Cours d’archéologie - les Indes, l’Égypte, l’Assyrie, la Palestine/Sixième lecture


LECTURE


SUR L’ASSYRIE

LECTURE

SUR L’ASSYRIE



Nous avons parlé des monuments de l’Orient et de leur caractère particulier dans les Indes et dans l’Égypte ; nous avons mentionné ce qui intéresse l’art, l’histoire et aussi l’enseignement religieux.

En continuant, nous suivrons la même marche dans l’étude des monuments de la Palestine et de l’Assyrie. Mais comme nous croyons trouver dans Jérusalem un résumé de l’art de tout le monde oriental, nous allons, avant d’arriver aux édifices de Jérusalem, exposer ce que l’on connaît des pays limitrophes, et surtout de l’Assyrie. Rien de plus instructif, de plus inattendu, de plus surprenant au point de vue archéologique, et aussi rien de plus instructif au point de vue religieux.

Nous allons donc voir les rapports qui existent entre le sens et la signification de ces monuments et les enseignements de la Bible.

Dans le dernier siècle, les livres saints ont été l’objet des critiques les plus violentes. L’on a tout discuté, et même tout nié, et l’on en est arrivé à prétendre que la Bible n’était qu’une collection de mythes et de fables. Rien ne pouvait surpasser la prétention et la confiance des nouveaux sophistes ; ils ont pu croire un moment qu’ils allaient faire prédominer leurs erreurs, leurs impostures, leurs illusions ; mais depuis ce temps, l’Orient a été exploré, et tous ces efforts ont croulé.

L’ancien monde oriental a été rendu à la vie par la pioche des archéologues et l’habileté des nouveaux déchiffreurs, et loin d’y trouver la confirmation des assertions des prétendus philosophes, on n’y a trouvé, au contraire, que les confirmations les plus formelles, les plus expresses de la vérité et de l’authenticité des récits de la sainte Écriture.

Ainsi, on a vérifié, sur ce point, la célèbre parole de Bacon :

Peu de science éloigne de Dieu,
Mais beaucoup de science y ramène.

En même temps que Champollion découvrait le sens des hiéroglyphes de l’Égypte, où l’on devait trouver nombre d’allusions aux faits et gestes des patriarches et des souverains de la Judée, dans le même temps des explorateurs découvraient le sens des inscriptions cunéiformes qui couvrent les palais et les temples de l’Assyrie, de la Perse et de la Chaldée. Et dans ces inscriptions, l’on voyait comme une histoire parallèle de tous les faits de l’Écriture.

On ne découvrait pas seulement les inscriptions murales, on trouvait des bibliothèques entières, des milliers de volumes écrits sur des tablettes et sur des briques, où étaient exposés tous les faits de la Bible, avec de tels rapprochements, que les adversaires de la religion, avec leurs assertions contre la création, le déluge, le péché originel, étaient convaincus d’ignorance, de calomnie, de mauvaise foi, et ces milliers de briques sortant des entrailles de la terre, venaient anéantir, écraser et réduire à néant toutes leurs audacieuses assertions.

Le poète avait dit que des peuples de la Nubie, dans une folle audace, voulaient s’opposer à l’épanouissement du soleil, et, lançant de la poussière, essayaient d’assombrir sa lumière victorieuse ; mais, ajoute-t-il, le dieu, sans s’arrêter, poursuivait sa carrière,

Lançant des torrents de lumière
Sur ses obscurs blasphémateurs.

Et de même ici, tous les palais et les temples de l’Assyrie et des pays circonvoisins, au moment même des plus grandes attaques, sortaient de terre par la décision de la divine Providence. Ils révélaient tous les secrets de Dieu, et tombant sur les faux savants, les renversaient avec leurs systèmes, les anéantissaient et les écrasaient comme une grêle meurtrière, et ces insensés blasphémateurs tombaient comme sous une véritable avalanche.


découvertes des nouveaux explorateurs.


La Perse, l’Assyrie et la Chaldée offraient un certain nombre de ruines et de matériaux couverts d’inscriptions et de figures. Ces inscriptions, jusqu’au commencement de ce siècle, étaient restées impénétrables.

Les plus considérables de toutes étaient celles que l’on voyait à Béhistoun, sur une montagne qui s’élève perpendiculairement à 1200 pieds de hauteur, sur les frontières de la Médie. Sur cette paroi, à 300 pieds au-dessus du sol, Darius, fils d’Hystaspe, a fait graver une inscription de 400 lignes qui énumère les dix-neuf victoires remportées contre ses ennemis. Cette inscription est trilingue pour répondre aux trois nationalités qui forment l’empire : Perses, Mèdes et Assyriens. Rawlison la copia vers 1835 et envoya à Londres un essai de traduction qui se rapportait surtout à la version persane. Grotefond avait pu lire dans des versions cunéiformes trois noms : Darius, Xercès et Artaxercès. On en resta là pendant plus de trente ans, lorsque Burnouf découvrit les analogies entre ces inscriptions et l’ancienne langue de la Perse, qu’il possédait parfaitement. M. Burnouf est le fils de celui qui a rédigé cette fameuse Grammaire grecque dont on a fait près de cent éditions.

Ces connaissances allaient être bientôt appliquées.

M. Botta, envoyé omme consul, commença des fouilles. Une année après, il avait découvert Ninive et Korsabad. Il releva sous les décombres 2000 mètres (6000 pieds) de longueur de lettres cunéiformes et de figures sculptées sur le marbre et sur l’albâtre, et en 1845, il envoya au musée du Louvre une partie de ses découvertes.

Mais il fallait lire ces inscriptions et l’on recourut à la méthode suggérée par M. Burnouf. M. de Saulcy essaya et ne put d’abord réussir ; M. de Longperrier fit quelques progrès, et enfin la science de l’interprétation des cunéiformes fut conquise. L’on découvrit 120 signes différents, on les interpréta et de plus l’on établit leur identité avec les signes de Béhistoun.

D’autres découvertes extraordinaires mirent ces résultats à l’épreuve.

Pendant que M. Botta explorait Ninive, un admirable savant, M. Layard, découvrit le palais de Sardanapale, et de plus, la bibliothèque composée de vingt mille tablettes où se trouvaient des ouvrages que les Assyriens écrivaient sur l’argile, parce qu’ils n’avaient ni les papyrus comme en Égypte, ni les peaux comme à Pergame.

Les travaux de déchiffrement furent poursuivis, mais non pas sans peine : ils furent attaqués et contestés.

Bien des doutes avaient été formulés contre les découvertes des savants, mais en 1857, ils purent donner une preuve de la certitude de leur méthode.

Quatre assyrologues se trouvaient fortuitement réunis à Londres : MM. Hincks, Talbot, Rawlisonet Oppert. Ils demandèrent d’être mis à l’épreuve, et c’est ce qui fut fait.

On donna à chacun d’eux une copie d’une inscription de Téglathphalasar ; ils se mirent à l’œuvre, chacun à part, et au bout d’un mois, les quatre traducteurs donnaient leurs travaux à la société asiatique. On les ouvrit et on les lut le 25 mai 1857, dans une séance solennelle. C’était une grande victoire pour l’assyrologie : les quatre traductions étaient les mêmes pour le fond.

On a recueilli les fragments de vingt mille tablettes au British Museum : M. Smith pensait qu’il y en avait encore autant dans les murs de Ninive.

Ces fragments ont fini par être, presque tous, parfaitement reconstitués.

La collection commence par ces mots, qui sont notablement curieux. Voici ce que l’on voit sur la première tablette :

« Palais d’Assurbinapal, roi d’Assyrie. (Ce roi, monté sur le trône en 668, était le petit-fils de Sennachérib.)

« Moi, Assurbinapal, j’ai recherché la sagesse des tablettes qui venaient des rois mes prédécesseurs.

« J’ai aussi rédigé des tablettes et les ai réunies aux autres et je les ai placées dans mon palais pour l’instruction de mon peuple. »

Viennent alors des détails qui se rapportent d’une manière remarquable au récit de la Bible.


la création.


« En ce temps (comme dans la Bible), les cieux d’en haut n’avaient pas encore de nom, ainsi que la terre placée en bas ; elle était sans nom.

« L’abîme fut leur premier créateur ; c’est le flot de la mer qui les produisit l’un et l’autre. Et voici comment. Les eaux furent réunies en un seul lieu, et l’on eut le firmament d’un côté et la terre aride de l’autre. Ensuite, les princes du ciel furent faits, et l’armée des cieux, et enfin la terre.

« Le temps fut long alors (non pas la durée d’un jour).

« Les demeures des dieux furent faites, et Dieu les fit belles. (Dieu vit que c’était bon.) Les étoiles et les astres eurent l’ordre de régler les jours, les nuits, les mois, les années. »

Aux tablettes suivantes l’on trouve des faits concernant les Anges et qui se rapportent aussi d’une manière précise à tout ce que la Bible nous indique.


révolte des anges.


« Dieu voulut faire chanter ses musiciens. Plusieurs arrêtèrent le chant et l’interrompirent par des blasphèmes.

« Le Dieu de la couronne, c’est-à-dire le chef du chœur, résolut de dompter la révolte. Il fit retentir une trompette qui aurait réveillé les morts. Cette trompette interdit le ciel aux rebelles et les envoya aux abîmes. En leur place Dieu créa le genre humain. »

Certainement qu’entre le récit sacré et le chaldéen il y a des différences essentielles, mais il y a aussi des ressemblances frappantes. Les différences montrent que l’un n’a pas été copié sur l’autre, et les ressemblances montrent que ces deux récits viennent d’une source commune.

Ensuite vient ce qui concerne le paradis terrestre, la tentation, la chute, l’expulsion du paradis, et enfin le déluge.

Sur le paradis, on retrouve ce que la Bible a dit sur les quatre fleuves, l’arbre de vie, la tentation, l’expulsion et les chérubins.

Le paradis, l’Éden est le nom primitif de la Babylonie. Les quatre fleuves sont le double Euphrate et le double Tigre, qui reviennent sur eux-mêmes et renferment deux fois la Babylonie dans leurs contours.

M. Oppert l’a placé vers l’Orient, les Pères grecs, les Septante (page 196) de même. « In principio » veut dire vers l’Orient.

L’arbre de vie, le palmier figure dans tous les monuments de l’Assyrie. On le représente avec deux gardiens, deux souverains, ou deux chérubins, ou deux lions.

Le cylindre représente le même arbre avec deux personnages assis en face l’un de l’autre, portant la main vers un fruit qui est le fruit fatal.

Les kérubim figurent toujours à la porte des palais, peut-être en souvenir des chérubins qui gardèrent les portes du paradis.


le déluge.


« Voici ce que dit Hasi Sadra :

« Le Seigneur du séjour des morts me parla ainsi : Je vais détruire les pécheurs. Fais donc un grand vaisseau, ayant 600 coudées de long et 60 coudées de large ; ensuite lance-le sur l’abîme. Je répondis : Quand j’aurai fait le vaisseau, jeunes et vieux se moqueront de moi. Le Seigneur dit encore qu’il faut prendre des animaux de chaque espèce, et c’est ce que fit Hasi Sadra, et alors l’inondation atteignit le ciel ; puis l’orage se calma et la colombe fut envoyée, puis une hirondelle, puis un corbeau, qui trouva de quoi se repaître et qui ne revint pas. Alors le Seigneur vint dans l’arche et il fit une alliance, et il donna sa bénédiction. »

Voilà ce que l’on trouve sur les tablettes cunéiformes. N’y voit-on pas beaucoup de rapports avec le récit de la Bible ?


la tour de babel.


À neuf milles au sud-ouest des ruines de Babylone, on rencontre une énorme masse de monceaux informes composés de briques en partie vitrifiées par le feu : c’est ce que les gens appellent la tour de Nemrod. C’est comme une montagne couronnée d’une tour. Cette montagne a 150 pieds de hauteur ; le pourtour a plus de deux mille pieds. En considérant cette agglomération attentivement, on voit qu’on a sous les yeux une œuvre faite de main d’homme. On y voit les traces du feu qui anéantit cette construction.

C’est M. Oppert qui a su reconnaître l’emplacement et la vraie tour de Babel, comme l’avait signalée déjà, il y a bien des siècles, un voyageur venu d’Espagne, et appartenant à la race israélite.


la table ethnographique de la genèse.


Au chapitre X de la Genèse, nous trouvons la généalogie des enfants de Noé. C’est ce qu’on appelle la table ethnographique. Elle nous a été transmise par Moïse d’après des documents datant de quatre mille ans. Depuis ce temps elle s’est trouvée confirmée par la suite des siècles.

Ces généalogies ont d’abord passé inaperçues ; on les regardait comme des séries de noms pris au hasard. Ensuite ces noms furent considérés de plus près et l’on changea d’idée. On y trouva de telles ressemblances entre ces premiers noms et les dénominations toujours subsistantes des principales nations, que l’on a pu penser qu’elles avaient été choisies après coup.

Mais toutes ces idées ont dû disparaître devant les derniers travaux de la science, et les préventions ont été remplacées par l’admiration la plus vive.

Ce partage que Moïse a tracé sur des faits qui se sont passés il y a près de quatre mille ans, se trouve vérifié par les principaux événements du monde à la suite de tous les siècles.

D’abord, il est admis que les trois enfants de Noé étaient Sem, Cham et Japhet. Or l’histoire n’a jamais perdu le souvenir de ces premiers chefs du genre humain.

Tous les auteurs se sont accordés aussi à reconnaître les enfants de Japhet dans les Européens, les enfants de Cham dans les habitants de l’Égypte et de la Nubie, enfin les fils de Sem sont les ancêtres des Hébreux, des Assyriens et des Arabes.

Ces assertions ont d’abord été appuyées sur la considération des signes extérieurs, les traits du visage, la conformation, la constitution, etc.

Tels sont les fils de Japhet : Gomer, Iavan, Thiras, Madai, Magog, Mosoch, Thubal.

Les enfants de Gomer ou Kmer sont les Kmiris, les Cimbres, les Cimmériens, d’où vient le nom de la Crimée ou de la Chersonèse Cimbrique, au nord de l’Europe.

Les enfants de Iavan ou Ion sont les Ioniens établis d’abord dans l’Asie Mineure et ensuite dans la Grèce. Les peuples ioniens ont pris ensuite le nom d’Hellènes, d’après Hellen, fils de Iavan. Les Thraces viennent de Thiras. Madai est le père des Mèdes, Magog l’ancêtre des Scythes, Mosoch, des Moscovites, Thubal, des Tibelli ou Ibériens. Le souvenir de ce nom de Magog se conserva longtemps. On voyait à la porte de plusieurs églises deux statues à figure barbare qui se nommaient Gog et Magog ; on les voit aussi à l’Hôtel de Ville de Londres, au palais Guild Hall.

Les fils de Gomer sont les Askènes, qui ont donné leur nom au Pont-Euxin ; les Riphei, d’où les Riphai Montes, ou Mont Obi ; Thogorama, d’où les Turcomans.

Les découvertes des signes égyptiens et des caractères cunéiformes de l’Assyrie ont expliqué bien des choses sur la race de Japhet.

Dans les textes cunéiformes, Madai veut dire la Médie, Iavinus ou Iavan veut dire l’Ionie ou la Grèce. C’est ce que l’on voit dans le palais de Korsabad ou à l’inscription de Béhistoun. Sidonis veut dire Sidon dans le cylindre de Sennachérib ; Gibal, c’est Biblos.

Ces derniers noms, Thubal et Mosoch, se retrouvent dans les monuments assyriens. Gomer se dit Gimirai dans les textes cunéiformes.

Après ces considérations sur les rapports entre la Bible et les monuments chaldéens, nous passons à des observations particulières sur les monuments qui peuvent avoir des rapports avec le temple de Salomon.

Les monuments d’Assyrie présentèrent souvent la forme d’une série de terrasses élevées en retraite les unes sur les autres et surmontées d’un bâtiment en forme de sanctuaire. On a voulu voir en ces dispositions une reproduction de la tour de Babel, ou au moins un souvenir de cette construction primitive. Il en est ainsi de plusieurs temples.

Ce n’est pas seulement la tour de Babel qui est visée dans ces constructions. On a rappelé que Daniel et ses compagnons, suivant la Bible, étaient les directeurs des travaux de Babylone et qu’ils ont pu s’inspirer, dans leurs constructions, des dispositions qu’ils avaient vues dans les parvis et les terrasses du temple de Jérusalem.

De plus, dans chaque palais, comme à celui d’Assurbinapal, on trouvait des édifices en forme de terrasses auxquelles on montait par un escalier qui faisait le tour de l’édifice. Ces édifices ne se rencontrent pas seulement en Assyrie, mais en différentes contrées très éloignées les unes des autres.


jérusalem.


Nous allons passer maintenant à la description du temple de Jérusalem.

La connaissance du temple de Salomon et de ses diverses dispositions est indispensable pour l’intelligence de la Bible ; mais cette connaissance est encore des plus utiles pour l’éclaircissement des relations qui existaient entre les différents pays appartenant au monde antique.

Salomon, dans toute sa puissance, résolut de consacrer un temple au Seigneur. Il voulut qu’il fût un monument unique dans l’univers et la merveille de l’Orient. Il y consacra tous ses trésors ; il put y faire contribuer les richesses et les conceptions des pays environnants, comme l’Égypte, la Phénicie, la Syrie, l’Inde et la Perse.

Il était, d’ailleurs, en relations continuelles avec ces peuples par ses flottes et ses caravanes.

Pour cette immense entreprise, Ophir, c’est-à-dire l’Inde, envoya son or, Biblos, c’est-à-dire la Syrie, envoya ses marbres précieux, le Liban ses cèdres, l’Arabie ses parfums, l’Assyrie et l’Égypte leurs conceptions artistiques.

Ainsi, cette étude qui est intéressante pour interpréter les livres de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, est aussi importante pour expliquer les rapports qui existent entre ces différentes nations que l’on a été souvent disposé à regarder comme vivant isolément et sans relations extérieures.

Quelques anciens commentateurs nous décrivent le temple de Salomon comme un édifice construit d’après les règles et le style de l’architecture grecque. Ceci peut s’entendre de quelques points de ressemblance, mais ce qui est certain, c’est que le temple de Salomon n’a pas été inspiré par l’étude des monuments grecs, qui n’ont été bâtis que 500 ans plus tard.

Il serait plus juste de prétendre que les Grecs, qui avaient emprunté leurs principales conceptions philosophiques de la tradition morale et religieuse du judaïsme, ont pu aussi s’inspirer des grandeurs et des magnificences artistiques de Jérusalem. C’est ce qu’ont dit quelques Pères de l’Église.

Il n’en est pas de même de l’Égypte. Les monuments de l’Égypte sont antérieurs. Les Juifs connaissaient bien l’Égypte, pour y avoir séjourné longtemps. Enfin, les ouvriers, comme nous allons le voir, étaient Phéniciens, étaient originaires d’Égypte et sujets depuis longtemps des rois égyptiens.

Sans dire que l’œuvre de Salomon était toute inspirée de l’art égyptien ou assyrien, ce qu’un illustre archéologue a réprouvé comme une suprême inconvenance et une injure faite à l’Esprit-Saint, père de toute lumière, au moins peut-on reconnaître que les élévations et les divisions se ressentent des dispositions des édifices assyriens et, sous quelques rapports, des temples de Karnack, comme en particulier dans celui de Khons.

Autre point de ressemblance fourni par le grand architecte Canina. Le temple de Jérusalem reproduisait la disposition de la salle hypostile bâtie par Ramsès II à Karnack. À Jérusalem, il y avait une nef centrale comme à la salle hypostile. Sur cette nef régnait un double rang de fenêtres obliques qui mettait la voûte en pleine lumière et qui éclairait tout le bâtiment.

Quelques archéologues sont tombés ici dans l’erreur. Ils ont prétendu que les édifices égyptiens n’admettaient pas de fenêtres ; ils ont oublié au moins la salle hypostile de Karnack, qui avait près de 300 pieds de largeur et plus de 200 pieds de longueur, et cette salle aurait été tout à fait obscure si l’on n’avait pris soin de relever la colonnade centrale de 20 pieds au-dessus des autres nefs, avec des ouvertures qui éclairaient parfaitement.

C’est la disposition adoptée dans toutes les églises du moyen âge et que l’on appelle le clérystorium.

Salomon étant monté sur le trône vers l’an mille, résolut de construire le temple que son père David avait projeté, pour lequel il avait recueilli pendant toutes ses guerres des sommes considérables, 100 000 talents d’or et un million de talents d’argent, c’est-à-dire près de trois milliards de notre monnaie.

Il songea d’abord à se mettre en rapports avec le roi de Tyr, Hiram, et il lui écrivit cette lettre qui est rapportée textuellement au IIIe livre des Rois, chap. V, v. 3, etc.

« Tu sais que mon père voulait bâtir une maison en l’honneur du Seigneur, mais qu’il ne l’a pu à cause des guerres qu’il avait à soutenir. Mais maintenant qu’il n’y a plus d’ennemis, je pense à bâtir ce temple. Or, tu sais qu’il n’y a personne parmi nous qui s’entende à couper le bois et à le travailler comme les Sidoniens ; ordonne donc que tes sujets recueillent pour moi des cèdres du Liban ; mes serviteurs seront avec eux. »

En conséquence, Salomon demandait de faire couper dans le Liban tout le bois nécessaire et aussi de faire extraire la pierre que l’on trouvait en quantité dans les mêmes montagnes (IIIe livre des Rois, chap. V ; Antiquités de Josèphe, VIII, c. II ; II Paralipomènes, c. II, v. 6).

Le roi Hiram désigna trente mille ouvriers auxquels on adjoignit 70 000 Chananéens pour les transports (II Paralip., c. V, v. 13) ; 3 000 Israélites étaient désignés pour la surveillance et pour la direction.

Enfin, Hiram mit à la tête de toute l’œuvre le plus capable de ses sujets, Hiram Abi, Syrien par son père et Israélite par sa mère qui était de la tribu de Nephtali. Il s’entendait parfaitement pour la taille du bois et la préparation des pierres.

En même temps, Salomon désigna encore plusieurs milliers d’Israélites pour extraire des matériaux des montagnes qui environnent Jérusalem. On a découvert ces carrières dernièrement, en 1854, au nord des remparts de Jérusalem.

Le bois et la pierre étaient apportés du mont Liban sur la côte la plus voisine près de Sidon. Là, tout était mis en radeau et traversé à la distance de 150 lieues, jusqu’à la ville de Joppé, d’où les matériaux étaient envoyés jusqu’à la ville de Jérusalem.

On transporta aussi une quantité considérable de cèdres, de cyprès taillés en planches, en poutres, en lambris ; on fit venir de grandes distances des pierres de toutes sortes, quelques-unes d’une dimension énorme pour les assises, les fondations, les enceintes. Quelques-unes avaient 20 coudées de longueur sur cinq de hauteur. On peut en voir encore des échantillons au côté nord des soubassements du temple.

L’emplacement choisi était une montagne située au sud-est de Jérusalem, appelée Moriah, qui veut dire apparition du Seigneur, et où Abraham avait offert son fils en sacrifice. C’est ce qu’on appelle actuellement le Harem el Cheir.

Cette montagne a, au sommet, une grande plate-forme ; elle est à plusieurs centaines de pieds au-dessus du torrent de Cédron. Elle fut répartie en plusieurs terrasses et environnée de murs, dont quelques-uns sur l’enceinte avaient plus de cent pieds de hauteur. C’est ce que dit Joseph et c’est ce que M. Warren a découvert en faisant creuser près du sommet du rempart un puits de 100 pieds de profondeur.

Le sommet de la montagne était à 500 pieds au-dessus du torrent de Cédron. À ce sommet se trouvait une plateforme de 600 pieds sur chaque face, et en dessous, le terrain était disposé en terrasses dont la dernière avait près de 1 500 pieds de largeur.

Après la plate-forme du temple, on trouvait le parvis des prêtres, vingt pieds au-dessous ; ensuite venait le parvis des Israélites, et plus bas, le parvis des Gentils. L’on trouvait une enceinte garnie de portes, de pavillons, d’angles et de créneaux comme à une forteresse.

Ces différents parvis étaient disposés de manière que de chaque parvis on voyait non seulement le temple, mais encore tout ce qui se passait au parvis des prêtres, et en particulier l’autel des holocaustes.

Voici quelles en étaient les dimensions. En haut sur la plate-forme était le sanctuaire. Le plan de Salomon avait pour but de reproduire en matériaux solides le tabernacle de Moïse dans le désert, en en doublant les dimensions (c’est l’étendue de Notre-Dame de Lourdes).

En avant du temple, il y avait une façade composée d’un vestibule avec un portique orné de deux tours d’une hauteur de cent vingt coudées (voyez au livre II des Paralipomènes, c. III, v. 4). Ce qui a paru incroyable à plusieurs critiques modernes.

Les critiques qui n’admettaient pas ces dimensions avaient oublié que l’Égypte était remplie de ces portiques dit pylones. Thèbes en avait un grand nombre et c’est de cette particularité qu’Homère a dit la Thèbes aux cent portes. Cette dimension de la façade de cent vingt coudées de hauteur, répond à la hauteur du portique de Notre-Dame de Montréal avec ses tours.

En avant du pylône on voyait deux colonnes de bronze de trente coudées de hauteur (Paral., liv. II, c. III, v. 15) et de six pieds de diamètre. On les nommait Joachim et Booz. In virtute et in fortitudine Domini, ces colonnes supportaient chacune un chapiteau de huit pieds de diamètre et de six pieds de hauteur, orné à plusieurs rangs de pommes de pin et de fleurs de lotus, ciselé avec le plus grand soin, doré et émaillé avec la plus grande magnificence. À dix pieds au-dessous de la plate-forme du temple se trouvait la plate-forme du parvis des prêtres, environnée de leurs sacristies et de leurs habitations. Ce parvis avait trois cents pieds d’étendue sur chaque face.

Sur cette plate-forme de trois cents pieds, l’on trouvait tous les instruments des sacrifices : des balustrades de bronze doré, des vases d’argent, des mers d’airain (la la plus grande avec douze taureaux grands comme nature) ; la mer d’airain contenait trois mille métrètes, ou deux millions d’hectolitres. Des chérubins de bois incrustés d’or et de mosaïques, de dix coudées de hauteur, étaient tournés vers le parvis, avec leurs ailes étendues, de dix pieds d’envergure (Paral., liv. II, c. V., v. 8). Le pavé était de marbre précieux (Paral., liv. II, c. III, v. 6). C’était l’une des richesses du temple que la multiplicité et la magnificence de ces beaux marbres de l’Orient.

L’on voyait les autels des parfums près du grand autel des holocaustes.

Ce grand autel avait vingt pieds de largeur, autant de hauteur, et on l’atteignait par une vingtaine de marches.

On ne peut décrire d’une manière sûre et précise les ornements qui recouvraient les murs du temple et des différentes enceintes ; mais on peut s’en faire une idée en combinant les données des livres saints avec celles fournies par les monuments de l’art oriental en Égypte, en Assyrie, dans la Perse et dans l’Inde.

Ce que l’on sait, c’est que l’intérieur du temple était en or ciselé, émaillé et relevé en bosse avec un art consommé. Ce que l’on sait encore, c’est que Hiram Abi, désigné par le roi de Tyr pour conduire les travaux, n’était pas seulement un artiste consommé pour la taille et la sculpture du bois, mais aussi pour la fonte des métaux, pour le ciselage et l’émail. Enfin, il n’était pas moins habile pour le tissage des étoffes brochées de soie, d’or, et relevées de perles, de pierreries. Des milliers d’ouvriers étaient employés à tisser les étoffes précieuses ; toute la Judée était occupée à ces travaux d’après les dessins de Hiram Abi.

C’est lui qui avait dessiné et dirigé la décoration du parvis des prêtres, le grand autel des holocaustes, les autels des parfums, la mer d’airain avec les douze bœufs de grandeur naturelle qui la soutenaient ; il avait fondu aussi tous les bassins, les chandeliers du temple, les tables des pains de proposition, les vases sacrés, les différents ustensiles du sacrifice, les dix tables ; des fioles d’or, des chandeliers, des pelles et des fourchettes, des couteaux, des ciseaux, des cassolettes, des encensoirs ; de plus c’est lui qui avait fabriqué les trois ou quatre cents trompettes et autres instruments des lévites ; le tout si considérable que Josèphe nous dit que ces objets montaient presque à cent mille.

Nous avons déjà dit que les différents parvis étaient disposés en terrasses mises en rapport par des escaliers qui avaient de dix à vingt pieds de hauteur.

Le temple dominait le parvis des prêtres, et celui-ci le parvis des fidèles, qui était au dessus du parvis des étrangers. Tous ces parvis étaient environnés de galeries à deux étages. Ceci est indiqué dans Ézéchiel, chap. 41, versets 31, 34, 37 et 49. On montait à chaque parvis, dit Ézéchiel, par huit degrés. Jérémie nous indique aussi ces différentes élévations en appelant le parvis des prêtres la cour supérieure (c. XXXVI, v. 20). Saint Jérôme fait aussi cette remarque en disant que se rendre au temple se dit toujours ascension, « ascendere » (c. XXII, v. 10).

Passons à une revue générale du temple, qui offrait un aspect des plus imposants.

Quand, au-dessus du torrent de Cédron, on envisageait toute la masse du temple avec ses terrasses superposées et ses galeries se succédant les unes aux autres, on était frappé d’admiration de la majesté de cet ensemble.

On voyait d’abord l’enceinte extérieure avec des pavillons d’angle, puis une galerie accompagnée de trois portes d’entrée : ces portes étaient couronnées par des pylônes semblables pour la dimension à ceux qui servaient de façade aux temples de l’Égypte.

Au dedans de cette enceinte, l’on trouvait des escaliers de huit coudées de hauteur, suivant Ézéchiel. Ces escaliers aboutissaient à plusieurs portes surmontées de portiques.

Au delà était le parvis des étrangers, de mille pieds sur chaque façade. Ce parvis était orné, à l’intérieur, de portiques à deux étages qui faisaient tout le tour du monument. De là les assistants pouvaient voir au-dessus des autres parvis tout ce qui se passait sur la plate-forme du parvis des prêtres et à l’autel des holocaustes où les victimes étaient consumées.

Il y avait quatre côtés à chacun des quatre parvis et à chaque côté trois ou quatre portes, ce qui faisait aux quatre étages réunis près de cinquante portes avec tours et pylônes. Il y avait quatre mille gardiens, ce qui fait pour chaque porte à peu près quatre-vingts gardiens (II Paral., c. VI, v. 6).

En continuant à monter en trouvait le parvis des fidèles avec sa galerie quadrangulaire de huit cents pieds sur chaque face, avec ses portes, ses tours et ses pylônes répétés sur trois côtés.

Puis venait le parvis des prêtres, élevé, suivant Ézéchiel, de huit coudées, auquel l’on arrivait par des escaliers d’un style monumental. On voyait la plate-forme où l’on contemplait l’autel des holocaustes, les autels des parfums, et enfin, à droite et à gauche, les habitations des prêtres.

Pour ce qui est du style du monument, on peut dire que tout ce qui reste à Jérusalem, dans les environs du temple et dans le pays voisin de la ville, est d’un style ressemblant au style grec. Ainsi, à l’enceinte d’Hebron, au tombeau d’Absalon, au mur du Haram, au tombeau del Merrouch, à la porte dorée, à la porte double, aux parties dites de Salomon actuellement conservées.

Les murailles d’Hébron, à la mosquée bâtie sur le tombeau d’Abraham, sont d’un style semblable au style grec, et elles passent pour être une construction salomonienne. Les parvis et les carreaux de la cour principale qui remontent, dit-on, au temps de Salomon, présentent un spectacle admirable dans le genre hellénique. L’appareil des murailles est le même que celui du Harem el Cheir de Jérusalem. À Hébron les pierres sont de la même dimension et de la même forme qu’à Jérusalem.

Cela formait un magnifique ensemble. C’est là que s’accomplissaient les cérémonies.

C’est là qu’apparaissait l’armée des prêtres richement vêtus ; c’est de là que retentissaient les chants d’un millier de lévites accompagnés par des centaines de trompettes[1],

Au fond apparaissait la perspective du temple avec ses colonnes de porphyre et de jaspe, accompagné des tours de la façade de cent quatre-vingts pieds de hauteur, ornées du haut en bas de lames d’or et d’argent, de mosaïques, de pierres précieuses, de marbres éclatants veinés de rose, rayés de vert, étoilés de pourpre, adoucis et comme flottant dans les airs au milieu de la fumée des sacrifices.

Pendant les chants et les symphonies les cortèges et les processions des prêtres défilaient, traversant les parvis et descendant les escaliers avec de longues robes de lin et de soie, des dalmatiques brochées et dorées, des draperies couvertes de perles et de diamants. Au milieu de ces processions, l’on distinguait les principaux prêtres, portant des dalmatiques d’or relevées de pierreries, tandis que les plus riches ornementations étaient réservées pour la toge et le pectoral, en forme de cuirasse, du grand prêtre.

Toute cette pompe répondait dignement à la majesté des cérémonies et à la beauté du chant.

La musique était magnifique quant à la beauté des instruments, quant au nombre des exécutants et quant à la capacité des artistes qui conduisaient les chœurs.

Il y avait trois sortes d’instruments : les instruments à vent, les instruments à cordes et les instruments de percussion.

Parmi les instruments à vent, les trompettes étaient de différents genres : il y avait des trompettes droites et aussi des trompettes recourbées, parmi lesquelles plusieurs étaient d’une grande puissance. Il y avait aussi des instruments en bois répondant aux flûtes et aux hautbois.

Les instruments à cordes comprenaient des harpes en grand nombre, des luths, des lyres, etc.

Parmi les instruments de percussion : les tambours, les cymbales, des pavillons à cloches, enfin, des timbales.

Pour le chant, l’on comptait 4000 chantres avec 300 coryphées qui conduisaient les chœurs et qui étaient des chantres éminents. Cette pompe musicale peut être appréciée d’après plusieurs chants qui nous ont été conservés.

Voici les principaux que nous pouvons citer : les psaumes, les lamentations, les hymnes, le tout suivant différents modes que les Grecs se sont appropriés en leur donnant des noms qui ont été conservés : doriens, hypodoriens, ioniens, lydiens, phrygiens.

De même que les philosophes s’étaient inspirés des enseignements de la Bible, les musiciens grecs s’étaient inspirés des chants de David.

Enfin, les Grecs connaissaient les différents styles de construction du temple de Salomon, auxquels ils ont donné les désignations de dorien, hypodorien, ionien. Il y aurait donc aussi dans l’architecture des rapports avec les enseignements hébraïques, comme il y en a dans la philosophie et dans la musique.

Ce qui montre ces rapports, ce sont les ouvrages qui subsistent en Judée depuis les plus anciens temps et que l’on nomme salomoniens, et qui ont tant d’analogie avec le style grec, comme la porte dorée, les murs du temple, les tombeaux sur les rives du torrent de Cédron, le tombeau d’Abrabam à Hébron.

Ce qui semble aussi le prouver, c’est que dans le dome de Saint-Pierre de Rome l’on voit sur les énormes piliers de la coupole une douzaine de colonnes enlevées aux ruines du temple de Jérusalem et qui ont la forme des colonnes grecques.

Il est bien difficile de rien affirmer sur les véritables origines de l’art et de rien inférer des ressemblances des œuvres antiques. Nous ne savons sur quelles preuves se sont appuyés quelques Pères qui, dans leurs écrits, affirment que les cinq ordres viennent du temple de Salomon.

Toujours est-il que d’après ces affirmations quelques grands critiques ont assuré que les cinq ordres sont si parfaits qu’ils doivent venir d’une inspiration excellente qui semble bien au-dessus de toute inspiration humaine.




TEMPLE DE JÉRUSALEM


Cet édifice était situé sur un plateau qui s’élevait à la hauteur de 400 pieds au-dessus du torrent du Cédron.

Il était composé de plusieurs parvis où se réunissaient les gentils, les fidèles et enfin les prêtres.

Le premier parvis avait environ 800 pieds sur la façade et était bâti à 100 pieds au-dessus du torrent.

Il était composé de deux étages, avec portiques à l’extérieur et galeries à l’intérieur. De cette galerie l’on pouvait contempler tout ce qui se passait à la plate-forme des holocaustes.

Quinze pieds plus haut l’on trouvait le parvis des fidèles, avec portiques à l’extérieur et galeries à l’intérieur. Ce parvis avait 600 pieds de façade ; en suivant on trouvait le parvis des prêtres ayant 400 pieds de façade, — avec logement pour les prêtres, pour les enfants, — consacrés au Seigneur.

Ensuite l’on voyait un massif de 150 pieds d’élévation et 150 pieds de façade, qui renfermait des cloîtres, des logements et des galeries ouvertes à jour pour les chantres et les musiciens.

La plate-forme des sacrifices était au-dessus, avec l’autel des holocaustes au milieu, et les différents autels pour parfums ; là se trouvait la cuve pour les ablutions.

Enfin, à l’extrémité de cette plate-forme, s’élevaient les deux pylônes de 200 pieds de hauteur qui accompagnaient le vestibule du temple.

À la suite était le temple avec ses bas-côtés, ses fenêtres du haut qui illuminaient la nef, et enfin le sanctuaire.

Ce qu’il y avait à remarquer, c’est que d’abord il y avait place pour plusieurs centaines de milliers d’assistants, et enfin que cette disposition, en terrasse, des différents parvis, laissait chacune des réunions à même de tout voir et de tout contempler à la plate-forme des sacrifices.


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TEMPLE DE SALOMON.

LE TEMPLE DE BAPOUME


Ce temple peut donner une idée de ce qu’étaient les temples à terrasses de l’Assyrie et peut-être même de ce qu’était le temple de Jérusalem. L’on voit des dispositions semblables dans les temples à terrasses du Mexique, que les naturels appellent Teocallis.

Ce temple de Bapoume est situé dans l’Inde orientale. Il offre plusieurs terrasses successives. Il y en a quatre. La première a 400 pieds de longueur et autant de profondeur. Elle est élevée de 25 pieds au-dessus de la plaine, avec un soubassement. Elle est composée d’une longue suite d’arcades avec portiques au centre et tours aux extrémités.

La seconde terrasse est bâtie en retraite, avec une suite de galeries, portique au milieu et tourelles aux extrémités et aussi aux autres galeries.

Au sommet, l’on voit une rotonde en forme de sanctuaire, et la pyramide qui couronne le tout est à près de 200 pieds du sol.

Ces terrasses, ces arcades, ces différences de niveau se rapportent d’une certaine manière à tout ce qu’Ezéchiel nous dit du temple de Jérusalem.


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TEMPLE EN PYRAMIDE, (Bo phoume).

  1. David avait fait le dénombrement des enfants de Lévi, il avait trouvé 38 000 hommes, parmi lesquels on choisit ceux qui seraient consacrés au temple (Paral. I, c. XXIII, v. 3). 24 000 furent choisis et distribués pour le service du temple, 6 000 comme chefs et juges, 4 000 pour être gardiens des portes et garder les trésors, 4 000 pour le chant sacré, avec des instruments qui les accompagnaient.