieux que toi Curumilla, j’ai trop longtemps dormi côte à côte avec lui pour ne pas avoir en lui la plus grande confiance. Ainsi, tu le vois, j’attends patiemment son retour.

— Mais s’il est tombé dans un piége, s’il a été tué ?

Valentin regarda son frère de lait avec une expression indéfinissable ; puis il répondit en haussant les épaules d’un air de suprême dédain :

— Tombé dans un piége, lui ! Curumilla, mort ! allons donc ! tu plaisantes, frère. Tu sais bien que cela n’est pas possible.

Louis ne trouva rien à objecter à cette assurance si franchement naïve.

— Enfin ! reprit-il au bout d’un instant, toujours est-il qu’il se fait bien attendre.

— Pourquoi donc ? Qu’avons-nous besoin de lui en ce moment ? Tu n’as pas l’intention de quitter ce campement, n’est-ce pas ? Eh bien, qu’est-ce que cela fait qu’il arrive une heure plus tôt ou plus tard ?

Louis fit un geste de mauvaise humeur, se roula dans son zarapé et s’étendit auprès de don Cornelio, en disant d’un ton bourru :

— Bonsoir.

— Bonsoir, frère, répondit Valentin en souriant.

Dix minutes plus tard, malgré sa mauvaise humeur, Louis, vaincu par la fatigue, dormait comme s’il n’eût plus dû se réveiller.

Valentin laissa encore un quart d’heure s’écouler avant de faire un mouvement, puis il se leva doucement, s’approcha à pas de loup de son frère de lait, se pencha sur lui et l’examina attentivement pendant deux ou trois minutes.

— Enfin ! murmura-t-il en se redressant, j’avais peur qu’il ne s’obstinât à veiller et à me tenir compagnie.

Le chasseur passa dans sa ceinture les pistolets qu’il avait déposés à terre, jeta son rifle sur son épaule, et enjambant avec précaution par-dessus les pierres et les décombres de toute sorte qui encombraient le sol, il s’éloigna rapidement, quoique sans bruit, et ne tarda pas à disparaître dans les ténèbres.

Il marcha ainsi pendant environ dix minutes, et gagna un épais fourré d’arbres du Pérou et de mezquites. Arrivé là, il s’abrita derrière un buisson, et après avoir d’un coup d’œil perçant soigneusement exploré les environs, il siffla doucement à trois reprises, en ayant soin de laisser une distance égale entre chaque sifflement.

Au bout de deux ou trois minutes, le cri de l’épervier d’eau s’éleva à deux reprises différentes du sein des palétuviers qui bordaient la rive du fleuve à quelques pas à peine de l’endroit où se tenait le chasseur.

— Bon ! murmura celui-ci, notre ami est exact ; mais, comme la sagesse des nations dit quelque part que la prudence est la mère de la sûreté, soyons prudent, cela ne peut pas nuire, lorsque l’on traite avec de pareils drôles, et le digne chasseur arma son rifle.

Puis, cette précaution prise, il quitta le fourré au sein duquel il était caché, et s’avança résolûment en apparence, mais cependant sans négliger aucune précaution pour éviter une surprise, vers l’endroit d’où était partie la réponse à son signal.

Arrivé à moitié chemin environ du lieu vers lequel il se dirigeait, quatre ou cinq individus en sortirent et marchèrent à sa rencontre.

— Oh ! oh fit le chasseur, voilà des gens qui semblent avoir grande hâte de causer avec moi ; attention.

Alors Il s’arrêta, épaula son rifle, et couchant en joue l’homme le plus rapproché de lui :

— Halte ! dit-il, ou je fais feu.

— Capa de Dios ! vous êtes vif, caballero, répondit une voix ironique, vous ne vous laissez pas facilement approcher ; mais désarmez votre fusil, vous voyez que nous sommes sans armes.

— Sans armes apparentes, oui ; mais qui me répond que vous n’en avez pas de cachées ?

— Mon honneur ! monsieur, répondit avec hauteur le premier interlocuteur. En douteriez-vous, par hasard ?

Le chasseur ricana.

— Je doute de tout la nuit, lorsque je suis seul dans le désert et que devant moi se trouvent quatre hommes que j’ai tout lieu de supposer ne pas être de mes meilleurs amis.

— Allons, allons, monsieur, un peu plus d’aménité, s’il vous plaît.

— Je ne demande pas mieux ; seulement, cette entrevue, c’est vous qui l’avez désirée ; donc vous devez accepter mes conditions et non pas moi les vôtres.

— À votre aise, don Valentin ; qu’il soit fait selon votre désir. Cependant, la première fois que nous avons traité ensemble, je vous ai trouvé beaucoup plus coulant.

— Je n’en disconviens pas ; venez seul et nous causerons.

L’étranger ordonna d’un geste à ceux qui l’accompagnaient de demeurer où ils se trouvaient et il s’approcha seul.

— À la bonne heure ! fit le chasseur en désarmsûot son rifle, dont il reposa la crosse à terre et sur le canon duquel il s’appuya, les deux mains croisées.

L’homme envers lequel Valentin montrait si peu de confiance, ou, pour parler plus clairement, dont il avait une aussi grande méfiance, n’était autre que le général don Sébastian Guerrero.

— Là, maintenant, vous devez être satisfait ; je vous ai, je crois, donné une grande preuve de condescendance, dit le général en arrivant auprès de lui.

— C’est que probablement vous avez des raisons pour cela, répondit le chasseur d’un air narquois.

— Monsieur ! fit le général avec hauteur.

— Soyons nets et brefs comme des hommes qui s’apprécient à leur juste valeur, répondit sèchement Valentin. Je ne suis ni un niais ni un individu infatué de son propre mérite, la franchise seule, une franchise réciproque, pourra donc seule, je le répète, nous amener à nous entendre, si cela est possible, ce dont je doute.

— Que supposez-vous donc, monsieur ?

— Je ne suppose rien, général, je suis certain de ce que j’avance, voilà tout. Quelle probabilité qu’un grand personnage comme vous, général, gouverneur de la Sonora, que sais-je encore ? s’abaisse à solliciter d’un pauvre diable de chasseur comme je le suis une entrevue la nuit, au fond d’un désert, s’il n’espère pas retirer de cette entrevue de grands avantages ? Il faudrait être fou ou imbécile pour ne pas voir cela du premier coup d’œil, et, grâce à Dieu, je ne suis ni l’un ni l’autre.

— Supposons que cela soit ainsi que vous le dites.

— Supposons, je ne demande pas mieux. Maintenant, venons au fait.

— Hum ! cela ne me semble guère facile avec vous.

— Pourquoi donc ? Nos premières relations, que vous rappeliez tout à l’heure, ont dû cependant vous prouver que je suis assez facile en affaires.

— C’est juste ; pourtant celle que j’ai à vous proposer est assez scabreuse et je crains…

— Quoi donc ? Que je refuse ? Dame ! vous comprenez, c’est un risque à courir.

— Non, je crains que vous ne saisissiez pas bien l’esprit de l’affaire et que vous vous fâchiez.

— Vous croyez ? après tout c’est possible. Voulez-vous que je vous évite la peine de vous expliquer ?

— Comment cela ?

— Écoutez-moi.

Les deux hommes étaient debout à deux pas l’un de l’autre, se regardant l’œil dans l’œil ; seulement Valentin, toujours sur ses gardes, surveillait attentivement, sans en avoir l’air, les trois ou quatre individus restés en arrière.

— Parlez, fit le général.

— Général, vous voulez tout simplement me proposer de vous vendre mon ami.

Don Sébastian, à ces paroles, prononcées d’un accent incisif, fit malgré lui un geste de surprise, en reculant d’un pas.

— Monsieur !

— Est-ce vrai ? oui ou non ?

— Vous employez des termes… balbutia le général.

— Les termes ne font rien à la chose. Maintenant que vous avez reconnu que le comte Louis n’est pas le complice que vous espériez trouver afin de vous hisser sur le fauteuil de la présidence de la république, comme vous désespérez de le faire changer d’avis, vous voulez vous en débarrasser, c’est logique.

— Monsieur !

— Laissez-moi continuer. Pour cela vous ne trouvez rien de mieux que de l’acheter. Du reste, vous avez l’habitude de ces transactions. J’ai entre les mains des preuves de quelques-unes qui vous font beaucoup d’honneur.

Le général était blême d’épouvante et de rage ; il serrait les poings, frappait du pied en murmurant des mots sans suite.

Le chasseur ne sembla pas s’apercevoir de cette agitation et continua imperturbablement :

— Seulement, vous vous êtes trompé en vous adressant à moi ; je ne suis pas Face-de-Chien, un gaillard avec lequel vous avez fait un bien beau marché dans le temps[2]. J’ai fait le commerce des bestiaux, mais jamais celui de chair humaine : chacun sa spécialité, je vous laisse celle-là.

— Mais enfin, monsieur, s’écria le général dans le paroxysme de la colère, où voulez-vous en venir ? Est-ce donc dans le but de m’insulter que vous avez accepté cette entrevue ?

Valentin haussa les épaules.

— Vous ne le croyez pas, dit-il, cela serait trop niais ; non, je veux vous proposer une affaire.

— Une affaire !

— Ou un marché, si vous l’aimez mieux.

— Et ce marché ?

— Le voici en deux mots : j’ai entre les mains certains papiers qui, s’ils voyaient le jour et étaient remis à certaines personnes, pourraient vous coûter non-seulement votre fortune, mais encore la vie.

— Des papiers ? balbutia don Sébastian.

— Oui, général ; votre correspondance avec certain diplomate nord-américain auquel vous consentez à livrer la Sonora et un ou deux autres États si les États-Unis vous fournissent les moyens de vous emparer de la présidence de la république mexicaine.

— Et vous avez ces papiers ? dit le général avec une anxiété mal contenue.

— J’ai les lettres avec les réponses de votre correspondant, oui.

— Ici ?

— Parfaitement, fit Valentin en ricanant.

— Alors tu vas mourir ! s’écria le général en se précipitant par un bond de panthère sur le chasseur.

Mais celui-ci était sur ses gardes. Par un mouvement aussi vif que celui de son ennemi avait été brusque, il le saisit à la gorge, le renversa sous lui, et lui appuyant le pied sur la poitrine :

— Un pas de plus, dit-il froidement aux compagnons du général, qui accouraient en toute hâte à son secours, un pas de plus, et il est mort !

Certes, le général était un homme brave ; maintes fois, il avait donné des preuves non équivoques d’un courage poussé jusqu’à la témérité : cependant il vit une telle résolution étinceler dans l’œil fauve du chasseur qu’il sentit un frisson agiter tous ses membres, il se vit perdu, il eut peur.

— Arrêtez ! arrêtez ! s’écria-t-il d’une voix inarticulée en s’adressant à ses amis.

Ceux-ci obéirent.

— Je pourrais vous tuer, dit Valentin, vous êtes bien en mon pouvoir ; mais que m’importe votre vie ou votre mort, je tiens l’une et l’autre entre mes mains ; relevez-vous ! Maintenant, un mot : prenez garde de rien faire contre le comte.

Le général avait profité de la permission du chasseur pour se relever tout froissé et tout meurtri de sa chute ; mais aussitôt qu’il se sentit libre de ses mouvements, que ses pieds portèrent bien d’aplomb sur le sol, une révolution s’opéra en lui et le courage lui revint.

— Écoutez à votre tour, répondit-il, je serai avec vous aussi franc et aussi brutal que vous l’avez été avec moi ; c’est maintenant entre nous une guerre à mort, sans pitié et sans merci. Dussé-je porter ma tête sur un échafaud, le comte mourra, parce que je le hais et qu’il me faut sa mort pour satisfaire ma vengeance.

— Bien, répondit froidement Valentin.

— Oui, répondit le général en raillant. Allez, je ne vous crains pas ; servez-vous des papiers dont vous m’avez menacé, peu m’importe ; je suis invulnérable, moi.

— Vous croyez ? articula lentement le chasseur.

— Je vous méprise, vous n’êtes que des aventuriers ; jamais vous ne pourrez m’atteindre.

Valentin se pencha vers lui.

— Vous, lui dit-il, c’est possible, mais votre fille !  !  !

Et profitant de la stupéfaction du général, atterré par ces paroles, le chasseur poussa un rire strident et moqueur, et s’élança dans le fourré, où il était impossible de le poursuivre.

— Oh ! murmura le général au bout d’un instant en passant sa main sur son front moite de sueur, oh ! le démon ! ma fille ! a-t-il dit !… ma fille !

Il rejoignit ses compagnons et s’éloigna avec eux sans vouloir répondre à aucune des questions qu’ils lui adressaient.

  1. Voir la Fièvre d’or, 1 vol. Amyot, éditeur, 8, rue de la Paix.
  2. Voir le Chercheur de Pistes, 1 vol. Amyot, éditeur, 8, rue de la Paix.