Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 408-409).


THÉ. Planche XIV, page 408. Tournefort n’a pas connu cet arbuste précieux. Il l’auroit placé dans la vingt-unième classe destinée aux arbres à fleur en rose. Von-Linné le nomme thea viridis, & le classe dans la polyandrie trigynie.

Fleur A en représente une vue de face ; B, une par derrière. Elle est ordinairement composée de cinq pétales, presque ronds, creusés en cuillers, & de couleur de soufre. Le nombre des étamines est indéterminé. F en représente une séparément ; C fait voir le pistil placé dans le calice ; en D il en est séparé, afin de montrer une substance soyeuse qui environne l’ovaire. On voit en E une des feuilles du calice ; elles sont obrondes, pointues, creusées en cuilleron ; le calice persiste jusqu’après la maturité du fruit, comme on le voit en H.

Fruit. Vu en dessus en G, il est renfermé dans une capsule composée de trois loges distinctes chacune renferme une graine K.

Feuilles. Portées par des pétioles très-courts, ayant à leur base des stipules ; d’ailleurs assez ressemblantes à à celles des rosiers ; elles sont vertes sur leur surface supéieure, & d’un vert plus pâle à l’inférieure.

Port. Arbrisseau dont on ne peut encore juger de la force ni de la grosseur par les pieds conservés & cultivés à Paris dans le jardin des plantes.

Lieu. Originaire de Chine, du Japon. Il y croît au pied des montagnes, sur le bord des fleuves & des ruisseaux.

Propriétés. Les feuilles sèches ont une odeur aromatique, légère, douce ; une saveur herbacée un peu austère.

L’infusion des feuilles augmente la force & la vélocité du pouls, accélère la digestion, constipe légèrement, ne calme point la soif, diminue plutôt l’expectoration qu’elle ne la favorise, excite quelquefois le cours des urines. Elle rend plus vives & de plus longue durée les douleurs d’estomac & les coliques par des matières bilieuses ; elle porte préjudice aux sujets maigres, bilieux, sanguins, exposés à des mouvemens convulsifs, aux hypocondriaques, à ceux qui sont attaqués de paralysie. Elle est indiquée dans la douleur d’estomac par excès d’alimens, dans le dégoût par des matières pituiteuses ; dans les maladies soporeuses causées par des humeurs séreuses ou pituiteuses ; dans les douleurs de tête par excès d’alimens : elle convient aux personnes sédentaires, replettes ; à celles qui respirent un air humide & marécageux.

On donne les feuilles sèches depuis trois grains jusqu’à demi drachme, en infusion dans cinq onces d’eau.

Thé d’Europe. Voyez véronique mâle.

Thé Du Mexique. Voyez ambroisie.