Cours d’agriculture (Rozier)/QUINTE-FEUILLE

Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 463).


QUINTE-FEUILLE. (Planche XXXVI) Tournefort la place dans la septième section de la sixième «lasse, qui contient les fleurs de plusieurs pièces régulières & en rose, dont le pistil devient un fruit composé de plusieurs semences disposées en manière de tête, & il l’appelle quinque folium majus, repens. Von-Linné la nomme potentilla reptans, & la classe dans l’icosandrie poligynie.

Fleur : composée de cinq pétales A, presque ronds, adhérens ainsi que les étamines à un calice B, presque découpé en dix ; les découpures alternes & recourbées. Le pistil C, est composé de soixante ovaires ramassés en forme d’œufs, il est entouré de vingt étamines arrangées symmétriquement en F. Le calice est représenté, vu de face & divisé en dix parties dont cinq longues & cinq courtes.

Fruit. Le pistil devient un fruit D, presque rond ; les ovaires devenus autant de capsules, donnent chacune une graine E.

Feuilles ; portées par des pétioles digitées, velues, crénelées en leurs bords ; cinq folioles sont portées par le même pétiole, d’où lui vient le nom de Quinte-feuille.

Racine ; longue, fibreuse, noirâtre en dehors, rouge en dedans.

Lieux. Les champs sablonneux, pierreux & humides ; la plante est vivace, & elle fleurit en mai & juin.

Propriétés. La racine, la seule partie employée en médecine, a une saveur astringente. Elle est vulnéraire, astringente & fébrifuge. On l’emploie en décoctions & en tisanes mais auparavant on en enlève l’écorce brune, & l’on conserve & l’on fait sécher la seconde écorce. Un gros de cette racine réduite en poudre & donnée dans un verre d’eau avant l’accès, a souvent guéri de la fièvre intermittente. On l’emploie avec succès dans les cours de ventre & dyssenteries, en la donnant en tisane à la dose d’une once dans trois chopines d’eau réduites au» deux tiers.