Critique du jugement (trad. Barni)/Tome I/Avant-Propos

Traduction par Jules Barni.
Librairie philosophique de Ladrange (p. iii-xvi).
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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR.




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Depuis le commencement de ce siècle, c’est-à dire depuis l’époque où quelques écrivains, M. Villers, M. de Tracy, M. de Gérando, madame de Staël (1)[1], appelèrent sur Kant l’attention de la France, sa doctrine n’a cessé d’exciter l’intérêt des penseurs, mais il s’en faut qu’elle soit à cette heure même bien connue parmi nous et qu’on lui ait rendu tous les honneurs qu’elle mérite. M. Cousin qui a élevé en France l’étude de l’histoire de la philosophie à la hauteur d’une méthode, et lui-même a tant fait pour l’avancement de cette étude, ne pouvait passer indifférent à côté d’une philosophie qui avait eu un si grand retentissement en Allemagne, et qui, au moment où elle commençait à piquer la curiosité des Français, avait déjà produit au delà du Rhin une si puissante et si féconde agitation. Dans un temps où l’on ne connaissait en France la philosophie de Kant que par quelques faibles esquisses, il entreprit de l’exposer et de la juger dans son enseignement public (1)[2] ; même, [3]le traducteur de Platon eut un instant la pensée de se faire celui de Kant. Mais d’autres travaux le détournèrent de cette tâche, et elle reste encore aujourd’hui presque entière. Des trois critiques de Kant, c’est-à —dire de ses trois plus importants ouvrages, une seule a été traduite (1)[4] ; les autres sont à peine connues parmi nous (2)[5]. Or ces ouvrages méritent assurément qu’on les traduise dans notre langue, et, si difficile, si ingrat même à certains égards que soit ce genre de travail, je me suis hasardé à l’entreprendre. Voici d’abord la traduction de la Critique du Jugement, et j’espère publier bientôt celle de la Critique de la raison pratique, travail déjà fort avancé.

Quand il s’agit d’un homme comme Kant et de monuments comme la Critique de la raison pure, celle de la raison pratique ou celle du Jugement, de simples analyses, quelque exactes et quelque détaillées qu’elles soient, ne peuvent suffire. Malgré tous ses défauts, si antipathiques au génie de notre langue, il faut traduire Kant et le traduire littéralement, car rien ne doit dispenser en philosophie de l’étude des monuments. Mais aussi Kant n’est pas de ceux qu’on peut se contenter de traduire ; l’étude de ses ouvrages est difficile, et même, disons-le, rebutante, surtout pour des lecteurs français, et c’est pourquoi il importe de les préparer à cette étude en les initiant aux idées du philosophe allemand par une exposition plus simple et plus claire, à son langage par une explication de ses termes et de ses formules. Je ne pouvais donc me borner au rôle de traducteur, et j’ai dù songer à joindre à ma traduction un travail destiné à faciliter l’étude de l’ouvrage ; mais comme l’importance et les difficultés de ce travail m’arrêtent encore, et que je ne veux pas trop retarder la publication de la traduction imprimée déjà depuis quelque temps, je me décide à la faire paraître d’abord, m’engageant à en publier bientôt l’introduction.

Je ne dirai rien ici de la Critique du Jugement, puisque j’en parlerai tout à mon aise dans l’introduction que je prépare ; je veux seulement ajouter quelques mots sur le système de traduction que j’ai cru devoir suivre. M. Cousin, dans ses leçons sur Kant (l)[6], a caractérisé avec tant de justesse et de netteté les défauts de Kant comme écrivain, que je ne puis mieux faire ici que de reproduire son jugement. « Cet ouvrage, dit-il, en parlant de la Critique de la raison pure, avait le malheur d’être mal écrit ; ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait souvent infiniment d’esprit dans les détails, et même de temps en temps des morceaux admirables ; mais, comme l’auteur le reconnaît lui-même avec candeur dans la préface de l’édition de 1781, s’il y a partout une grande clarté logique, il y a très-peu de cette autre clarté qu’il appelle esthétique, et qui naît de l’art de faire passer le lecteur du connu à l’inconnu, du plus facile au plus difficile, art si rare, surtout en Allemagne, et qui a entièrement manqué au philosophe de Kœnigsberg. Prenez la table des matières de la Critique de la raison pure, comme là il ne peut être question que de l’ordre logique, de l’enchaînement de toutes les parties de l’ouvrage, rien de mieux lié, de plus précis, de plus lumineux. Mais prenez chaque chapitre en lui-même, ici tout change : cet ordre en petit, que doit renfermer un chapitre, n’y est point ; chaque idée est toujours exprimée avec la dernière précision, mais elle n’est pas toujours à la place où elle devrait être pour entrer aisément dans l’esprit du lecteur. Ajoutez à ce défaut celui de la langue allemande de cette époque, poussé à son comble, je veux dire ce caractère démesurément synthétique de la phrase allemande, qui forme un contraste si frappant avec le caractère analytique de la phrase française. Ce n’est pas tout : indépendamment de cette langue, rude encore et mal exercée à la décomposition de la pensée, Kant a une autre langue qui lui est propre, une terminologie qui, une fois bien comprise, est d’une netteté parfaite et même d’un usage commode, mais qui, brusquement présentée et sans les préliminaires nécessaires, offusque tout, donne à tout une apparence obscure et bizarre. » Les défauts que M. Cousin reproche à la Critique de la raison pure, et qui, comme il le remarque, retardèrent dans le pays même de Kant le succès de cet immortel ouvrage, sont aussi ceux de la Critique du Jugement et de la Critique de la raison pratique. Seulement Kant est en général dans ces deux derniers ouvrages plus sobre et moins diffus que dans le premier, et le caractère même des sujets qu’il y traite, ici les principes de la morale et les sentiments, les idées qui s’y rattachent, là le beau et le sublime, les beaux-arts, les causes finales, etc., ce caractère donne parfois à son style une couleur moins sévère et moins dure. Cependant les mêmes défauts reparaissent et dominent. On comprend d’après cela combien doit être difficile une traduction littérale de ces ouvrages. Or toute autre traduction, une traduction qui retranche ou ajoute, résume ou paraphrase, ne rend pas l’auteur tel qu’il est, et ne peut tenir lieu du texte. D’un autre côté, une traduction littérale court grand risque d’être barbare, et de faire à chaque instant violence aux habitudes de notre langue et de notre esprit. Selon moi, le problème à résoudre serait de traduire Kant d’une manière qui, tout en reproduisant fidèlement le texte, en atténuerait un peu les défauts, c’est-à-dire y introduirait, sans le modifier, les qualités propres à notre langue. Une traduction qui remplirait ces deux conditions, ayant un double mérite, rendrait un double service à l’auteur. Voilà le problème que je me suis proposé, et j’en connais trop bien les difficultés pour me flatter de l’avoir résolu. J’espère du moins que mes efforts ne seront pas entièrement perdus. Si la langue française a la vertu de clarifier tout ce qu’elle rend ou traduit, cela doit surtout s’ appliquer à Kant, car, comme l’obscurité qu’on lui reproche vient en partie, suivant la juste remarque de M. Cousin, du caractère démesurément synthétique de sa phrase, et que la phrase française est au contraire essentiellement analytique, traduire Kant en français, c’est déjà l’éclaircir en corrigeant ou en atténuant un défaut qui répugne à notre langue.

Mais c’est assez insister sur les défauts de la manière de Kant ; il est temps de le faire paraître sous un autre jour. On ne sait pas assez en France que cet écrivain que nous traitons de barbare a su parfois approcher de nos meilleurs écrivains. C’est ce qu’on voit dans la plupart de ses petits écrits, et particulièrement dans celui qui a pour titre : Observations sur le sentiment du beau et du sublime, et qui parut en 1764, c’est-à-dire vingt-six ans avant la Critique du Jugement (1)[7]. Malgré quelques essais de traduction, ces petits écrits sont en général peu connus en France, et, bien traduits, ils montreraient Kant sous une face toute nouvelle (2)[8]. C’est là que Kant paraît tout au long ce qu’on le retrouve parfois dans certains passages de ses grands ouvrages, surtout dans les remarques et dans les notes, un homme d’infiniment d’esprit, dans le sens moderne et français de ce mot, un fin <et délicat observateur de la nature humaine, un ingénieux écrivain. Car ce profond penseur, ce génie abstrait, cet écrivain barbare était aussi tout cela. Son chef-d’œuvre sous ce rapport est sans contredit le petit ouvrage que je viens de citer. Aussi a-t-il été déjà traduit trois fois en français (1)[9] ; mais il était bon de le retraduire, et j’ai voulu en joindre une nouvelle traduction à celle de la Critique du Jugement, parce que ces deux ouvrages, quoique bien différents par la forme et le fond, ont un sujet commun, le beau et le sublime, et qu’il est curieux de rapprocher ces deux manières si différentes dont Kant a traité le même sujet à vingt-six ans de distance.

Il ne faut pas chercher d’ailleurs dans les Observations sur le sentiment du beau et du sublime le germe de la théorie exposée dans la Critique du Jugement, et bien moins encore une théorie philosophique sur la question du beau et du sublime. Kant n’a point ici une si haute prétention ; il veut seulement, comme il en avertit dès le début, présenter quelques observations sur les sentiments du beau et du sublime. Il considère ces sentiments relativement à leurs objets, aux caractères des individus, aux sexes et aux rapports des sexes entre eux, et enfin aux caractères des peuples. Ce petit ouvrage n’est donc qu’un recueil d’observations. On n’y pressent pas le profond et abstrait auteur de la Critique de la raison pure ; Kant n’est encore que le beau professeur de Kœnigsberg, comme on l’appellait dans sa ville natale (1)[10]. Or il excelle autant dans le genre auquel appartient ce petit écrit que dans la métaphysique. Il se montre ici aussi fin et spirituel observateur qu’ailleurs subtil et profond analyste. On admirera la justesse et souvent la délicatesse de ses observations, un heureux et rare mélange de finesse et de bonhomie (2)[11], enfin le tour ingénieux et vif qu’il donne à ses idées et où paraît clairement l’influence de la littérature française. Si parmi ces remarques quelques-unes ont cessé d’être vraies (1)[12], si d’autres nous paraissent étroites et mesquines (2)[13], on retrouve dans la plupart une pénétrante observation et une haute intelligence de la nature humaine. Mais la plus remarquable partie de ce petit écrit est sans contredit celle où Kant traite du beau et du sublime dans leurs rapports avec les sexes. Il y a là sur les qualités essentiellement propres aux femmes, sur le genre particulier d’éducation qui leur convient, sur le charme et les avantages de leur société, des observations pleines de sens et de finesse, des pages dignes de Labruyère ou de Rousseau (3)[14]. Kant reprend après celui-ci cette thèse, si admirablement développée dans la dernière partie de l’Emile, que la femme, ayant une destination particulière, a aussi des qualités qui lui sont propres, et qu’une intelligente éducation doit cultiver et développer conformément au vœu de la nature. Nul au dix-huitième siècle n’a parlé des femmes avec plus de délicatesse et de respect (1)[15]. On serait tenté de croire avec le nouvel éditeur de Kant, Rosenkranz (2)[16], que le cœur du philosophe n’est pas toujours resté indifférent aux attraits dont il parle si bien. Mais je ne veux pas gâter par mes commentaires le charme de ce petit ouvrage. Il est inutile aussi de le rapprocher de la Critique du Jugement, car il n’y aurait que des différences à remarquer, et si, à l’exemple de Rosenkranz, j’ai réuni ces deux ouvrages dans la traduction, c’est que le contraste m’a paru piquant.

Kant (3)[17] avait fait interfolier pour son usage un exemplaire de ce petit écrit, et, après avoir chargé d’additions chacune des pages ajoutées, et, en beaucoup d’endroits, les marges mêmes du texte, il l’avait donné en 1800 au libraire Nicolovius, sans doute en vue d’une nouvelle édition. D’après Rosenkranz, qui a eu, en composant son édition, cet exemplaire entre les mains, ces additions sont des observations variées et quelquefois piquantes, qui se rattachent au même sujet, le sentiment du beau et du sublime, mais se répandent dans toutes les directions et prennent diverses formes. Ici Kant développe entièrement sa pensée, là il se borne à l’indiquer, et quelquefois un seul mot lui suffit. Rosenkranz n’a pas cru devoir se servir en général de ce brouillon, parce que l’on retrouve tout ce qu’il contient d’important dans d’autres ouvrages de Kant. J’ai suivi le texte de son édition.

Quant à la Critique du Jugement, je me suis servi à la fois de la troisième édition (1799) (1)[18] et de celle de Rosenkranz.


Ce 15 décembre 1845.


J. BARNI.





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Notes de Kant modifier

    littéraire. Héritier de cette tâche, je m’efforcerai de justifier la bienveillance qui me l’a confiée.

  1. (1) La Philosophie de Kant, par M. Charles Villers, est de 1801. La même année parut, traduit du hollandais, l’Essai d’une exposition succincte de la critique de la raison pure par Kinker, et ce petit ouvrage, remarquable par sa clarté, mais un peu superficiel, fournit par M. de Tracy le sujet d’un mémoire lu à l’Institut le 7 floréal an 10 (Mémoires de l'Institut national, sciences morales et politiques, tome iv, p. 544). Il est curieux de voir comment Kant fut accueilli en France par un illustre disciple de l’école à laquelle il avait fait une si rude guerre en Allemagne, et qui, puissante encore chez nous au début de ce siècle, allait bientôt perdre sa domination et son crédit. — Dans son Histoire comparée des systèmes de philosophie, relativement aux principes des connaissances humaines, qui parut en 1804, M. de Gérando entreprit d’esquisser et de juger la philosophie critique (Tome ii, ch. xvi et xvii), et si son esquisse et son appréciation sont encore bien superficielles et bien incomplètes, elles ne manquent pas d’intérêt, surtout quand on se reporte à l’époque où fut écrite cette histoire. Il est juste aussi de rappeler ce que nous apprend M. de Gérando lui-même dans une note de son ouvrage (tome ii, p. 174) que, cinq ans avant la publication de cet ouvrage, il avait présenté à l’Institut une notice sur la philosophie critique, à laquelle le prix avait été décerné, mais qu’il avait retranchée à l’impression, la jugeant trop insuffisante, et que, deux ans plus tard, il lui communiqua une notice plus détaillée. — Le livre de l’Allemagne, qui contient sur Kant quelques pages brillantes (troisième partie, ch. vi), imprimé et supprimé, comme on sait, par la police impériale en 1810, parut à Paris en 1814. — Puisque nous parlons des premiers travaux auxquels donna lieu en France la philosophie de Kant, il faut citer un choix de morceaux publiés par le Conservateur en 1800 (le Conservateur ou recueil de morceaux inédits d’histoire, de politique, de littérature et de philosophie, tirés des portefeuilles de N. François (de Neufchateau), Paris, Crapelet, an viii, tome ii) ; ce sont : 1 ° une Notice littéraire sur M. Emmanuel Kant et sur l’état de la Métaphysique en Allemagne au moment où ce philosophe a commencé à y faire sensation, tirée du Spectateur du Nord ; 2° une traduction d’un petit écrit de Kant intitulé : Idée de ce que pourrait être une histoire universelle dans les vues d’un citoyen du monde ; 3° une traduction de l’abrégé de la Religion dans les limites de la raison. Cet abrégé, dont MM. Lortet et Bouillier ont publié récemment une nouvelle traduction (Théorie de Kant sur la religion dans les limites de la raison} traduit par le docteur Lortet et précédé d’une introduction, par M. F. Bouillier (Paris et Lyon, 1842), est ici attribué à Kant et désigné sous ce titre : Théorie de la pure religion morale, considérée dans ses rapports avec le pur christianisme. Le traducteur, Phil. Huldiger, y a joint des éclaircissements et des considérations générales sur la philosophie de Kant. — À cette époque avaient déjà paru la traduction d’un petit ouvrage ayant pour titre : Projet de paix perpétuelle (Paris, 1796), et celle du petit écrit dont je publie une nouvelle traduction à la suite de la Critique du Jugement (Observations sur le sentiment du beau et du sublime, traduit par Payer Imhoff, Paris, 1796). — On voit donc quelle curiosité excitait le nom de Kant dès la fin du dernier siècle et le commencement de celui-ci. Mais on ne pouvait songer alors à traduire ses grands ouvrages, et l’on se borna à traduire quelques-uns de ses petits écrits. — Rappelons aussi que M. Maine de Biran et M. Royer-Collard, ces deux fermes esprits qui commencèrent la réforme philosophique dont s’honore notre siècle, ne manquèrent pas, le premier dans ses écrits et le second dans ses cours, d’examiner et de discuter quelques-unes au moins des opinions du philosophe allemand, mais sans lui attribuer encore toute l’importance que révélèrent bientôt des études plus approfondies. M. Laromiguière parle aussi quelque part de Kant (Leçons de philosophie, deuxième partie, sixième leçon), mais de manière à prouver qu’il le connaissait fort peu. — Il faut citer enfin l’article de M. Stapfer dans la Biographie universelle.
  2. (1) Voyez le Cours d’histoire de la philosophie moderne et
  3. pen'dant les années 1816 et 1817, dont M. Cousin va publier une nouvelle édition (chez Ladrange, Paris, 1846), et surtout le Cours d’histoire de la philosophie morale au dix-huitième siècle pendant l’année 1820, troisième partie. — Philosophie de Kant (Paris, Ladrange, 1842).
  4. (1) La Critique de la raison pure, traduite par M. Tissot (Paris, Ladrange, 1836). M. Tissot vient de publier une nouvelle édition de sa traduction (Paris, Ladrange, 1845), où il a eu l’heureuse idée de suivre l’exemple donné par Rosenkranz dans son excellente édition des œuvres de Kant, c’est-a-dire de reproduire la première édition (1781) en indiquant dans des notes ou en ajoutant dans un appendice les changements faits par Kant dans la seconde (1787). Il est en effet curieux et important de noter ces changements et de suivre Kant de la première à la seconde édition.
  5. (2) Les analyses de ces deux ouvrages qui ont été faites jusqu’ici en français ou traduites de l’allemand ne sont pas propres, il faut l’avouer, à diminuer les difficultés de l’étude du texte, qu’elles se bornent à reproduire en le démembrant et en le défigurant. — L’Académie des sciences morales et politiques, en mettant au concours l’Examen critique de la philosophie allemande, a provoqué d’importants travaux sur Kant, mais qui ne sont point encore connus. Voyez le Rapport intéressant que vient de publier M. de Rémusat (Paris, Ladrange, 1845), à qui nous devions déjà un excellent morceau sur la Critique de la raison pure (Essais de philosophie, tome 1er).
  6. (1) Deuxième leçon, pages 23 et 26.
  7. (1) La première édition de la Critique du Jugement est de 1790.
  8. (2) J’ai indiqué plus haut les petits écrits de Kant qui ont été traduits en français. On pourrait, en retraduisant ceux qui ont été traduits et en y ajoutant quelques-uns qui ne l’ont pas encore été, en former un curieux et piquant recueil. M. Cousin a songé aussi à ce travail, et il eut été digne de la plume du traducteur de Platon de faire passer dans notre langue ce que Kant a produit de plus
  9. (1) La première traduction est celle que j’ai indiquée plus haut. Elle est de 1796. — La seconde est de M. Kératry ; elle est précédée d’un long commentaire (Examen philosophique des considérations sur le sentiment du sublime et du beau de Kant, Paris, 1823). — Une autre traduction fut publiée la même année par M. Weyland sous ce titre : Essai sur le sentiment du beau et du sublime.
  10. (1) Voyez la préface de Rosenkranz au volume de son édition qui contient la Critique du Jugement et les Observations sur le sentiment du beau et du sublime (Vorrede, s. viii).
  11. (2) Ce mélange de finesse et de bonhomie est une des qualités les plus saillantes du caractère de Kant. C’est encore un trait qu’il a de commun avec Socrate auquel on l’a justement comparé.
  12. (1) Tel est, par exemple, comme le remarque Rosenkranz, (page 9 de la préface déjà citée), le jugement qu’il porte sur les Français (page 304 de la traduction), ce jugement auquel la révolution française est venue donner depuis un si éclatant démenti.
  13. (2) Par exemple son jugement sur l’architecture du moyen-âge (page 319 de la traduction).
  14. (3) Aussi l’auteur des Observations sur le sentiment du beau et du sublime fut-il appelé le Labruyère de l’Allemagne.
  15. (1) Il reproche à Rousseau, en qui il se plaît d’ailleurs à reconnaître un grand apologiste du beau sexe, d’avoir osé dire qu’une femme n’est jamais autre chose qu’un grand enfant, et il ne voudrait pas, dit-il, pour tout l’or du monde avoir écrit cette phrase (Traduction française, tome ii, p. 305).
  16. (2) Préface déjà citée, p. xii.
  17. (3) Préface déjk citée, pages vi et vii.
  18. (1) J’ai déjà indiqué la date de la première édition, 1790, c’est à dire 9 ans après la Critique de la raison pure et 2 ans après la Critique de la raison pratique. La seconde édition est de 1793.


Notes du traducteur modifier