Cours d’agriculture (Rozier)/PLANTES propres à la nourriture des bestiaux


PLANTES propres à la nourriture des bestiaux. Cet article étant destiné à faire connoître aux cultivateurs les plantes qui doivent être propagées et multipliées dans les prairies, soit naturelles, soit artificielles, ainsi que dans les pâturages, nous ne nous bornerons pas seulement à désigner celles qui sont les plus saines, les plus nutritives, qui sont recherchées avec le plus d’empressement par les animaux domestiques, mais nous indiquerons aussi celles qui leur sont nuisibles ou indifférentes, et celles enfin qu’ils dédaignent, ou dont ils ne se nourrissent que dans de certaines circonstances. La science agricole, ainsi que toutes les connoissances à la portée de l’esprit humain, ne se perfectionnent que graduellement, et à raison de ce que la civilisation augmente parmi les peuples. Le sauvage se contente des fruits qui naissent spontanément ; les hordes à demi-barbares errent dans les déserts avec leurs troupeaux, et se nourrissent de leurs produits ; les peuples parvenus à un certain degré d’industrie se livrent à la culture des plantes que la nature produit sur le sol qu’ils habitent ; ils inventent des instrumens propres à alléger et à expédier leurs travaux ; ils domptent les animaux pour les faire servir à leurs besoins. Mais tous ces moyens, ainsi que les différentes méthodes d’agriculture, ne peuvent arriver à un haut degré de perfection que chez les peuples qui cultivent les sciences exactes, et qui leur ont fait faire de certains progrès.

Le cultivateur qui ignore les premiers principes de botanique, de chimie, de minéralogie, etc., pourra faire produire à son champ une récolte plus ou moins abondante, en suivant les méthodes routinières qu’il a reçues de ses ancêtres ; mais il sera incapable de perfectionner son art ; et il ne retirera jamais de sa culture les bénéfices qu’il a droit d’en attendre, s’il ne porte dans son exploitation un plus haut degré de connoissance, de réflexion et d’esprit de calcul.

Il est donc d’un intérêt majeur d’appeler l’attention sur un objet qui forme la base de toute bonne agriculture. Il faut convaincre les agriculteurs que les prairies sont indispensables pour l’éducation et la nourriture des bestiaux, puisque, sans bestiaux, on ne peut se procurer une quantité suffisante d’engrais, et que, sans engrais, les terres s’épuisent, et ne produisent que de foibles et chétives récoltes. Les principes qui ont été appréciés par les bons agriculteurs de tous les pays et de tous les âges semblent être totalement inconnus à la majeure partie des hommes qui se livrent par état à la culture des terres. On les voit en effet se donner beaucoup de soins, et exécuter de pénibles travaux pour bonifier des champs en labour, tandis qu’ils abandonnent presque à la nature le succès des plantes fourragères. Ils ne réfléchissent pas qu’avec beaucoup moins de dépenses et de fatigues ils obtiendroient de plus grands bénéfices, s’ils daignoient s’occuper d’une partie de l’économie rurale qui sert de fondement à toutes les autres. Nous ne craignons pas d’avancer qu’il est indispensable, dans une exploitation rurale, de commencer par l’amélioration des terres propres aux prairies et aux pâturages, avant de s’appliquer sérieusement à celle des terres labourables.

La nature a réparti ses bienfaits sur tous les points du globe, mais avec plus ou moins d’abondance dans un lieu que dans l’autre. Les végétaux destinés à la nourriture de l’homme, et à celle des bestiaux, couvrent en effet la surface de la terre. Les uns paroissent destinés exclusivement à certains climats ou à certaines localités ; les autres sont répandus sur des espaces moins déterminés ; on en trouve qui, étant appropriés au besoins de l’homme, ou d’un animal en particulier, sont inutiles ou même nuisibles aux autres espèces. La nature semble avoir mélangé sur la même superficie de terrain ces différens végétaux, afin que les différentes espèces d’êtres vivans pussent trouver leur existence dans un même lieu, sans qu’il fût permis au plus fort ou au plus adroit de s’emparer exclusivement d’un aliment destiné à chacun en particulier.

Les animaux sauvages, qui ont la propriété de se transporter d’un lieu dans un autre, choisissent non seulement le climat qui leur convient, mais encore les pâturages et les plantes qui sont les plus conformes à leurs goûts. Lorsqu’ils ont consommé dans un lieu les plantes dont ils se nourrissent, ils passent immédiatement dans un autre, pour chercher de nouveaux alimens ; et ils trouvent aussi dans leurs propres facultés le moyen de pourvoir à leur subsistance.

La nature, qui avoit principalement en vue la propagation des espèces, a obtenu son but en établissant un ordre de choses qui repose sur des lois immuables. Mais l’homme, doué d’une intelligence supérieure, a dû chercher dans les ressources de son esprit les moyens de se mettre à l’abri des maux qu’entraîne l’intempérie des saisons ou un accroissement de population qui semble dépasser le premier but de la nature. Entraîné par la nécessité d’une défense naturelle, ainsi que par l’appât des jouissances, il a dû se former en société. De là provient la culture des terres, qui seule peut fournir aux besoins d’une population qui tend sans cesse à s’accroître. Dans cet état, il a associé les animaux à ses travaux ; il en a augmenté le nombre. C’est alors que des pâturages, tels que les offre la nature, sont devenus insuffisans, et qu’il a fallu améliorer ceux qui existoient spontanément, ou en créer de nouveaux et de plus productifs, afin de pourvoir à des besoins qui alloient toujours croissant.

L’homme fit alors le choix des lieux humides, favorables aux graminées, et aux autres plantes les plus propres à la nourriture des bestiaux, et il les destina uniquement à l’entretien de ses troupeaux. C’est ici l’époque où remonte l’origine des prairies naturelles. Une observation plus réfléchie, aidée d’une longue pratique, porta les agriculteurs à tenter la culture des plantes indigènes ; seconde époque qui donna naissance aux prairies artificielles. Ces différentes améliorations dans l’économie rurale ne furent pas moins le résultat du hasard que celui de la réflexion. Que de temps, que de siècles n’a-t-il pas fallu, en effet, pour parvenir à ce degré de connoissances ! degré qui est celui auquel nous nous trouvons aujourd’hui.

Les hommes auroient, sans doute, marché plus rapidement, et notre agriculture seroit plus productive, si l’art ou la science agricole eût été enseignée et cultivée, ainsi que l’ont été, dans tous les siècles, des arts inventés pour exterminer ou corrompre les hommes, des sciences futiles, vaines ou mensongères. Ce qui ne peut être fait à des époques où régnoient la servitude, l’ignorance et la superstition, attend un siècle où doit dominer une philosophie saine et éclairée.

Les progrès qu’ont faites, dans ces derniers temps, les sciences exactes, et leurs applications heureuses à l’agriculture, nous donnent lieu d’espérer que bientôt le plus utile des arts sortira de la routine et du chaos où il a été plongé jusqu’à ce moment. C’est sur-tout la botanique qui lui prêtera de puissans secours ; c’est elle qui nous fournit les matériaux du travail que nous présentons au public.

Parmi les plantes nombreuses qui décorent nos campagnes, il s’en trouve, ainsi que nous l’avons observé, qui sont plus ou moins recherchées par les animaux, d’autres qui leur sont plus ou moins nuisibles. Parmi ces premières, il en est dont la culture est plus ou moins facile, plus ou moins avantageuse. La science du cultivateur consiste à savoir discerner ces différentes plantes, à connoître le sol, le climat, l’exposition, la culture qui leur est propre, et à savoir les approprier à ses besoins.

Celui qui voudra améliorer ses prairies et ses pâturages, ou en former de nouveaux, apprendra d’abord à bien connoître la nature du terrain.

Un cultivateur, avant de confier à la terre les semences de froment, de seigle, de maïs, de lentille, etc., examine quelle qualité de sol leur convient ; et c’est d’après cet examen qu’il se décide à la culture d’une plante de préférence à une autre. Pour quelle raison n’apporteroit-il pas le même examen, lorsqu’il s’agit d’améliorer ses prairies et ses pâturages ? Les plantes qui les composent n’affectionnent-elles pas également une nature de terrain ou une exposition particulière ? Les unes aiment une terre argileuse et substantielle, les autres se plaisent dans un sol léger ; celles-ci croissent dans un sol marécageux ou humide, ou sablonneux, ou calcaire, etc., etc. ; enfin leurs domiciles sont aussi variés que la diversité des substances ou des formes qui constituent la superficie de notre globe. Il est donc évident que l’amélioration des prairies et des pacages ne peut avoir lieu si l’on néglige de choisir le sol et l’exposition qui conviennent aux plantes.

Un cultivateur examinera quelles sont celles qui croissent spontanément dans ses prairies, et quelles sont, parmi ce nombre, celles qui végètent avec le plus de force, et dont la récolte semble promettre de plus grands bénéfices ; celles qui sont recherchées des bestiaux, ou celles qui peuvent leur être nuisibles.

Il ne faut pas oublier que ce choix doit être aussi dirigé d’après la nature des animaux qu’on se propose d’élever. Il est des plantes qui sont recherchées par une espèce, tandis qu’elles sont rejetées, ou même qu’elles sont nuisibles à telle autre. Ainsi les chèvres mangent avec plaisir les tithymales qui sont un poison pour certains animaux. Les moutons prospèrent et s’engraissent sur un pâturage formé par la fetuca ovina, tandis que les bœufs et les chevaux y dépérissent, par la raison que cette plante leur convient peu, et qu’elle leur fournit un aliment ni assez substantiel, ni assez abondant. Non seulement chaque espèce d’animaux a une prédilection marquée pour certaines plantes, mais elle affectionne aussi plus particulièrement telle ou tel le partie de ces plantes : les cochons recherchent les racines, les moutons choisissent les feuilles, les chèvres dépècent les fleurs et l’extrémité des branches.

On doit aussi considérer dans le choix des plantes leurs propriétés intrinsèques et relatives à la nutrition, d’après l’objet qu’on a en vue. Ainsi, il est des circonstances où un cultivateur éclairé refusera à ses animaux certaines plantes, quoiqu’elles leur soient agréables, et qu’elles leur fournissent une nourriture substantielle : celles qui donnent de la force aux animaux n’ont pas toujours la propriété d’augmenter chez eux la chair ou la graisse, et vice versa. On a reconnu que les fourrages procuroient un engrais plus prompt, de meilleure qualité, et plus économique les uns que les autres. Il en est, tels que le trèfle incarnat, la carotte, etc., qui augmentent le lait ou le beurre des vaches, et qui le rendent d’une saveur plus agréable ; d’autres lui communiquent un goût qui déplaît aux organes délicats, telles sont les différentes espèces d’aulx ; les unes présentent de plus grands avantages à être pâturées dans les champs, celles-ci à être mangées en fourrage vert, d’autres enfin à être consommées en fourrage sec. On a aussi remarqué que les bestiaux refusent dans une saison les mêmes plantes qu’ils recherchent à une autre époque de l’année, soit que l’âge apporte une modification dans la saveur et l’odeur des végétaux, soit que l’accroissement rende leurs fibres dures et insapides. Les graminées se trouvent dans ce cas ; elles sont recherchées avec empressement par les bestiaux, lorsqu’elles sont jeunes et tendres ; mais ils les refusent, ou ils ne les mangent que faute d’autre nourriture, lorsqu’elles ont atteint leur dernier degré de végétation, et qu’elles sont entièrement sèches. Ils rejettent souvent celles qu’ils ont mangées dans une autre circonstance. Cette variation dans leur goût tient au degré d’appétit dont ils se sentent pressés, ou aux alimens plus ou moins savoureux dont ils ont été précédemment nourris.

Il se trouve dans les pâturages des plantes âcres et délétères qui occasionnent souvent des mortalités parmi les troupeaux : telles sont plusieurs espèces de renoncules.

Mais si ces plantes sont peu nombreuses, et qu’elles parviennent en petite quantité dans l’estomac des animaux, leur mélange avec une masse considérable d’alimens détruit les mauvais effets qu’elles produiroient si elles étoient prises isolément. Il arrive même dans plusieurs cas qu’elles agissent comme tonique, de la même manière que la moutarde ou le poivre, mélangés à nos alimens, opèrent sur notre estomac.

Quelques plantes donnent des incommodités graves aux bestiaux qui les mangent avant qu’elles aient été desséchées. La clematis flammula est dans ce cas ; elle devient cependant un aliment sain lorsqu’elle a perdu son eau de végétation. C’est dans cet état qu’elle est employée à la nourriture des bestiaux, par les habitans du département de l’Hérault.

Quoique les animaux soient guidés assez sûrement par leur instinct dans le choix des plantes qui leur conviennent, ou dans le rejet de celles qui peuvent leur nuire, il arrive cependant en plusieurs circonstances que le goût ou l’odorat qui les conduit, se trouve en défaut, ou que la faim les force à surmonter la répugnance qu’ils éprouvent. Ainsi les bœufs, qui rejettent ordinairement la ciguë, la mangent lorsqu’elle est couverte par les eaux, malgré qu’elle leur soit nuisible. Les animaux pressés par la faim saisissent et avalent les plantes qui leur répugnent le plus ; ils agissent sur ce point comme les hommes qui mangent, faute de meilleure nourriture, les vieux cuirs et les insectes les plus dégoûtans. Les jeunes animaux sont plus délicats que les vieux sur le choix de leur nourriture : l’habitude des pâturages apprend aux uns et aux autres à discerner les plantes qui leur conviennent. On a souvent vu des troupeaux venus de loin, être attaqués de maladies graves pour avoir mangé sans discernement des plantes vénéneuses qui n’existoient pas dans les pâturages où ils avoient été élevés.

Les différentes observations que nous venons de faire doivent guider les cultivateurs dans la composition des prairies. Ils ne se borneront pas au choix des plantes indigènes, principalement lorsqu’ils se proposeront d’établir des prairies artificielles. L’agriculture, sans doute, a fait des conquêtes précieuses dans ce genre ; mais ce fonds de richesses est susceptible d’un grand accroissement.

Un propriétaire qui voudra améliorer ses prairies ou ses pâturages, doit les labourer et les ensemencer de nouveau, si les plantes inutiles ou peu productives s’y trouvent répandues en trop grand nombre, comparativement à celles qui offrent de plus grands avantages. Après avoir déterminé les plantes bonnes à propager, il en fera récolter les graines sur son terrain, soit dans les pâturages, soit dans les anciennes prairies. On occupe à ce travail des femmes ou des enfans, après leur avoir indiqué l’espèce de plante dont on veut ramasser les semences. Un laboureur, un jardinier choisissent les grains ou les semences destinées à la reproduction ; pour quelle raison un agriculteur n’apporteroit-il pas les mêmes soins à la culture de ses prairies ? On répandra les graines soit séparément, soit en réunissant plusieurs espèces dans la même pièce de terre. Il est en général plus avantageux de composer les prairies d’une seule espèce ; car la maturité arrivant alors à la même époque, on ne se voit pas contraint de faucher l’herbe lorsqu’une partie des plantes n’est pas encore parvenue à sa maturité, et qu’une autre portion commence à se faner, ainsi que cela a lieu communément. Pour former une prairie composée de plusieurs espèces de plantes, on choisira celles qui fleurissent à la même époque.

Il n’est pas avantageux de semer les graines telles qu’on les ramasse dans les greniers à foin ; car alors on propage les bonnes plantes avec les mauvaises. On ne doit employer ces semences que lorsqu’on n’a pas le moyen de s’en procurer de mieux choisies. Un cultivateur soigneux portera ses vues plus loin ; il cherchera à introduire dans la formation de ses prairies les plantes exotiques dont la culture lui paroîtra plus lucrative. Mais dans ce cas, il doit commencer par faire des essais en petit ; une plante qui réussit bien dans un terrain et sous un climat déterminés, est souvent peu avantageuse dans un lieu où les mêmes circonstances semblent se réunir. Il est bon d’observer que les plantes les plus productives comme fourrage, et les plus propres à la nourriture des bestiaux, se trouvent généralement dans la famille des graminées, et dans celle des légumineuses.

Le défrichement et le renouvellement d’une prairie étant des opérations dispendieuses, on doit se borner à les amender, en employant des moyens plus simples, lorsque la chose est praticable. Après avoir fait usage des différens procédés qui ont été décrits dans le cours de cet Ouvrage, tels que les tranchées pour l’écoulement des eaux, et le dessèchement des terres trop humides, le fumage, l’irrigation, etc., on fera extirper les plantes nuisibles aux bestiaux, celles qu’ils ont l’habitude de laisser intactes, et celles enfin qui donnent une fane moins abondante. Ces plantes vivent aux dépens des autres ; elles les empêchent de taller, de s’élever, de pousser des tiges latérales ; elles détruisent, par leur ombrage, tout ce qui croît autour d’elles ; et souvent leur multiplication réduit un terrain à la moitié de sa valeur réelle. Non seulement le foin qu’elles produisent est beaucoup moins abondant, mais il perd encore la moitié de son prix à raison de la mauvaise qualité des plantes qui le composent. Les animaux, en rejetant celles qui leur répugnent, laissent perdre avec elles une portion de fourrage qu’ils auroient mangée.

Il est moins important d’arracher les plantes annuelles ou bisannuelles que les plantes vivaces. Les premières, qui ne peuvent se reproduire que par leurs graines, se propagent difficilement dans les prairies, par la raison qu’elles sont coupées, pour la majeure partie, avant la maturité de leurs semences, et qu’elles périssent sans se reproduire.

Il faut sur-tout avoir soin d’arracher les plantes inutiles dès les premières années de la formation d’une prairie ; on coupe ainsi le mal dès son principe, et l’on évite du travail pour la suite.

Il est plus économique d’employer, pour l’extirpation des plantes, des femmes ou des jeunes gens. On leur indique celles qui doivent être arrachées, et on leur fait parcourir en file et successivement toutes les parties d’une prairie. Ce travail doit être exécuté au commencement du printemps, ou après la première fauchaison, lorsque l’herbe a deux décimètres environ. Si on l’entreprenoit avant cette époque, les ouvriers ne pourroient découvrir les plantes que l’on veut extirper ; et si l’on différoit plus tard, l’herbe parvenue à une certaine élévation seroit foulée aux pieds de manière à ne plus se relever. Les ouvriers doivent être munis d’un fer pareil à celui qu’on emploie pour l’arrachage des chardons. Cette opération sera répétée plusieurs fois, sur-tout dans les prairies où dominent les plantes parasites.

Un travail de ce genre est sans doute minutieux, et il occasionne une certaine dépense. Mais en agriculture, ainsi que dans tous les arts, il n’est point de bénéfices là où l’on ne dépense rien. On ne doit jamais perdre de vue que les fourrages d’une ferme en font la richesse, et que l’amélioration d’une prairie est toujours profitable au cultivateur.

Nous ajouterons qu’on doit sur-tout éviter de laisser paître les bestiaux dans les saisons où la pluie et l’humidité ont rendu le sol mou et flexible ; les pieds des animaux forment des trous dans lesquels l’eau se conserve et gèle pendant hiver, ce qui détruit une quantité considérable de racines. Ces creux occupent d’ailleurs une grande surface de terrain qui est perdu pour la végétation, puisque les plantes ne sauroient y croître. La prairie devient inégale et marécageuse, les plantes nuisibles ou inutiles se multiplient, les produits se détériorent.

Les cultivateurs qui ne tiennent pas leurs bestiaux à l’étable dans tout le courant de l’année, pourront les envoyer dans les prairies lorsque le sol sera suffisamment sec et solide ; mais s’il reste, malgré cela, des traces de leurs pieds sur le sol, il faudra envoyer dans la prairie des ouvriers qui feront disparaître ces traces avec des battoirs, ainsi que nous l’avons vu pratiquer dans quelques endroits.

Le sol d’une prairie doit être parfaitement uni, afin que la faux puisse couper les herbes très-près des racines. Quelques agriculteurs, en Angleterre, font passer des rouleaux pesans sur les prairies. Cette méthode est sur-tout avantageuse pour les terres légères et sablonneuses, car elle conserve et entretient l’humidité.

Dans le département de la Haute-Vienne, où la culture des prairies est portée à un grand degré de perfection, les cultivateurs ont soin non seulement de tenir bien unie la superficie des prés, mais encore d’enlever tout corps étranger qui pourroit nuire à la crue des plantes, ou détériorer les fourrages. À la fin de l’hiver, lorsque les premières pousses des plantes commencent à paraître, ils balaient avec un soin tout particulier les feuilles des arbres que le vent a portées sur les prairies.

Dans les lieux où cette culture est bien raisonnée, on est dans l’usage de les fumer à différentes époques. Un pré, il est vrai, peut se passer d’engrais plus facilement qu’un champ qu’on laboure ou qu’on ensemence chaque année. Dans celui-ci la terre, qui est sans cesse remuée, perd plus facilement l’humidité, et les autres principes qui servent à la végétation. Les plantes dont on la couvre l’épuisent sans lui rien donner en retour ; tandis que le sol des prairies est enrichi chaque année par le détritus des racines, des feuilles et des insectes qu’il a produits. Mais toutes les terres rapportent des récoltes d’autant plus abondantes qu’elles reçoivent une quantité de fumier plus proportionnée à leurs besoins. Les meilleurs sols, et les prairies mêmes, sont soumises à cette loi, et on ne peut s’en écarter sans éprouver une diminution dans les produits. Si l’on refuse presque par-tout l’engrais aux prairies, c’est qu’on y est contraint par la nécessité, et qu’on ne sait pas se procurer tout le fumier qui est nécessaire dans une bonne exploitation.

L’urine des bestiaux est le meilleur engrais qu’on puisse donner ; il est plus actif et plus prompt que celui qu’on obtient avec leurs excrémens. Il est en usage en Suisse, et dans plusieurs autres pays où l’on a reconnu depuis longtemps les bons effets dont il est susceptible.

Le plâtre produit aussi des effets marquans, et il est moins dispendieux que les autres engrais, lorsqu’on est situé à la proximité des lieux où se trouve cette substance minérale.

Nous ne devons pas omettre ici un moyen facile d’améliorer les prairies, dont on fait usage en Lombardie : les cultivateurs ramassent dans les lieux voisins, des terres provenues de détritus de végétaux, ou même des terres franches, et des marnes, qu’ils répandent ensuite sur la superficie du sol. Cette superposition de terre, ou le mélange qui en résulte, donne une grande activité à la végétation, et augmente beaucoup la récolte des fourrages. Les racines qui tracent superficiellement, ainsi que leur collet, se trouvant recouverts d’une petite quantité de terre, reçoivent un amendement qui équivaut en quelque sorte à un butage. D’ailleurs, on sait que les mélanges de terres produisent toujours de bons effets, et que ces effets sont plus durables que ceux des fumiers. L’herbe est plus verte, et elle pousse avec plus de force dans les parties d’une prairie où l’eau des pluies a entraîné la terre des hauteurs voisines. Aussi les cultivateurs du département de la Vienne forment des rigoles pour recevoir les eaux qui souvent charrient, sur les prés, un sable quartzeux, auquel n’est mélangée aucune substance végétale. Ce sable n’est à redouter que lorsqu’il est accompagné de pierres ou de cailloux, ou qu’il s’accumule par couches trop épaisses.

Ce n’est pas ici le lieu de déterminer la proportion qui doit se trouver entre les prairies ou les pâturages d’une exploitation rurale, et les champs labourés et ensemencés chaque année. Cette question ne peut être décidée qu’en connoissant le climat, le sol, les localités, les produits, les besoins, les débouchés, l’état, la situation, etc., etc., d’un bien de campagne. Les circonstances mêmes doivent souvent apporter des modifications d’une année à l’autre. Dans une année, par exemple, où le prix du blé est très-élevé, le cultivateur doit diminuer la quantité des prairies pour augmenter celle des champs en labour, et vice versâ.

L’on voit, par ce court exposé, que cette matière, pour être traitée à fond, demande des détails qui nous mèneroient trop loin. Nous nous contenterons de faire observer qu’en général, dans toute la France, les prairies se trouvent dans une proportion beaucoup trop foible avec les terres en labour ; et que les premières doivent être augmentées en raison de ce que les terres sont d’une qualité plus inférieure : car il est évident que l’amélioration de ces terres ne peut avoir lieu qu’avec beaucoup d’engrais, et par conséquent avec beaucoup de bestiaux, et qu’on ne peut nourrir les animaux sans prairies naturelles ou artificielles. En un mot, les engrais étant la base de toute reproduction, il ne peut y avoir de bonne culture là où les engrais ne sont pas abondans.

S’il est utile pour notre agriculture que le nombre des prairies soit augmenté, il ne l’est pas moins que celles qui existent reçoivent les améliorations dont elles sont susceptibles. C’est pour faciliter aux cultivateurs ces améliorations, que nous donnons ici un tableau renfermant la majeure partie des plantes qui croissent en France. Nous avons joint aux noms français les noms botaniques, afin d’éviter l’incertitude qui pourroit provenir des différentes dénominations sous lesquelles on désigne différentes plantes dans le langage vulgaire. Ce tableau a été tiré des Amœnitates academicæ de Linnæus. Nous y avons fait un petit nombre d’additions et de changemens, et nous l’avons augmenté de plusieurs notes que nous avons cru nécessaires pour guider les cultivateurs dans le choix ou l’extirpation des plantes utiles ou nuisibles aux bestiaux. Ce tableau est certainement loin d’être complet ; mais nous croyons qu’il pourra être d’un grand secours aux personnes qui s’occupent de l’amélioration des prairies. Il seroit à désirer que des botanistes cultivateurs voulussent réitérer, et multiplier des essais qui doivent avoir une grande influence sur les progrès de l’agriculture.

Nous allons donner l’explication de plusieurs mots nouveaux, dont nous nous sommes servis, pour indiquer la nature de chaque plante, ou plutôt le sol, l’exposition, les lieux où elle croît. La nouveauté du sujet nous a contraints d’inventer des expressions propres à peindre, sans périphrases, les idées que nous voulions exprimer. Nous nous sommes écartés le moins possible de l’analogie ; et nous avons fait dériver ces mots de ceux usités dans notre langue, ou, à leur défaut, de ceux pris du latin.

Il étoit important, afin de rendre notre travail plus utile, d’indiquer au cultivateur l’espèce de terrain dans lequel chaque plante se plaît, et croît spontanément. Cette connoissance préliminaire est nécessaire pour le succès d’une culture quelconque. Ainsi, au lieu de dire que telle plante se plaît dans un sol argileux, qu’elle croit sur les bords de la mer, qu’elle se trouve dans les terrains tourbeux, qu’elle végète sur les rochers, etc., etc., nous n’avons employé qu’une seule expression pour chacune de ces idées, et nous avons dit : telle plante est argilée, maritime, tourbeuse, rupestre, etc., etc. Ce style nous a paru tout aussi clair et beaucoup plus concis que celui dont on fait usage communément. Nous avons cru que c’étoit le seul que l’on pût employer dans un tableau où chaque idée doit plutôt être représentée par un trait que par une phrase.

Explication des termes employés dans le Tableau suivant.
Plantes maritimes. Celles qui croissent immédiatement sur les bords de la mer, ou à quelques distances de ses rivages.
Salines. Celles qui viennent près des marais salins, ou des terres imprégnées de sel.
Lacustres. Celles qui habitent sur les bords des lacs, des étangs, et autres eaux limpides et d’une certaine étendue.
Riveraines. Celles qui végètent le long des fleuves.
Rivulaires. Id. le long des ruisseaux.
Fontanières. Id. sur le bord des fontaines.
Marécageuses. Celles qui se trouvent dans les terrains marécageux, ou imprégnés d’une humidité surabondante.
Tourbeuses. Id. dans les sols tourbeux et aqueux.
Inondées. Id. dans les terrains sujets aux inondations.
Madides. Id. dans les terres habituellement humides.
Forestières. Celles qui se plaisent dans les forêts et les bois.
Ombroses. Id. à l’ombre des arbres, des haies, des buissons, des rochers, des montagnes ou des coteaux.
Arvales. Id. dans les champs et les terres en culture.
Hortolanes. Id. dans les terrains cultivés et bien fumés, ou riches en détritus d’animaux et de végétaux, tels que sont d’ordinaire les jardins.
Prairéales. Celles qui naissent dans les prairies naturelles.
Pacagères. Id. dans les pacages, les landes, et les terrains vagues et sans culture.
Calcariées. Celles qui naissent sur les terrains calcaires, ou composés en grande partie de matières calcaires.
Crétacées. Id. sur des terrains dont le fonds est plus ou moins crayeux.
Argilées. Id. sur un sol tenace où l’argile domine.
Silicées. Id. sur un terrain formé en grande partie par les substances siliceuses ou de la nature du quartz.
Arénales. Celles qui végètent dans un sable pur, ou mélangé avec une très-petite quantité d’autres substances.
Sablonneuses. Id. dans les terrains friables, qui sont composés de sable en grande partie.
Graveleuses. Id. dans les terrains graveleux et caillouteux.
Pierreuses. Id dans les sols pierreux.
Arides. Id. sur des terrains secs.
Déclives. Id. sur le penchant des coteaux ou des terrains inclinés.
Montagneuses. Id. sur les montagnes.
Rupestres. Id. sur les rochers couverts d’une petite quantité de terre.

On doit lire, pour l’intelligence du Tableau suivant, la première note qui s’y trouve annexée.


Tableau des plantes utiles ou nuisibles aux bestiaux[1], rangées d’après le système de Linnée.


MONANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Salicorne, Salicornia herbacea[2] 2 1 1 0 1 a maritime.
Pesse, Hippuris vulgaris 0 2 0 0 v palustre.
Callitric, Callitriche verna 1 ? rivuline.
Callitric,—— autumnalis i marécageuse.
DIANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Troëne, Ligustrum vulgare 2 1 2 0 0 v pierreuse.
Olivier, Olea europea 1 1 1 v déclive.
Circée, Circæ lutetiana ? 1 2 v forestière.
Circée—— alpina ? 2 v forestière.
Véronique, Veronica longifolia 2 1 1 i v madide.
Véronique—— spicata i 0 2 ? v sablonneuse.
Véronique—— officinalis 1 1 2 2 1 v aride.
Véronique—— anagallis 1 1 2 1 0 a inondée.
Véronique—— beccabunga 1 1 0 2 1 v fontanière.
Véronique—— serpyllifolia 1 1 2 1 1 v prairiale.
Véronique—— sculetiaria 1 1 2 2 v madide.
Véronique—— chamœdrys 1 1 2 2 0 v duméteuse, madide.
Véronique—— arvensis 1 1 2 1 1 a arvale.
Véronique—— agrestis 1 1 2 1 ? v pacagère.
Véronique—— hederifolia 1 i 1 i a arvale.
Véronique—— verna 1 2 1 1 a sablonneuse.
Grassette, Pinguicula vulgaris 0 0 0 0 0 v marécageuse.
Utriculaire, Utricularia vulgaris[3] 0 0 0 0 0 v marécageuse.
Verveine, Verbena officinalis 0 0 2 0 pacagère
Lycope, Lycopus europæus 0 i 1 0 v sablonneuse, marécageuse.
Sauge, Salvia pratensis 0 1 2 0 v prairiale, pacagère.
Flouve, Anthoxanthum odoratum[4] 2 2 2 2 ? v prairiale, pacagère.
TRIANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Valériane, Valeriana officinalis[5] 2 2 2 ? 0 v pacagère.
Valériane—— dioica 1 2 2 i v duméteuse.
Valériane—— locusta 1 1 1 i a arvale, pacagère.
Brione, Bryonia dioica 1
Glayeul, Gladiolus communis 1 v montagneuse.

Iris, Iris pseudo acorus ? i ? 0 0 v marécageuse.
Choin, Schænus albus. ? 1 0 ? v marécageuse.
Scirpe, Scirpus palustris 2 1 0 2 2 v marécageuse.
Scirpe,—— cespitosus 1 1 0 2 2 v marécageuse.
Scirpe,—— lacustris ? i 0 ? 1 v riveraine.
Scirpe,—— maritimus 1 1 0 1 2 v marécageuse.
Scirpe,—— sylvaticus 2 1 1 1 0 v riveraine, madide.
Souchet, Cyperus esculentus 1 1 1 1 v sablonneuse, madide.
Eriophore, Eriophorum polystachium ? 1 1 ? 0 v tourbeuse.
Eriophore,—— vaginatum[6] ? i 1 ? 0 v madide.
Eriophore,—— angustifolium[7] 1 1 1 1 0 v madide.
Nard, Nardus stricta ? 1 1 1 0 v madide.
Alpiste, Phalaris arundinacea[8] 2 2 2 2 0 v riveraine.
Alpiste,—— phloides 1 1 1 1 0 pacagère, aride.
Panis, Panicum glaucum 2 a arvale.
Panis,—— Grus galli 1 1 1 1 0 a arvale, madide.
Panis,—— miliaceum[9] 2 2 a madide.
Fléau, Phleum pratense[10] i 1 i 2 0 v prairéale.
Fléau,—— nodosum[11] 2 v pacagère.
Vulpin, Alopecurus pratensis[12] 2 i 2 2 1 v madide.
Vulpin,—— geniculatus i 1 1 1 0 v marécageuse.
Millet, Milium effusum[13] 2 2 2 2 2 v ombrose.
Millet,—— confertum 1 i 1 ombrose.
Agrostis, Agrostis spica venti 2 1 0 2 1 a sablonneuse.
Agrostis,—— arundinacea 1 0 1 1 v montagneuse, forestière.
Agrostis,—— rubra 2 0 2 2 1 marécageuse.
Agrostis,—— canina 2 1 2 2 v prairéale.
Agrostis,—— stolonifera 2 i 1 1 1 v prairéale.
Agrostis,—— capillaris 1 1 1 1 sablonneuse, madide.
Agrostis,—— alba 1 1 v marécageuse.
Canche, Aira aquatica[14] 2 1 2 2 a marécageuse.
Canche,—— cespitosa[15] 1 1 1 ? 1 v forestière, madide.
Canche,—— flexuosa 2 2 2 2 1 v pierreuse, forestière.
Canche,—— montana 1 1 2 1 v pacagère, sablonneuse.

CancheAira alpina 1 2 v montagneuse.
Canche—— canescens 1 1 1 v arénale, madide.
Canche—— caryophillea 1 1 a pacagère, sablonneuse.
Melique, Melica nutans 2 i 1 2 v forestière.
Melique—— ciliata 1 1 1 1 1 v champêtre.
Melique—— cœrulea 1 1 1 v marécageuse.
Paturin, Poa aquatica[16] 2 1 2 2 1 v riveraine.
Paturin—— alpina 1 1 1 2 v montagneuse.
Paturin—— trivialis 2 1 1 2 1 v prairéale, madide.
Paturin—— angustifolia 1 1 1 i 1 v prairéale, champêtre.
Paturin—— pratensis 2 1 1 2 1 v prairéale, madide.
Paturin—— annua 1 2 2 2 2 a prairéale, graveleuse.
Paturin—— compressa 1 1 1 1 1 v aride.
Paturin—— nemoralis i 1 1 a forestière, ombrose.
Amourette, Briza media 2 2 2 2 v pacagère, champêtre.
Dactyle, Dactylis glomerata[17] ? 1 1 1 v champêtre, pacagère.
Cretelle, Cynosurus cristatus[18] ? 0 2 1 0 v pacagère.
Cretelle—— cæruleus 1 1 1 1 v montagneuse, calcariée.
Fétuque, Festuca ovina[19] 1 1 2 1 v pacagère, sablonneuse.
Fétuque—— vivipara 1 1 1 i v sablonneuse.
Fétuque—— rubra 1 1 1 1 v arescente, pacagère.
Fétuque—— decumbens[20] i i 1 1 1 v pacagère, déclive.
Fétuque—— duriuscula[21] 1 1 1 1 v prairéale, pacagère.
Fétuque—— elatior[22] 2 1 1 2 1 v marécageuse.
Fétuque—— fluitans[23] ? i 1 2 v palustre.
Brome, Bromus secalinus[24] 1 1 1 1 1 a champêtre.
Brome—— mollis 1 1 1 pacagère.
Brome—— arvensis 2 1 1 1 a pacagère.
Brome—— tectorum 2 1 1 1 b aride.

Brome, Bromus, giganteus[25] 2 1 1 2 1 v ombrose, madide.
Brome—— pinnatus 1 1 1 1 v ombrose.
Avoine, Avena elatior[26] 2 1 1 2 2 v prairéale, champêtre.
Avoine—— sativa[27] 2 1 2 2 2 a champêtre.
Avoine—— nuda[28] 2 1 2 2 1 a champêtre.
Avoine—— fatua[29] 2 1 i 2 i a champêtre.
Avoine—— flavescens 1 1 1 1 1 v prairéale, calcariée.
Avoine—— pratense 2 1 1 1 i v calcariée, météorée.
Roseau, Arundo phragmites[30] 1 1 0 1 1 v palustre, riveraine.
Roseau—— calamagrostis[31] ? ? 0 ? v marécageuse.
Ivroie, Lolium temulentum[32] ? 0 0 0 a hortolane.
Ivroie—— perenne[33] 1 1 2 2 a pacagère, aride.
Elyme, Elymus arenarius 1 i 0 2 1 v arénale, maritime
Elyme—— sibiricus 2 1 v
Orge, Hordeum vulgare[34] 2 2 2 2 1 a champêtre.
Orge—— murinum[35] i 1 1 1 a arescente, pacagère.
Froment, Triticum æstivum[36] 2 2 2 2 1 a champêtre.
Froment—— repens[37] 2 1 2 2 1 v champêtre, pacagère.
Seigle, Secale cereale[38] 2 2 2 2 1 a champêtre, sablonneuse.
TÉTRANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Scabieuse, Scabiosa arvensis ? 1 1 ? v pacagère, champêtre.
Scabieuse—— columbaria ? 1 1 1 v pacagère, aride.

Scabieuse, Scabiosa succisa 2 1 1 i v pacagère, champêtre.
Shérardia, Sherardia arvensis 0 2 2 2 v champêtre.
Aspérule, Asperula adorata[39] 2 i 1 i i v forestière, ombrose.
Aspérule—— tinctoria 1 1 1 1 0 v forestière, ombrose.
Caille-lait, Galium verum 1 1 1 0 0 v champêtre, aride.
Caille-lait—— boreale ? 1 1 0 1 v pierreuse.
Caille-lait—— mollugo 1 1 1 1 1 v ombrose, pacagère.
Caille-lait—— palustre 1 0 1 1 1 v prairéale, madide.
Caille-lait—— uliginosum 1 1 1 1 v pacagère, prairéale.
Caille-lait—— aparine 1 1 1 1 0 a ombrose.
Garance, Rubia tinctoria[40] 1 1 1 1 v champêtre.
Plantain, Plantago major 0 1 1 0 1 v prairéale.
Plantain—— media 0 1 1 0 1 v pacagère, aride.
Plantain—— lanceolata[41] 0 1 1 1 v pacagère.
Plantain—— maritima 2 1 1 2 v maritime.
Primprenelle, Sanguisorba officinalis[42] 2 1 1 i v prairéale, calcariée.
Cornouiller, Cornus sanguinea 0 1 1 2 v forestière.
Pied-de-lion, Alchemilla vulgaris 2 1 1 ? ? v pacagère, aride.
Pied-de-lion—— alpina 1 1 0 0 0 v montagneuse.
Cuscute, Cuscuta europea 1 ? 1 1 a champêtre, prairéale.
Épi-d’eau, Potamogeton natans 1 1 0 0 1 v palustre, riveraine.
Sagine, Sagina procumbens 1 1 a pacagère, sablonneuse.
PENTANDRIA. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Gremil, Lithospermum officinale 0 1 0 v pacagère, forestière.
Gremil—— arvense ? 1 i 0 ? a champêtre, pacagère.
Buglose, Anchusa italica 1 1 i 1 ? v champêtre, sablonneuse.
Langue de chien, Cynoglossum officinale 0 ? 0 0 0 v pacagère, ombrose.
Pulmonaire, Pulmonaria officinalis ? 1 i 0 0 v champêtre.
Grande Consoude, Symphytum officinale 1 0 1 0 0 v riveraine, palustre.
Bourrache, Bortago officinalis 1 a madide, sablonneuse.
Rapette, Asperugo procumbens 1 1 1 1 1 a ombrose.
Lycopside, Lycopsis arvensis 1 i 2 1 1 a champêtre.
Vipérine, Echium vulgare ? 0 ? 0 b sablonneuse, champêtre.
Primevère, Primula veris ? 1 1 0 0 v sylvestre, pacagère.
Primevère—— farinosa 0 1 0 1 v montueuse.
Pain de pourceau, Cyclamen europeum[43] 0 0 0 0 2 v ombrose.
Trèfle d’eau, Menyanthes trifoliata 0 2 ? 0 0 v palustre.
Plumeau, Hottonia palustris 1 1 ? 0 v palustre.
Nummulaire, Lysimachia vulgaris 1 1 0 0 0 v riveraine, palustre.
Nummulaire—— thyrsifolia ? 1 ? ? 0 v palustre.
Nummulaire—— nummularia 1 1 1 i v prairéale, madide.
Mouron, Anagallis arvensis 1 1 0 a champêtre.
Liseron, Convolvulus arvensis 2 1 1 2 v champêtre.
Liseron—— sepium 0 1 1 2 1 v ombrose, madide.
Polémoine, Polemonium cœruleum 2 1 2 2 v champêtre.
Campanule, Campanula rotundifolia 1 1 1 1 0 v pacagère, aride.
Campanule—— persicifolia[44] ? 1 2 1 1 v ombrose.
Campanule—— latifolia 1 1 1 1 1 v ombrose.
Campanule—— rapunculoïdes 1 1 1 1 1 v champêtre, ombrose.
Campanule—— trachelium 1 0 1 0 1 v ombrose.
Samole, Samolus Valerandi 1 1 1 0 v saline.
Chèvrefeuille, Lonicera periclymenum 1 1 ? 0 v
Chèvrefeuille—— xylosteum 0 1 1 0 v aride.
Molène, Verbascum thapsus 0 0 ? 0 b graveleuse, calcariée
Molène—— lychnitis 0 ? 0 b sablonneuse, calcariée.
Molène—— nigrum 0 0 0 1 1 v sablonneuse, champêtre.
Pomme épineuse, Datura stramonium[45] 0 0 0 0 0 v pacagère.
Jusquiame, Hyosciamus niger[46] 0 0 0 0 b hortolane.
Douce-amère, Solanum dulcamara 0 i i 0 0 v madide.
Morelle, Solanum nigrum 0 0 0 0 0 a hortolane.
Nerprun, Rhamnus catharticus 0 1 i 1 v forestière.
Nerprun—— frangula 0 2 1 1 v forestière.
Fusain, Evonymus europæus 2 2 1 0 v forestière.
Groseillier, Ribes rubrum 1 1 1 ? v forestière, duméteuse.
Groseillier—— alpinum 1 1 i 1 1 v forestière.
Groseillier—— nigrum 1 1 1 ? 1 v madide, forestière.
Groseillier—— uva crispa 1 1 ? 1 1 v forestière, duméteuse.
Lierre, Hedera helix 0 0 1 1 v forestière.
Glaux, Glaux maritima 1 1 1 v maritime.
Dompte-venin, Asclepias vincetoxicum[47] 0 2 1 ? 0 v forestière.
Herniole, Herniaria glabra 1 0 2 1 0 v graveleuse, pacagère.
Patte d’oie, Chenapodium bonus Henricus 0 ? ? 0 0 v aride.
Patte d’oie—— urbicum 0 1 1 0 a hortolane.
Patte d’oie—— rubrum i 1 1 0 ? a hortolane.
Patte d’oie—— murale 1 1 a hortolane.
Patte d’oie—— album 1 i 1 ? 2 a hortolane, champêtre.
Patte d’oie—— viride 1 1 1 0 0 a hortolane, champêtre.
Patte d’oie—— hybridum i 0 1 0 0 a hortolane, champêtre.
Patte d’oie—— glaucum a champêtre.
Patte d’oie—— pulvaria 1 1 1 1 0 a tuméteuse.
Patte d’oie—— polyspermum i 0 1 0 a hortolane.

Patte d’oie, Chenopodium maritimum 1 1 a maritime.
Soude, Salsola kali 1 a maritime, sableuse.
Orme, Ulmus campestris 2 i 2 1 1 v sylvestre.
Gentiane, Gentiana lutea 1 v montagneuse.
Gentiane—— amarella 0 1 i 0 a pacagère, calcariée.
Gentiane—— centaurium 0 i 1 0 a pacagère, ombrose.
Sanicle, Sanicula europæa ? ? 1 0 v forestière.
Tordyle, Tordilium anthriscus i 1 1 2 a duméteuse.
Carotte, Daucus carota[48] 2 2 2 2 2 b champêtre, pacagère.
Ciguë, Conium maculatim[49] 2 i 1 1 b hortolane.
Selin, Selinum palustre 2 i i 1 v palustre.
Selin—— carvifolia 2 1 1 1 v pacagère.
Athamante, Athamanta libanotis 0 1 1 1 v déclive.
Athamante—— oreoselinum ? 1 1 v montagneuse, pacagère.
Laser, Laserpitium latifolium i 1 1 1 1 v montagneuse.
Berce, Heracleum sphondylium 1 1 i 0 1 b prairéale, duméteuse.
Angélique, Angelica archangelica. 0 1 0 b hortolane.
Angélique—— silvestris 1 1 1 ? i v rivulaire.
Berle, Sium latifolium[50] 0 0 i 2 1 v palustre.
Œnanthe, Œnanthe fistulosa 0 0 0 v palustre.
Œnanthe—— crocata 0 0 ? v palustre.
Phellandrie, Phellandrium aquaticum ? 1 1 1 ? b palustre, inondée.
Phellandrie—— mutellina 2 v montagneuse.
Cicutaire, Cicuta virosa 0 1 ? ? 0 v palustre.
Ethuse, Ætusa cynepium 1 1 1 1 1 a champêtre.
Aiguille, Scandix cerefolium 2 1 i 0 a duméteuse, hortolane.
Aiguille—— anthriscus 1 1 i 1 a
Cerfeuil, Chœrophryllum silvestre[51] ? ? ? ? 0 v duméteuse, hortolane.
Panais, Pastinaca sativa[52] 1 i 1 1 2 b champêtre, sablonneuse.
Carvi, Carum carvi ? i 1 ? b prairéale.
Boucage, Pimpinella saxifraga 2 1 1 2 1 v pacagère, aride.
Boucage—— magna 1 1 1 v pacagère.
Ache, ou Céleri, Apium graveolens ? i 1 ? b palustre.
Podagraire, Ægopodium podograria 2 1 1 2 2 v pacagère.
Viorne, viburnum opulus 1 1 1 2 2 v forestière, humide.
Sureau, Sambucus nigra 0 0 2 0 v forestière.
Sureau—— ebulus 0 0 0 0 0 a champêtre.
Morgeline, Alsine media 2 i 1 i 2 a champêtre.
Statice, Statice armeria 0 1 ? 1 0 v rupestre.
Statice—— limonium 1 1 v maritime.
Parnassie, Parnassia palustris 0 1 ? 1 0 v palustre.
Lin, Linum catharticum 1 i 1 1 a pacagère, aride.
Lin—— radiola 1 1 a pacagère, sablonneuse.

Rossoli, Drosera rotundifolia 0 0 0 0 0 v palustre.
Rossoli—— longifolia 0 0 0 0 0 v montagneuse, madide.
Ratoncule, Myosurus minimus 1 1 i a pacagère, graveleuse.
HEXANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Ail, Allium ursinum[53] 1 i 0 0 0 v pacagère, ombrose.
Ail—— scorodoprasum ? 0 0 0 v pacagère.
Ail—— oleraceum 1 1 2 0 v champêtre.
Ail—— schœnoprasum 1 ? 0 0 0 v prairéale.
Fritillaire, Fritillaria meleagris i i v
Ornithogale, Ornithogalum luteum 0 1 2 2 1 v prairéale, madide.
Ornithogale—— minimum 0 1 2 1 0 v prairéale.
Anthéric, Anthericum ossifragum i i 0 0 v palustre, montagneuse.
Anthéric—— ramosum ? i v calcariée.
Asperge, Asparagus officinalis i 1 1 0 0 v duméteuse.
Muguet, Convollaria maiolis 0 1 1 2 0 v sylvestre.
Muguet—— polygonatum 0 1 1 2 2 v forestière.
Muguet—— multiflora 1 1 1 2 2 v forestière.
Muguet—— bifolia 0 1 0 2 v forestière.
Acorus, Acorus calamus 0 0 0 0 0 v palustre.
Jonc, Juncus conglomeratus ? 1 0 ? v madide.
Jonc—— effusus ? 1 0 1 v madide.
Jonc—— filiformis i 1 v marécageuse.
Jonc—— squarrosus 1 0 1 v madide, sablonneuse.
Jonc—— articulatus 1 1 1 1 v madide, graveleuse.
Jonc—— bulbosus 1 1 1 1 v madide.
Jonc—— bufonius 1 1 i 1 v madide, inondée.
Jonc—— pilosus 0 1 0 2 v forestière.
Jonc—— campestris 0 i 1 1 v tourbeuse.
Épine-vinette, Berberis vulgaris i i 1 0 0 v forestière, duméteuse.
Patience, Rumex crispus 1 0 1 1 1 v pacagère, champêtre.
Patience—— aquaticus 0 0 1 2 0 v palustre.
Patience—— acutus 1 i 0 v palustre.
Oseille, acetosa[54] 2 i 2 1 1 v pacagère.
Oseille, acetosella 0 i 2 1 1 v pacagère.
Trocart, Triglochin palustre[55] 2 1 2 1 1 a saline.
Trocart—— maritimum 2 1 2 2 1 v saline, aride.
Plantain d’eau, Alisma plantago 0 1 0 0 0 v palustre.
HEPTANDRIE Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Marronnier d’Inde, Æsculus hippocastanum[56] 2 2 1 2 v madide.

OCTANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Epilobé, Epilobium angustifolium 2 2 1 0 0 v mbrose, madide.
Epilobé—— hirsutum 1 1 1 i 0 v palustre, riveraine.
Epilobé—— montanum 1 1 1 ? i v graveleuse, madide.
Epilobé—— palustre i 1 i 1 0 v palustre.
Airelle, Vaccinium uliginosum 0 1 1 1 1 v forestière, montagneuse.
Airelle—— mirtillus 0 1 ? 1 i v forestière, montagneuse.
Airelle—— vitis idea 0 1 0 0 1 v montagneuse.
Airelle—— oxycoccos 0 1 0 0 1 v montagneuse, marécageuse.
Bruyère, Erica vulgaris 1 ? ? 1 0 v pacagère, sablonneuse.
Bois gentil, Daphne mezerem 0 1 1 0 v sylvestre.
Renouée, Polygonum aviculare[57] i i i 1 2 a graveleuse, champêtre.
Renouée—— bistorta 2 1 i 0 1 v madide.
Renouée—— viviparum 2 i ? i 2 v montagneuse.
Renouée—— amphibium[58] 0 1 1 2 1 v palustre.
Renouée—— persicaria[59] 0 i 2 1 ? a champêtre, madide.
Renouée—— fagopyrum[60] 2 1 1 2 0 a sablonneuse.
Renouée—— convolvulus 2 1 2 1 0 a champêtre.
Renouée—— hydropiper 0 0 0 0 0 a rivuline, palustre.
Parisette, Paris quadrifolia 0 1 1 0 0 v forestière.
Moscatelle, Adoxa moschatellina i i 1 1 v forestière.
Elatine, Elatine hydropiper 0 2 0 0 0 v palustre.
ENNÉANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Jonc fleuri, Butomus umbellatus 0 0 0 0 v palustre.
DÉCANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Lédum, Ledum palustre 0 ? ? ? ? v marécageuse, forestière.
Andromède, Andromeda polifolia[61] 0 1 ? 0 v forestière, tourbeuse.
Pyrole, Pyrola rotundifolia 1 1 0 0 0 v ombrose.
Pyrole—— minor 1 1 0 0 v ombrose, madide.
Pyrole—— secunda 1 1 0 0 v montagneuse.
Pyrole—— uniflora 1 1 0 0 v montagneuse, ombrose.
Saxifrage, Saxifragra granulata 0 1 0 0 0 v aride.
Gnavelle, Scleranthus annuus 0 1 0 2 a champêtre.
Gypsophila, Gypsophila fastigiata 2 0 1 1 v sablonneuse, aride.
Gypsophila—— muratis 2 1 1 a aride.
Œillet, Dianthus armeria 1 1 1 i a aride.
Œillet—— deltoïdes 1 i 1 1 0 v sablonneuse, pacagère.
Œillet—— arenarius 1 1 1 v montagneuse, sablonneuse.
Carnillet, Cucubalus behen 2 1 1 1 i v champêtre, pacagère.
Silène, Silene nutans 0 1 1 2 v pacagère, montagneuse.
Stellaire, Stellaria graminea 2 1 i i 1 v pacagère.
Sabline, Arenaria peptoïdes i 1 v maritime.
Sabline—— trinervia 1 i a forestière.
Sabline—— serpyllifolia i a arescente.
Sabline—— rubra 1 0 1 i a sablonneuse, champêtre.

Orpin, Sedum telephium 1 1 1 1 i v ombrose.
Orpin—— album 1 1 0 0 v rupestre.
Orpin—— acre 0 1 0 0 0 v arescente, rupestre.
Orpin—— sexangulare 0 1 0 v pacagère, aride.
Alleluia, Oxalis acetosella ? 1 i 1 1 v pacagère.
Agrostemme, Agrostemma githago 1 1 i 1 a champêtre.
Lychnis, Lychnis flos-cuculi ? ? ? ? ? v prairéale, madide.
Lychnis—— viscaria 0 1 2 1 v champêtre.
Lychnis—— dioica 1 1 i 1 v ombrose.
Ceraiste, Cerastium viscosum 0 1 1 2 a sablonneuse, pacagère.
Ceraiste—— semidecandrum i 1 1 1 1 a pacagère.
Ceraiste—— arvense 1 1 1 v aride, pacagère.
Ceraiste—— alpinum 1 1 v montagneuse.
Spargoute, Spergula arvensis[62] 2 1 2 1 1 a sablonneuse, madide.
Spargoute—— nodosa 1 1 1 v palustre, riveraine.
DODÉCANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Cabaret, Asarum europæum[63] 0 0 0 0 1 v ombrose.
Salicaire, Lithrum salicaria 1 i 2 1 0 a palustre, riveraine.
Aigremoine, Agrimonia eupatoria ? 1 2 ? 0 v duméteuse.
Euphorbe, Euphorbia helioscopia[64] 0 ? ? 2 0 a champêtre.
Euphorbe—— peplus 0 1 ? 0 0 v hortolane.
Euphorbe—— palustris 0 i 1 i 0 v palustre.
Joubarbe, Sempervirum tectorum 0 i 1 i 0 v aride.
ICOSANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Prunier, Prunus avium[65] 0 1 1 0 1 v duméteuse.
Prunier—— domestica 0 1 1 0 1 v météorée.
Prunier—— spinosa ? 1 1 1 1 v duméteuse.
Prunier—— padus ? 1 i 0 0 v forestière.
Alizier, Cratœgus aria 1 1 1 1 1 v montagneuse, calcariée.
Alizier—— oxyacantha 1 1 1 1 1 v forestière, duméteuse.
Sorbier, Sorbus aucuparia i i i i 1 v montagneuse, madide.
Poirier, Pyrus communis 1 1 1 i 1 v forestière, champêtre.
Poirier—— malus 1 1 i 1 1 v forestière, champêtre.
Néflier, Mespylus cotoneaster 1 1 1 1 1 v montagneuse.
Spirée, Spiræa filipendula 1 1 1 0 1 v calcariée.
Spirée—— ulmaria 1 0 1 v madide.
Rose, Rosa canina 1 1 1 0 1 v duméteuse.
Rose—— spinosissima 1 1 1 0 1 v duméteuse.
Rose—— eglanteria 1 1 1 0 1 v duméteuse.
Ronce, Rubus fructicosus 1 1 1 0 1 v duméteuse.
Ronce—— cœsius 1 1 1 0 1 v duméteuse.

Ronce, Rubus idœus 1 1 1 0 1 v ombrose.
Ronce—— saxatilis 1 1 1 0 1 v rupestre.
Fraisier, Fragaria vesca ? 1 1 0 0 v forestière.
Potentille, Potentilla fruticosa 1 1 1 1 0 v pacagère.
Potentille—— anserina 0 1 0 0 2 v inondée.
Potentille—— rupestris 1 1 1 1 v montagneuse.
Potentille—— argentea 0 1 0 0 1 v aride.
Potentille—— reptans 1 1 i 1 1 v argilée.
Tormentille, Tormentilla erecta 1 1 1 0 2 v aride, ombrose.
Benoite, Geum urbanum 2 1 ? 1 i v ombrose.
Benoite—— rivale ? 1 1 ? ? v madide.
Dryas, Dryas octopetala 0 0 0 0 0 v montagneuse.
Comaret, Comarum palustre ? i 0 0 ? v palustre.
POLYANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Christophoriane, Actæa spicata 0 1 1 0 1 v ombrose.
Chélidoine, Chelidonium majus 0 0 0 0 0 v ombrose.
Pavot, Papaver argemone 0 1 ? 0 a champêtre.
Pavot—— dubium 1 1 ? 0 a champêtre.
Pavot—— rhœas 1 1 ? 0 1 a champêtre.
Nénuphar, Nymphæa lutea 0 ? 0 0 1 v palustre.
Nénuphar—— alba 0 ? 0 0 1 v palustre.
Tilleul, Tilia europea[66] 2 1 1 1 1 v forestière.
Ciste, Cistus helianthemum 1 1 1 1 0 v montagneuse, calcariée.
Pimprenelle, Poterium sanguisorba[67] 2 1 2 1 i v calcariée, aride.
Pied-d’alouette, Delphinium consolida 1 1 1 1 0 a champêtre.
Aconit, Aconitum napellus[68] 0 0 0 ? 0 v pacagère.
Aconit—— lycoctonum 0 1 0 1 0 v montagneuse.
Ancolie, Aquilegia vulgaris 0 1 ? 0 0 v montagneuse.
Stratiotes, Stratiotes aloïdes 0 0 0 0 i v palustre.
Anémone, Anemone hepatica[69] 0 ? 1 0 0 v forestière.
Anémone—— pulsatilla 0 1 1 0 0 v forestière, montagneuse.
Anémone—— pratensis 0 1 0 0 0 v pacagère.
Anémone—— vernalis 0 1 0 0 0 v montagneuse.
Anémone—— sylvestris 0 1 0 0 0 v forestière.
Anémone—— nemorosa[70] ? 1 1 0 0 v forestière.
Anémone—— ranunculoïdes 0 ? 0 0 v montagneuse.

Anémone, Clematis flammula[71]
Pigamon, Thalictrum aquilegifolium 1 1 1 1 v montagneuse.
Pigamon—— flavum 1 1 1 1 ? v madide.
Pigamon—— minus 1 1 1 1 1 v pacagère.
Renoncule, Ranunculus flammula[72] 0 0 0 ? 0 v marécageuse.
Renoncule—— lingua 0 0 0 0 0 v pacagère, marécageuse.
Renoncule—— reptans 0 1 1 v Lacustre.
Renoncule—— sicaria 0 1 1 0 i v prairéale.
Renoncule—— auricomus 1 1 1 0 1 v madide, ombrose.
Renoncule—— sceleratus 0 i 0 0 a marécageuse.
Renoncule—— bulbosus 0 1 0 0 0 v prairéale.
Renoncule—— repens 0 1 ? 1 v pacagère.
Renoncule—— acris 0 1 1 0 0 v pacagère.
Renoncule—— aquatilis 0 0 0 0 0 v riveraine.
Trolle, Trollius europens 0 1 1 0 v montagneuse.
Souci, Caliha palustris 0 1 1 0 1 v marécageuse.
DIDYNAMIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Bugle, Ajuga pyramidalis 1 1 1 0 b pacagère.
Germandrée, Teucrium scordium[73] 0 1 1 0 0 v marécageuse.
Cataire, Nepeta cataria 0 0 1 0 0 v calcariée, pacagère.
Menthe, Mentha arvensis[74] 0 i 0 1 v arvale.
Menthe—— aquatica 1 1 1 1 0 v riveraine.
Lierre terrestre, Glecoma hederacea 0 0 i i 0 v ombrose.
Bétoine, Betonica officinalis 0 0 1 0 v forestière.
Lamier, Lamium album 1 1 1 1 0 v arvale, dumétéuse.
Lamier—— purpureis 1 1 1 i ? v arvale, pacagère.
Lamier—— amplexicaule 1 1 1 1 1 a sablonneuse, arvale.
Galéope, Galeopsis ladanum i 1 1 0 a arvale.
Galéope—— tetrahit ? 1 1 1 1 a duméteuse.
Epiaire, Stachys sylvatica ? i 1 0 1 a forestière.
Epiaire—— palustris 0 0 1 0 ? v marécageuse.
Ballote, Ballota nigra[75] 0 0 0 0 0 v pacagère.
Marrube, Marrubium vulgare 0 0 0 0 0 v duméteuse.
Léonure, Leonurus cardiaca 0 1 i 1 0 v duméteuse.
Clinopode, Clinopodium vulgare i 1 1 0 v duméteuse, pacagère.
Origan, Origanum vulgare 0 1 1 1 v duméteuse.
Thym, Thymus serpyllum 0 1 1 0 v pacagère.
Thym—— acinos 0 0 ? 1 a sablonneuse.
Toque, Scutellaria galericulata 1 1 1 0 1 v marécageuse.
Brunelle, Brunella vulgaris 2 1 1 0 v pacagère.

Bartsia, Bartsia alpina 0 1 1 v montagneuse.
Crête-de-coq, Rhinanthus Crista-Galli[76] 2 1 1 ? a prairéale, madide
Euphraise, Euphrasia officinalis 1 1 1 1 0 v pacagère.
Euphraise—— odontites i 1 1 1 0 a pacagère, arvale.
Mélampyre, Melampyrum cristatum 2 1 i 1 0 a pacagère.
Mélampyre—— arvense 2 1 1 i 0 a arvale.
Mélampyre—— nemorosum 2 1 1 1 a forestière.
Mélampyre—— pratense[77] 2 1 1 i 2 a prairéale.
Mélampyre—— silvaticum 1 1 1 1 forestière.
Clandestine, Lathræa squamaria 0 1 1 ? 1 v ombrose.
Pédiculaire, Pedicularis palustris[78] 0 1 0 0 ? v marécageuse.
Pédiculaire—— silvatica 0 1 0 0 0 a forestière, marécageuse.
Muflier, Antirrhinum linaria 0 ? 0 0 0 a duméteuse, sablonneuse.
Muflier—— minus 1 0 1 0 ? a graveleuse.
Muflier—— orontium ? ? 0 0 a sablonneuse, arvale.
Scrophulaire, Scrophularia nodosa 0 i 0 0 0 v ombrose, madide.
Linnée, Linnœa borealis 0 1 1 0 0 v ombrose.
TÉTRADYNAMIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Cameline, Myagrum sativum 2 i 1 1 1 a arvale.
Cameline—— paniculatum i 1 1 1 a arvale.
Drave, Draba verna ? 1 2 1 0 a sablonneuse.
Drave—— incana ? 1 1 i b montagneuse, madide.
Passe-rage, Lepidium sativum i 1 1 1 0 a madide.
Passe-rage—— ruderale 1 1 1 0 0 b madide, maritime.
Tabouret, Thlapsi arvense[79] 1 1 0 0 1 a arvale, pacagère.
Tabouret—— campestre 1 i 0 0 i b argilée.
Tabouret—— bursa pastoris 1 1 2 1 1 a arvale, pacagère.
Cochléaria, Cochlearia officinalis 1 0 0 0 0 v marécageuse.
Cochléaria—— armoracia 0 0 1 0 ? v marécageuse.
Alysse, Alyssum incanum i 1 0 v aride.
Lunaire, Lunaria annua 1 1 1 0 v arvale.
Dentaire, Dentaria bulbifera 0 0 0 0 v forestière.
Cardamine, Cardamine impatiens 0 0 0 0 0 a forestière.
Cardamine—— pratensis ? 1 1 0 0 a madide, prairéale.
Cardamine—— amara 0 i 0 0 v rivulaire, prairéale.
Cresson, Sisymbrium nasturtium 1 1 1 b v fontanière, rivulaire.
Cresson—— amphibium 1 i ? 1 v riveraine.
Cresson—— sophia ? ? 1 ? 0 a aride.
Cresson—— irio 1 i 1 0 0 a aride.
Velar, Erysimum officinale 0 1 1 0 0 a aride.
Velar—— barbarea 1 ? 1 0 0 a madide.
Velar, Erysimum alliaria[80] i 1 0 0 0 v ombrose.
Velar—— cheiranthoïdes 1 1 1 1 1 a arvale, montagneuse.
Arabette, Arab thaliana 1 1 0 0 a aride.
Tourrette, Turritis glabra 1 i 1 0 1 a pacagère, aride.
Tourrette—— hirsuta 0 1 1 0 0 v aride.
Choux, Brassica oleracea[81] 2 1 2 ? 2 b argilée, hortolane.
Navet, Brassica napus[82] 2 1 2 0 2 b sablonneuse.
Rave, Brassica rapa 2 1 2 0 2 b sablonneuse.
Moutarde, Sinapis arvensis 1 1 1 ? i a arvale.
Moutarde—— nigra i 1 i 0 a arvale, riveraine.
Radis sauvage, Raphanus raphanistrum i 1 0 a arvale.
Pastel, Isatis tinctoria 1 0 2 0 i b arvale.
Crambe, Cramba maritima[83] 2 1 1 2 2 v maritime.
MONADELPHIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Bec-de-grue, Geranium sanguineum 0 1 1 1 0 v ombrose, aride.
Bec-de-grue—— silvaticum 1 1 i 0 i v duméteuse.
Bec-de-grue—— pratense i 1 1 1 1 v madide.
Bec-de-grue—— robertianum 0 1 1 ? 0 b aride, ombrose.
Bec-de-grue—— lucidum 1 1 a aride, ombrose.
Bec-de-grue—— rotundifolium 0 i 1 ? 0 a arvale.
Bec-de-grue—— columbinum 0 1 1 0 a arvale.
Bec-de-grue—— molle 0 i 1 a duméteuse.
Bec-de-grue—— cicutarium i 0 0 1 a duméteuse.
Mauve, Malva rotundifolia ? 1 i 0 1 a pacagère.
Mauve—— silvestris 1 1 a pacagère.
Mauve—— alcea 2 1 1 1 v duméteuse.
Mauve—— moscata 1 1 0 1 v prairéale.
DIADELPHIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Fumeterre, Fumaria officinalis 1 ? 1 0 0 v arvale.
Fumeterre—— bulbosa 1 1 1 0 v forestière.
Laitier, Polygala vulgaris 2 1 1 2 0 v pacagère.
Genêt, Spartium scoparium 1 i i i v pacagère, aride.
Genêt des teinturiers, Genista tinctoria[84] 1 1 2 2 1 v pacagère, sablonneuse.
Genêt, Genista pilosa 1 1 1 1 0 v pacagère, déclive.
Ajonc, Ulex europeus[85] 1 1 i 1 0 v pacagère, sablonneuse.
Arrête-bœuf, Ononis spinosa 1 i 2 0 0 v pacagère.
Anthyllide, Anthyllis vulneraria ? ? 2 2 v pacagère, calcariée.
Pois, Pisum arvense[86] 1 1 2 i 1 a arvale.
Pois—— maritimus 2 1 1 2 1 v maritime.
Orobe, Orobus vernus 1 1 1 2 i v forestière, pacagère.
Orobe—— tuberosus 1 1 1 i 2 v forestière, pacagère.
Orobe—— niger 1 1 1 1 1 v forestière.
Gesse, Lathyrus silvestris 1 1 1 i v forestière, pacagère.
Gesse—— latifolius 2 i 1 1 v forestière.
Gesse—— heterophyllus 1 1 i 2 v duméteuse.
Gesse—— pratensis[87] 2 i i 2 1 v prairéale
Gesse—— palustris 1 1 1 i 1 v madide.
Gesse—— tuberosus 1 1 1 1 2 v arvale.
Vesce, Vicia dumetorum 1 1 1 2 i v duméteuse.
Vesce—— silvatica i 1 1 1 1 v forestière.
Vesce—— sepium[88] 2 1 1 2 1 v forestière, pacagère.
Vesce—— crucca[89] 2 1 1 1 1
Vesce—— sativa[90] 2 1 1 2 i a pacagère, arvale.
Vesce—— pisiformis 2 1 1 1 1 v montagneuse
Ers, Ervum tetraspermum 1 1 1 2 1 a arvale.
Ers—— hirsutum[91] 1 1 1 2 i a arvale.
Ers—— lens 1 1 2 0 i a arvale, sablonneuse.
Ers—— ervilla 2 1 1 1 i a arvale.
Cytise, Cytisus hirsutus[92] i 1 2 v
Acacia, Robinia pseudo-acacia i 1 1 v forestière.
Acacia—— caragana 1 1 1 2 i v forestière.
Coronille, Coronilla varia 1 a arvale, duméteuse.

Sainfoin, Hedysarum onobrychis[93] 2 1 2 2 v arvale.
Astragale, Astragalus glycyphyllos[94] 2 2 1 2 1 v pacagère, ombrose.
Lavanèse, Galega officinalis[95] 1 1 1 i v pacagère.
Trèfle, Trifolium melilotus officinalis[96] 1 i 2 2 1 v prairéale, arvale.
Trèfle—— hybridum 2 1 1 2 v prairéale.
Trèfle—— repens[97] 2 1 1 2 i v

prairéale.

Trèfle—— pratense[98] 2 1 1 2 2 v prairéale, pacagère.
Trèfle—— montanum 1 1 2 1 1 v montagneuse.
Trèfle—— arvense 0 1 1 0 a arvale.
Trèfle—— fragiferum 1 1 1 1 v pacagère.
Trèfle—— agrarium 1 1 i 2 a arvale.
Trèfle—— spadiceum i 2
Trèfle—— procumbens i 1 2 v arvale, pacagère.
Trèfle—— angustifolium[99] 1 1 1 2 v argilacée, ombrose.
Lotier, Louis corniculatus[100] 1 1 1 2 2 v prairéale, pacagère.
Lotier—— hirsutus 1 1 1 1 v aride.
Fenu-grec, Trigonella fœnum græcum[101] 2 i a arvale.
Luzerne, Medicago sativa[102] 2 1 2 2 2 v prairéale, argilée.
Luzerne—— falcata 2 1 1 i v sablonneuse.
Luzerne—— lupulina i 1 i 1 a arvale, prairéale.
Luzerne—— arborea 1 2 v maritime.

POLYADELPHIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Mille-pertuis, Hypericum quadrangulare 2 1 i 0 0 v sablonneuse, madide
Mille-pertuis—— perforatum 2 i 1 0 0 v forestière.
Mille-pertuis—— hirsutum 1 0 i 0 0 v forestière.
Mille-pertuis—— montanum 2 0 0 v montagneuse.
SYNGÉNÉSIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Salsifis, Tragopogon pratense 2 ? i 1 2 b prairéale.
Scorzonère, Scorzonera humilis 2 i 1 1 2 v prairéale.
Laiteron, Sonchus arvensis 1 1 i 2 i v arvale, argilée.
Laiteron—— oleraceus 2 i 1 2 2 a arvale.
Laiteron—— alpinus i 1 2 2 1 a montagneuse
Prenanthes, Prenanthes muralis i 1 2 i 1 v forestière.
Pissenlit, Leontodon taraxacum 1 i ? 0 i v pacagère.
Pissenlit—— automnale 0 i ? 2 i v pacagère.
Pissenlit—— hispidum ? i 0 1 v pacagère.
Épervière, Hieracium pilosella 0 1 ? 2 v pacagère, aride.
Épervière—— auricula 0 i i 1 v pacagère, aride.
Épervière—— præmorsum 1 1 i 1 v pacagère.
Épervière—— murorum i i 1 v aride, sylvestre.
Épervière—— umbellatum 1 1 i 1 v prairéale.
Crépide, Crepis tectorum i 1 i 1 1 a aride.
Porcelle, Hypochœris maculata 0 2 0 2 1 v pacagère.
Lampsane, Lapsana communis ? 0 i 1 i a arvale, pacagère.
Chicorée, Cichorium intybus 2 1 i i i v arvale.
Bardane, Arctium lappa i 1 0 0 1 b hortolane.
Sarrète, Serratula tinctoria 0 i 1 i 0 v forestière, pacagère.
Sarrète—— arvensis 0 1 2 1 1 v arvale.
Chardon, Carduus lanceolatus ? ? 0 2 i b pacagère.
Chardon—— nutans ? i 0 2 b arvale, pacagère.
Chardon—— crispus 1 i 1 1 a arvale.
Chardon—— palustris i i i 2 1 v prairéale, madide.
Chardon—— heterophyllus 2 i 1 i 0 v prairéale.
Chardon—— acaulis 0 1 1 0 v calcariée, aride.
Quenouille, Cnicus oleraceus 0 1 0 2 i v prairéale, madide
Onoporde, Onapordum acanthium 0 0 0 0 0 b duméteuse.
Carline, Carlina vulgaris 0 1 1 b pacagère, aride.
Bident, Bidens tripartita i 0 1 0 0 a lacustre.
Bident—— cernua 1 0 i 0 a madide.
Eupatoire, Eupatorium cannabinum 0 i 0 0 0 v riveraine.
Tanaisie, Tanacetum vulgare 2 0 2 2 0 v palustre.
Armoise, Artemisia vulgaris i ? 1 1 0 v pacagère, duméteuse.
Armoise—— campestris 1 ? 0 v pacagère.
Armoise—— rupestris i 1 i 1 rupestre.
Armoise—— maritima 0 0 i i v maritime.
Armoise—— absinthium[103] 1 ? 1 i v hortolane.
Gnaphale, Gnaphalium dioicum[104] 0 0 1 0 1 v aride, sablonneuse.
Vergerette, Erigeron acre 0 0 0 0 0 v duméteuse.

Tussilage, Tussilago farfara ? 1 i 0 0 v madide, argilacée.
Tussilage—— petasites 1 i 1 i i v madide, riveraine.
Séneçon, Senecio vulgaris 1 i 0 0 1 a arvale, hortolane.
Séneçon—— viscosus 0 0 0 0 0 a sablonneuse
Séneçon—— jacobœa 1 1 v prairéale.
Aster, Aster tripolium 0 1 ? i 0 v maritime.
Verge d’or, Solidago virga aurea i i 1 1 v forestière.
Inule, Inula helenium 0 1 0 2 0 v madide.
Inule—— dyssenterica ? 0 0 i v madide.
Inule—— salicaria i i 1 i v déclive.
Arnique, Arnica montana 0 2 1 0 v montagneuse.
Pâquerette, Bellis perennis 0 0 0 0 v pacagère.
Marguerite, Chrysanthemum leucanthemum ? 2 1 2 0 v pacagère.
Marguerite—— segetum 0 1 i 1 v arvale.
Matricaire, Matricaria chamomilla i 1 1 2 0 a pacagère, arvale.
Matricaire—— inodora 1 1 i 1 0 a arvale.
Matricaire—— suaveolens i 1 1 2 0 a pacagère.
Camomille, Anthemis cotula 0 ? 0 0 0 a arvale.
Camomille—— arvensis 1 1 i 1 b arvale.
Camomille—— tinctoria 0 1 i 2 0 v argilée.
Mille-feuille, Achillea millefolium[105] 2 ? i 2 1 v pacagère.
Mille-feuille—— ptarmica i 1 1 1 i v ombrose, madide.
Centaurée, Centaurea scabiosa 0 1 i 2 i v arvale.
Centaurée—— jacea 1 i 1 i 1 v prairéale.
Centaurée—— cyanus a arvale.
Souci, Calendula arvensis[106] i ? i ? 1 a arvale.
Herbe à coton, Filago germanica 0 0 1 a aride.
Herbe à coton—— montana 0 0 1 0 a sablonneuse.
Jasione, Jasione montana ? 1 i 0 a sablonneuse.
Violette, Viola odorata i ? ? v forestière.
Violette—— canina i i i 0 i v pacagère.
Violette—— palustris i i 0 0 v madide.
Violette—— hirta 1 1 i i 0 v
Violette—— mirabilis 1 1 1 0 v forestière.
Violette—— tricolor 1 1 0 0 ? a arvale.
GYNANDRIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Orchis, Orchis bifolia 1 1 0 v pacagère.
Orchis—— morio 1 1 0 v forestière.
Orchis—— maculata ? 1 1 0 0 v prairéale.
Orchis—— conopsea 1 i i 0 v prairéale.
Orchis—— latifolia 1 0 v prairéale.
Satyrion, Satyrium viride 0 1 1 0 v pacagère.
Satyrion—— nigrum 0 0 0 0 0 v montagneuse.
Ophris, Ophrys orata 1 i 0 0 v prairéale.
Ophris—— cordata 1 0 0 forestière.
Ophris—— monorchis 1 1 1 0 prairéale.
Helléborine, Serapias latifolia ? 0 v forestière.
Sabot de Vénus, Cypripedium calceolus 0 i 0 v
Zostéra, Zostera marina 0 0 0 0 2 v maritime.
MONŒCIA. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Masse d’eau, Typha latifolia et angustifolia ? 1 i v marécageuse.
Ruban d’eau, Sparganium erectum. ? 0 0 2 1 v lacustre.
Ruban d’eau—— nutans ? 0 0 2 1 v marécageuse.
Laiche, Carex dioica[107] 1 1 0 v madide.
Laiche—— pulicaris 1 1 0 v marécageuse.
Laiche—— arenaria i ? 1 v sablonneuse.
Laiche—— uliginosa 1 1 i
Laiche—— leporina 1 1 0 v prairéale.
Laiche—— vulpina 1 1 1 0 v marécageuse.
Laiche—— muricata i 1 i v forestière, madide.
Laiche—— canescens 1 1 0 v
Laiche—— digitata 1 1 v forestière.
Laiche—— montana 1 i 0 v montagneuse.
Laiche—— globularis 1 1 0
Laiche—— filiformis 2 1 1 forestière.
Laiche—— capillaris 2 1 0 madide.
Laiche—— limosa 1 1 marécageuse.
Laiche—— pallescens i 1 v marécageuse.
Laiche—— panicea 2 1 1 0 v madide.
Laiche—— pseudo-cyperus 2 1 1 1 v madide.
Laiche—— cœspitosa 2 1 1 i v tourbeuse.
Laiche—— vesicaria 1 1 1 1 forestière, madide.
Laiche—— acuta ? ? 0 1 ? v aride.
Bouleau, Betula alba 1 2 i 1 1 v forestière.
Bouleau—— alnus 1 1 2 1 1 v riveraine.
Ortie, Urtica dioica[108] 2 0 i 0 0 v hortolane.
Ortie—— urens ? 0 ? 0 0 v hortolane.
Lampourde, Xanthium strumarium 0 1 0 1 i a
Volant d’eau, Myriophyllitm spicatum 0 0 0 0 0 v marécageuse.
Sagittaire, Sagittaria sagittifolia ? i 0 2 1 lacustre.
Chêne, Quercus robur 1 1 1 1 2 v forestière.
Hêtre, Fagus silvatica 1 1 1 1 2 v forestière.
Charme, Carpinus betulus ? 1 i 1 v forestière.
Coudrier, Corylas avellana 1 1 0 1 1 v forestière.
Pin, Pinus sylvestris 0 1 ? 0 v forestière.
Sapin, Pinus abies 1 i 0 v forestière.
DIOÉCIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Saule, Salix fragilis 0 1 0 0 0 v
Saule—— caprea 2 2 2 2 v aride.
Saule—— viminalis 1 i 1 i v madide.
Saule—— cinerea 1 1 0 1 v marécageuse.
Saule—— alba 1 1 1 1 v
Camarine, Empetrum nigrum 0 1 0 0 1 v marécageuse.
Gui, viscum album[109] 2 parasite.
Argoussier, Hyppophaë rhamnoides ? 1 1 i i v aride.
Myrica, Myrica gale 0 1 0 1 v madide.
Houblon, Humulus lupulus i 1 1 1 i v duméteuse.
Peuplier, Populus tremula[110] ? 1 2 2 0 v madide.
Peuplier—— nigra 1 1 1 1 v madide.
Peuplier—— alba ? i 2 1 v madide.
Mercuriale, Mercurialis annua 0 1 0 0 a ombrose.
Genèvrier, Juniperus communis ? 1 1 1 1 v aride.
POLYGAMIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Houlque, Holcus lanatus[111] 2 2 2 2 v aride.
Houlque—— odoratus 2 1 1 1 v madide.
Arroche, Atriplex portulacoïdes 1 1 1 1 v maritime.
Arroche—— laciniata i i i a
Arroche—— patula 1 1 i 1 a pacagère.
Érable, Acer platanoïdes 1 2 i 1 1 v montagneuse.
Frêne, Fraxinus excelsior[112] 2 1 1 0 0 v forestière.
CRYPTOGAMIE. Bœuf. Chèvre. Mouton. Cheval. Cochon. Durée. NATURE DES PLANTES
Prêle, Equisetum sylvaticum 0 i 2 v madide.
Prêle—— arvense 0 i 0 0 0 v arvale.
Prêle—— palustre 0 1 0 0 0 v marécageuse.
Prêle—— fluviatile 1 1 1 ? i v riveraine.
Prêle—— hyemale[113] 0 i 0 1 ? v forestière, madide.
Fougère, Pteris aquilina 0 i 0 0 0 forestière.
Asplénium, Asplenium trichomames 0 0 0 0 1 rupestre.
Polypode, Polypodium vulgare ? 1 0 0 1 rupestre.
Polypode—— filix mas 0 1 0 0 0 forestière.
Polypode—— filix femina 0 0 0 0 0 madide.
Polypode—— fragile i 1 i 1 1 déclive.


Le lecteur a dû s’appercevoir que le tableau que nous venons de lui mettre sous les yeux ne contient pas, à beaucoup près, toutes les plantes qui croissent en France. Nous avons été obligés d’omettre les végétaux qui n’ont pas été soumis à des expériences, et sur la nature desquels il est par conséquent difficile de prononcer. Si le temps et les circonstances nous permettent de multiplier les faits qui peuvent rendre notre travail plus complet, nous publierons de nouveau ce tableau avec les augmentations que notre propre expérience, ou celle des botaniste et des agriculteurs éclairés nous mettront à même de donner.

Lasteyrie.
  1. Ce Tableau est composé de six colonnes. Chacune des cinq premières colonnes porte en tête le nom d’un animal domestique, dans l’ordre suivant : Bœuf, Chèvre, Mouton, Cheval, Cochon. Les signes placés au dessous de ces noms, indiquent l’utilité plus ou moins grande de ces plantes relativement à chaque animal, ou bien leur inutilité ; ou enfin le danger qu’elles peuvent avoir pour la santé des troupeaux. Ainsi, le numéro 1 indique les plantes que les bestiaux mangent communément ; 2, celles qu’ils recherchent, et auxquelles ils donnent la préférence ; i, celles qu’ils ne prennent que dans quelques circonstances ; 0, celles qui leur sont nuisibles, ou qu’ils refusent de manger. La sixième colonne désigne la durée des plantes. La lettre a signifie qu’une plante est annuelle ; b, qu’elle est bisannuelle, ou que sa durée est de deux ans ; v, qu’elle est vivace, ou qu’elle dure un nombre d’années indéterminé.
  2. Les bœufs et les moutons pâturent avec plaisir, non seulement cette plante, mais encore toutes celles qui contiennent des parties salines : elles contribuent à les maintenir en bonne santé, sur-tout dans les lieux où les pacages sont marécageux. Il sera avantageux de les mélanger avec le fourrage qu’on destine à ces animaux.
  3. On croit généralement qu’elle donne le claveau aux bêtes à laine.
  4. Cette graminée pousse de bien bonne heure au printemps ; elle a une odeur agréable, qu’elle communiqué au foin ; elle est peu productive, et ne plaît aux bestiaux que lorsqu’elle est jeune et tendre.
  5. Elle purge les bœufs et les chevaux qui la mangent au printemps ; ils la dépècent avec plaisir.
  6. Les bœufs aiment cette espèce d’ériophore, et la précédente, lorsqu’elles commencent à pousser au printemps ; ils les dédaignent lorsqu’elles ont acquis de la dureté. L’aigrette que ces graminées portent au sommet de leur chaume peut occasionner des égragopiles dans l’estomac des bœufs. On doit chercher à les extirper, lorsqu’elles se trouvent dans les prairies ou dans les pâturages.
  7. Cette euphorbe est d’une grande ressource dans l’Ile de Sky, en Écosse, où elle offre un aliment aux bestiaux dès le commencement du printemps, avant que les autres graminées aient poussé leurs feuilles.
  8. Cette plante doit être récoltée avant qu’elle ait produit ses semences : si l’on différoit après cette époque, ses tiges et ses feuilles auroient acquis une trop grande dureté pour être propres a la nourriture des bestiaux. Elle s’élève fort haut, et elle est très-productive. Elle est cultivée en Suède, dans la Scanie, où on lui lait subir deux coupes annuelles.
  9. Les feuilles donnent un excellent fourrage pour les bêtes à cornes.
  10. Le timothy, que les Anglais nomment timothy-grass, ne mérite pas tous les éloges qu’on lui a donnés. Plusieurs agronomes en font peu de cas.
  11. Les racines de cette espèce sont recherchées avec beaucoup d’empressement par les cochons.
  12. Le vulpin, ou alopecurus pratensis, est, de toutes les graminées, la plus agréable aux bestiaux. Elle produit une herbe fine, savoureuse, saine, qui conserve long-temps son odeur, et la communique au fourrage. Elle mérite l’attention des cultivateurs qui s’occupent des progrès de l’art agricole ; elle convient aux prairies basses.
  13. Il a une odeur qui plaît aux bestiaux.
  14. Elle croît communément dans l’eau : elle a une saveur douce qui plaît beaucoup aux bestiaux.
  15. Les feuilles de cette graminée sont rudes et dures lorsqu’elles ont pris un certain accroissement ; alors les bestiaux la dédaignent : elle forme des touffes qui produisent des inégalités dans les pâturages. Ces raison doivent engager à l’extirper. On enlève les touffes, on les brûle, et on répand la cendre sur le sol.
  16. Cette plante peut être cultivée avec beaucoup d’avantage sur les bords des rivières, des ruisseaux, et dans les terrains marécageux. On doit la donner aux bestiaux en vert, et lorsqu’elle est jeune. Elle se durcit en vieillissant, et en se desséchant ; elle se propage par les racines. On en forme des prairies dans l’île d’Ely, en Angleterre.
  17. Elle produit une grande quantité de feuilles qui deviennent dures, principalement sur les sols négligés : les bestiaux refusent de les manger lorsqu’elles sont dans cet état. Malgré ces inconvéniens, cette plante présente des avantages, et mérite d’être cultivée : elle croît promptement, et elle donne une récolte plus abondante dans les terrains arides, que ne le font les autres graminées. Les animaux la mangent avec plaisir lorsqu’elle est jeune, et qu’on la leur donne en vert. Elle pourroit être coupée trois fois par an dans un bon terrain.
  18. Les feuilles de cette graminée sont très-courtes ; mais elles poussent en abondance, et très-serrées les unes contre les autres. Les moutons la recherchent avec empressement ; elle les engraisse, et donne une saveur agréable à leur chair. Il seroit avantageux de répandre ses semences dans les pacages destinés aux bêtes à laine : elle n’est pas assez productive pour en former des prairies.
  19. Les moutons préfèrent cette graminée à toutes les autres, et elle les engraisse très-promptement. Quoiqu'elle fournisse peu, elle est très-succulente. Les Tartares, errans avec leurs troupeaux dans les déserts, choisissent de préférence les lieux où elle est la plus abondante. Si on en forme des prairies dans une terre substantielle, elle sera d’un foible rapport, et bientôt les autres graminées prendront sa place : c’est pour cette raison qu’il faut la semer dans les sols secs et arides qui se refusent à toute autre culture.
  20. Les bestiaux ne mangent ordinairement que les panicules de cette plante.
  21. Cette espèce mérite l’attention des cultivateurs : elle pousse de bonne heure, elle est productive, et elle plaît aux bestiaux.
  22. Les animaux mangent de préférence la panicule. La plante fournit une bonne pâture ; mais elle exige un sol fertile.
  23. Cette plante offre une ressource précieuse pour les prés marécageux ; elle produit beaucoup, et donne une bonne nourriture, sur-tout pour les chevaux.
  24. Les bestiaux en font peu de cas, ainsi que de toutes les autres espèces du même genre, sur-tout lorsqu’elles ne sont plus jeunes.
  25. C’est celle, de toutes les espèces de brome, qui mérite le plus d’être cultivée.
  26. Les feuilles de sa tige sont tendres, et ont une saveur douce et agréable aux bestiaux. Ce qui la rend en outre recommandable, c’est qu’elle pousse de bonne heure ou printemps, qu’elle se propage facilement, et qu’elle produit beaucoup. Elle est difficile à détruire dans les champs cultivés.
  27. L’avoine cultivée est donnée en vert aux bestiaux, soit toute seule, soit mélangée avec des vesces, des pois, etc.
  28. L’avoine nue est aussi bonne pour les bestiaux que celle que l’on cultive communément.
  29. Cette espère se propage facilement ; et elle nuit beaucoup aux champs ensemencés : c’est pour cette raison qu’on doit l’extirper, au lieu de chercher à la propager.
  30. On coupe cette espèce de roseau pour la donner en vert aux vaches : on prétend qu’elle augmente beaucoup la quantité du lait, et que le fromage et le beurre qui en proviennent sont d’une excellente qualité. Elle nuit aux vaches qui en mangent avant l’époque où elles doivent mettre bas.
  31. Les animaux ne le mangent que lorsqu’ils sont pressés par la faim, et il leur donne la diarrhée et la dyssenterie.
  32. Ses semences sont vénéneuses pour les chevaux, les vaches, les cochons, les chiens, et même pour les oiseaux de basse-cour.
  33. Ce fourrage a trop de dureté lorsqu’il n’a pas été coupé de bonne heure ; il occasionne même, dans ce cas, des flatuosités aux animaux : c’est pour obvier en partir à cet inconvénient, que quelques agriculteurs le mélangent avec du trèfle, ou d’autres fourrages de bonne qualité. Le lolium perenne est une excellente plante pour former des pâturages ; il donne une nourriture très-substantielle aux moutons. Il croit parmi les cailloux qui couvrent les plaines de la Crau, dans le département des Bouches-du-Rhône, et alimente presqu’exclusivement les nombreux troupeaux qui hivernent dans cette contrée.
  34. L’orge cultivée, étant coupée en vert, donne un excellent fourrage pour les bestiaux ; il les nourrit, et les rafraîchit. Son grain pourroit être substitué avec avantage à celui de l’avoine, ainsi que cela se pratique en Espagne, et dans d’autres pays méridionaux.
  35. Les barbes de ses épis sont formées par des filamens crochus, qui s’arrêtent sous la langue et dans le gosier des bestiaux, et qui détériorent la qualité des fourrages.
  36. Le froment peut aussi servir de fourrage vert. On a l’usage, dans plusieurs endroits, de conduire les bêtes à laine sur les champs ensemencés de froment, lorsqu’il gèle, ou que le terrain est assez sec et assez terme pour que le piétinement des moutons ne fasse aucun trou, et que ces animaux ne puissent déraciner le blé : cette méthode est bonne à suivre.
  37. Les cochons et les chevaux mangent ses racines. On les vend à Madrid et à Naples pour servir d’aliment à ces derniers animaux. On les lave bien avant de les leur présenter.
  38. Le seigle donne un fourrage vert qui ne le cède en rien aux deux précédens.
  39. L’aspérule odorante donne au foin une odeur et une saveur agréables aux bestiaux.
  40. On donne aux bestiaux les tiges de la garance dans quelques uns de nos départemens.
  41. Haller dit que les bonnes qualités du laitage des Alpes sont dues au plantain lancéolé et au pied-de-lion, alchemilia vulgaris. On en forme, en Angleterre, dans le comté de Stafford, des prairies artificielles destinées au pacage des bestiaux : ces prairies ne sont profitables, qu’autant qu’on a semé, avec le plantain, d’autres herbes fourragères, telles que le trèfle, des graminées, etc. Lorsqu’il croît isolé, et sans être mélangé avec d’autres plantes, ainsi que cela arrive sur les lisières des chemins, ou dans quelques pacages, les bestiaux le dédaignent ; mais ils le mangent lorsqu’il se trouve confondu avec d’autres plantes.
  42. Cette plante pousse de bonne heure au printemps ; elle donne de la fane dans presque tout le courant de l’année. Le lait et le beurre des vaches qui s’en nourrissent sont d’une excellente qualité : mais son produit, comme prairie artificielle, est peu abondant. On doit la cultiver comme pacage, sur-tout dans les terrains maigres, et la mélanger avec d’autres plantes.
  43. Cette plante produit des racines rondes et aplaties très-recherchées par les cochons : c’est ce qui lui fait donner le nom qu’elle porte.
  44. Elle donne beaucoup de lait aux brebis. Les porcs ne recherchent la plante que lorsqu’elle est jeune.
  45. Cette plante, qui est un poison pour les animaux, ainsi que pour l’homme, doit être détruite par-tout où elle se trouve.
  46. La jusquiame est aussi dangereuse que la plante précédente. Quelques personnes disent que les cochons mangent ses racines sans en être incommodés. Ses semences donnent la mort aux oies.
  47. Les chevaux ne la mangent que lorsqu’elle a été frappée de la gelée.
  48. La fane des carottes est un excellent fourrage pour les bestiaux, principalement pour les vaches ; elle leur donne beaucoup de lait ; et le beurre qui en provient est d’une excellente qualité. On peut couper cette fane plusieurs fois l’année, sans endommager la racine, lorsque l’année est pluvieuse, ou que le sol est humide.
  49. Cette plante, que l’on croit être la ciguë des anciens, est mortelle pour les chevaux et les cochons ; elle l’est aussi pour les chiens et pour plusieurs autres animaux. Curtis dit qu’on la mange dans quelques parties de l’Angleterre.
  50. On a observé, en Suède, que cette plante donnoit souvent des maladies graves aux bêtes à cornes.
  51. La racine du cerfeuil sauvage est mortelle pour les vaches.
  52. Sa racine peut être donnée avec avantage aux bestiaux, sur-tout aux cochons, qu’elle engraisse promptement ; elle jouit, en cela, des propriétés de toutes les plantes qui contiennent une grande quantité de parties sucrées. Elle donne beaucoup de lait aux vaches.
  53. Les tiges ou les feuilles des différentes espèces d’aulx communiquent plus ou moins leur saveur au laitage des vaches.
  54. Elle est assez commune dans nos prairies ; et, quoiqu’elle produise peu, il est cependant bon de la laisser dans les prairies et les pâturages, par la raison que sa propriété acidule contribue à la santé des bestiaux.
  55. Cette espèce de trocart, et la suivante, sont des plantes salines qui méritent l’attention de tout cultivateur propriétaire des terrains salés, ou salobres, ainsi qu’on les appelle dans les départemens méridionaux de la république. L’une et l’autre donnent un pâturage sain ; et elles croissent parfaitement dans des terrains où les graminées et d’autres plantes que l’on cultive communément ne sauroient prospérer. La seconde espèce sur-tout doit être choisie de préférence ; elle donne de plus grands produits ; elle réussit dans les terrains les plus stériles, sur-tout si ces terrains sont imprégnés d’une certaine humidité. Si l’on fait paître aux animaux le trocart maritime quelque temps avant de les livrer au boucher, leur chair acquiert un plus haut degré de saveur.
  56. Les vaches et les moutons refusent de manger le fruit du marronnier d’Inde lorsqu’ils n’en ont pas encore goûté ; mais ils le recherchent avec empressement, une fois qu’ils y sont habitués. Ce fruit est sain, et les préserve de plusieurs maladies. Les Tartares le réduisent en farine, et le donnent en cet état à leurs chevaux.
  57. Les habitans de la campagne ramassent, dans quelques endroits, cette espèce de renouée pour alimenter les porcs, qui en sont très-friands. On croit qu’elle est nuisible aux moutons. Il est difficile de la détruire lorsqu’elle s’est emparée d’un champ en culture.
  58. Elle donne un aliment malsain pour les bestiaux.
  59. Cette espèce, qui est très-nourrissante, et qui plaît aux moutons, produit en outre une graine qu’on peut faire servir à l’engrais des animaux.
  60. Le sarrasin, ou blé noir, se donne en vert aux chevaux et aux vaches ; il les engraisse, et il rend le lait de ces dernières d’une bonne qualité. Sa semence est bonne pour engraisser les cochons.
  61. On croit que les andromèdes sont nuisibles aux bêtes à laine.
  62. Cette plante, qui donne un fourrage excellent pour les bestiaux, est cultivée dans la Flandre, la Silésie, la Lusace, la Pomeranie, etc ; elle augmente le lait aux vaches, et produit du beurre savoureux et ferme. Les Anglais la donnent aux moutons qu’ils veulent engraisser. La volaille mange ses semences. Quelques auteurs suédois prétendent que la culture de la gyprophilla fastigiata seroit plus avantageuse à cultiver que la spargoute.
  63. On dit que sa racine, infusée dans l’eau, donne une liqueur qui engraisse les porcs.
  64. Les euphorbes contiennent un suc virulent ; ils donnent un mauvais goût au lait et à la chair des animaux.
  65. Les cochons recherchent avec avidité le fruit des différentes espèces de pruniers, de cerisiers, de pommiers, de poiriers. On doit avoir soin de leur donner tous les mauvais fruits qui tombent des arbres, ou ceux qu’on ne peut consommer.
  66. Les feuilles du tilleul ne doivent pas être données en trop grande abondance aux vaches ; elles communiquent un mauvais goût au laitage, et le beurre prend une trop grande consistance. On a l’habitude, en plusieurs lieux, de taire sécher ces feuilles pour affourrager les bestiaux durant l’hiver. Les personnes qui font tailler des berceaux et des allées de tilleul, doivent destiner à cet usage les jeunes pousses qui proviennent de cette coupe : elles conviennent sur-tout aux moutons.
  67. La pimprenelle fournit une excellente nourriture pour les bestiaux, principalement pour les vaches, et pour les bêtes à laine ; elle forme de bons pacages dans les terrains arides et calcaires : quoiqu’on puisse la couper jusqu’à trois fois par an, lorsque la saison a été favorable, on a cependant observé qu’elle produit beaucoup moins que le trèfle, la luzerne, ou le sainfoin. Elle doit être cultivée principalement dans les terrains qu’on destine au pacage des bestiaux.
  68. Ces deux espèces d’aconit sont très-nuisibles ; lorsqu’elles se trouvent dans les pâturages, elles occasionnent aux animaux plusieurs maladies, dont souvent on ignore la cause. On doit chercher à les extirper, afin de prévenir ces accidens.
  69. Plusieurs espèces d’anémones sont âcres et corrosives. Les bestiaux ne les mangent d’ordinaire que lorsqu’ils sont pressés par la faim : elle leur donnent des inflammation d’intestins, et d’autres accidens non moins graves.
  70. Elle est âcre, et elle occasionne des hémorragie aux bêtes à laine qui n’ont pas coutume de la manger.
  71. Dans le département de l’Hérault, les habitans d’Aiguemortes nourrissent en grande partie leurs bestiaux avec la clématite flammula, qu’ils font sécher après l’avoir divisée en piquets d’une livre : méthode qui ôte à cette plante sa qualité vénéneuse, et la rend salubre et agréable pour les animaux.
  72. Cette espèce de renoncule, ainsi que la suivante, sont douées d’une grande âcreté. Les bestiaux ne la mangent que lorsqu’ils sont pressés par la faim ; elle leur occasionne différentes maladies, et même souvent la mort : elle est moins dangereuse lorsqu’elle a passé à l’état de siccité. Il est cependant à remarquer que ces plantes ne nuisent pas aux bestiaux lorsqu’elles ne sont pas en trop grande abondance dans les pâturages ; elles agissent alors comme stimulant, et produisent sur l’estomac des animaux un effet analogue à celui que nous éprouvons lorsque nous assaisonnons nos alimens avec le poivre, la moutarde, etc.
  73. La faim seule porte les vaches à manger cette plante : elle fait contracter au lait une saveur d’ail qui le rend désagréable.
  74. Si les vaches en mangent en trop grande abondance, ce qui arrive très-souvent à la fin de l’automne, lorsque les pâturages sont dépouillés d’herbages, leur lait se coagule très-difficilement ; effet qui inquiète les filles de la basse cour, parce qu’elles en ignorent la cause.
  75. Les Suédois emploient cette plante comme un remède universel dans les maladies des bestiaux.
  76. Les bestiaux mangent la crête-de-coq lorsqu’elle est verte ; ils la rejettent lorsqu’elle est sèche. Elle est inutile dans cet état, parce que ses feuilles tombent, et que la tige est trop dure pour être broyée sous leurs dents.
  77. Il est peu de plantes que les vaches recherchent avec plus d’avidité, et qui leur donnent une plus grande quantité de lait. Le beurre qui en provient est gras et savoureux. Le melampyrum silvaticus jouit des mêmes qualités.
  78. Cette plante, et la suivante, sont très-préjudiciables aux bestiaux : elles donnent la gale aux moutons, et occasionnent la chute de leur laine.
  79. Le thlapsi des champs communique un goût désagréable à la chair des moutons, si on les tue aussitôt après qu’ils en ont mangé. Il donne une mauvaise saveur au lait, au beurre et au fromage.
  80. Le lait des bestiaux qui ont mangé cette plante contracte une saveur d’ail.
  81. On cultive une grande variété de choux, soit dans les jardins, soit dans les champs : ils fournissent tous une bonne nourriture pour les bestiaux, sur-tout en hiver, où il est difficile de se procurer des fourrages verts. On emploie à la nourriture des animaux les feuilles de choux qui ne sont pas bonnes pour les tables. On doit cultiver de préférence, pour les bestiaux, les espèces qui ont les feuilles les plus larges, et celles qui en produisent le plus abondamment. Le chou cavalier, sous ces rapports, mérite l’attention des cultivateurs. Quoiqu’il soit connu dans divers cantons de la France, sa culture n’est pas assez répandue. Il parvient jusqu’à six pieds dans le ci-devant Poitou. Lorsqu’il a produit ses feuilles à la fin de l’automne, on le transplante, en rapprochant les pieds à sept à huit pouces. Il jette au printemps de nouvelles pousses, qu’on donne aux bestiaux avant qu’elles ne fleurissent. Les tiges, fendues en quatre, servent de nourriture aux bœufs ou aux vaches. Le colsa, qui est une espèce de chou, donne une graine dont on extrait de l’huile : le résidu est excellent pour la nourriture et l’engrais des bestiaux.
  82. Nous avons plusieurs variétés de navets et de raves, qui sont très-propres à la nourriture des animaux ; on doit cultiver de préférence la rabiole du Limousin, ou turneps des Anglais. Sa racine est très-bonne pour engraisser les bœufs et les bêtes à laine ; les feuilles leur fournissent un bon aliment. On ne peut trop recommander aux habitans des campagnes la culture des racines et autres fourrages verts : ces aliment sont sains pour les bestiaux ; ils les entretiennent en bon état, dans une saison on les champs sont dépouillés de leur verdure. Il est bon d’observer que la privation de toute nourriture fraîche est la cause de plusieurs maladies qui ravagent chaque année nos troupeaux.
  83. On recommande la culture de cette plante. Les habitans des rivages de la mer récoltent ces feuilles à quatre ou cinq reprises chaque année ; ils les donnent aux vaches, auxquelles elles conviennent beaucoup.
  84. Ce genêt a une odeur de sureau lorsqu’il est vert ; on prétend qu’il communique au lait et au beurre l’amertume qui lui est propre.
  85. Les jeunes pousses de l’ajonc plaisent aux bestiaux. Lorsqu’elles ont atteint leur croissance, elles sont presque ligneuses, et elles portent des piquans qui éloignent les animaux. Ils mangent cependant avec plaisir cette plante dans toutes les saisons, lorsqu’on a soin, ainsi que cela se pratique dans plusieurs lieux, de la concasser sons des pilons, ou sous des meules. Elle convient sur-tout aux chevaux.
  86. On cultive dans nos campagnes plusieurs espèces ou variétés de pois pour affourrager les bestiaux, soit en vert, soit en sec. La nature est libérale envers l’homme ; c’est à lui à choisir, parmi les végétaux, ceux dont il peut retirer les plus grands avantages, en considérant ses besoins, la nature du sol et du climat qu’il habite.
  87. On a recommandé cette plante en Angleterre pour servir de fourrage aux bestiaux ; mais ils la refusent souvent, lorsqu’ils peuvent en choisir d’autres. Young la met au dessus de toutes celles qui croissent dans les prairies, soit en Angleterre, soit en France. On trouvera, dans ce tableau, une foule de plantes qui doivent lui être préférées.
  88. Cette espèce de vesce est propre pour les bestiaux ; elle croît de très-bonne heure au printemps ; elle végète jusqu’à la fin de l’automne, et conserve souvent sa verdure pendant tout le cours de l’hiver : mais il est difficile de récolter ces semences ; car la gousse, en s’ouvrant, les laisse échapper ; elles sont, d’ailleurs, très-sujettes à être dévorées par une espèce d’insecte.
  89. Cette espèce, qui donne un excellent pâturage, mérite bien d’être cultivée ; on doit la mélanger avec d’autres fourrages.
  90. Cette espèce, qui est la plus généralement cultivée, est saine et savoureuse pour les bestiaux ; elle donne beaucoup de lait aux vaches. Elle doit être cueillie pour ces animaux, ainsi que pour les moutons, au moment qu’elle est en fleurs. On ne doit la récolter qu’après la floraison, lorsqu’on la destine aux chevaux. Elle a aussi l’avantage de fournir un fourrage printanier. Il y en a deux variétés : l’une noire, qui se sème en automne ; et l’autre blanche, que l’on ne confie à la terre qu’au printemps. Le froid leur est préjudiciable.
  91. Cette plante est recherchée par les bestiaux ; elle demande un sol gras et humide, dans lequel elle produit abondamment.
  92. Il donne un excellent pâturage pour les moutons. Ses profondes racines se plaisent dans les sols humides.
  93. Cette plante précieuse est assez connue ; il est donc superflu d’exposer ici tous les avantages qu’elle présente dans la culture des prairies artificielles, Nous ferons seulement observer qu’il se trouve sur nos montagnes une espèce de sainfoin, connu par les botanistes sous le nom de Hedysarum alpinum, qui donne un excellent fourrage, dont on peut tirer parti dans les pays montueux.
  94. Elle a un goût sucré, analogue à celui de la réglisse, qui plaît beaucoup aux bestiaux. Elle produit une tige élevée, et bien fournie.
  95. La lavanèse ne nous paroît pas jouir de tous les avantages qu’on lui a attribués, comme plante fourragère. Elle a un goût nauséabonde qui répugne aux bestiaux. Elle demande un terrain fertile, qui peut être occupé avec plus d’avantages par d’autres plantes.
  96. Le mélilot est sain ; et il est doué d’une saveur qui plaît aux bestiaux, et qui augmente par la dessiccation de la plante. Il est très-propre à aromatiser les foins, et à les rendre plus agréables aux animaux : il donne un bon fourrage pour les moutons.
  97. Cette espèce de trèfle indique un fonds de bonne qualité.
  98. Le trèfle commun est un excellent fourrage pour toute espèce de bestiaux : il est cependant plus propre à engraisser les vaches qu’à leur donner du lait. Il est utile pour la nourriture des porcs. On sait que le trèfle étant mangé par les vaches lorsqu’il est couvert de rosée, les fait enfler, et leur occasionne la mort, si l’on n’y apporte on prompt remède : il est même dangereux de les affourrager avec une trop grande quantité de trèfle lorsqu’elles n’y sont pas habituées. Il faudra, au commencement, mêler dans la portion qu’on leur donne une certaine quantité de paille, ou d’autres fourrages secs.
  99. Quelques cultivateurs anglais recommandent la culture de cette espèce de trèfle, en le mélangeant avec le trèfle ordinaire et avec le paturin.
  100. Ce lotier croît très-bien non seulement dans les prés humides, mais encore dans les terres arides : à l’ombre, et en plein air. On le cultive, dans le comté d’Hertford, en Angleterre, pour le faire pacager par les moutons. Cette culture mérite d’être suivie par les propriétaires de troupeaux.
  101. Le fenu-grec est cultivé dans quelques parties de l’Espagne et de l’Italie ; il réussit bien aux environs de Paris, ainsi que nous l’avons éprouvé. Il donne un fourrage que les bœufs aiment beaucoup, et qui leur est salutaire.
  102. La luzerne doit être mise au premier rang des plantes propres aux prairies artificielles : sa culture est cependant inconnue dans plusieurs cantons de la France. L’espèce que les botanistes désignent sous le nom de falcata, mérite aussi l’attention des cultivateurs ; car elle prospère dans les sols sablonneux, arides, et stériles, sur lesquels il est difficile de faire croître d’autres plantas.
  103. Les moutons et les autres animaux ont la chair imprégnée d’une saveur amère et désagréable, lorsqu’on les tue peu de temps après qu’ils ont pâturé cette plante.
  104. Les bestiaux rejettent les différentes espèces de gnaphales ; les moutons sont les seuls qui les mangent sans répugnance.
  105. Elle croît sur les terrains maigres et arides : sa culture peut, sous ce rapport, offrir quelques avantages.
  106. Le souci donne une saveur agréable au lait des bestiaux. Sa fleur est employée à colorer en jaune le beurre du pays de Brai, en Normandie.
  107. Les différentes espèces de laiches donnent une nourriture aride, et peu substantielle. Elles plaisent assez aux vaches ; mais les chevaux ne les mangent que lorsqu’ils sont pressés par la faim. L’aliment qu’elles offrent aux moutons n’est pas approprié à la nature de ces animaux.
  108. Les vaches ne mangent les orties que lorsqu’on les a laissé faner.
  109. Le gui est une nourriture saine pour le » moutons : on l’arrache des arbres, pendant la mauvaise saison, pour affourager les bestiaux.
  110. Le feuillage de cet arbre, et du suivant, est très-propre pour affourrager les bestiaux, principalement les moutons. Lorsqu’on émonde le tronc, on fait sécher, et l’on conserve pour l’hiver les branches que l’on a retranchées de l’arbre : c’est une bonne ressource pour la mauvaise saison, qui ne doit pas être négligée dans les lieux où le peuplier est commun.
  111. La houlque est une plante précieuse pour les propriétaires de troupeaux de moutons : c’est, de toutes les graminées, celle qui convient le mieux pour former des pacagea dans les terrains secs et arides, où il est souvent impossible de faire croître et de propager d’autres plantes. Si on la sème dans un terrain humide, elle s’élèvera à une plus grande hauteur, et elle donnera par conséquent de meilleures récoltes.
  112. On affourrage, dans plusieurs endroits, les bestiaux avec les branches du frêne, soit dans l’automne, soit pendant l’hiver. Les vaches mangent jusqu’à l’écorce de cet arbre ; mais il a l’inconvénient de communiquer un goût désagréable au lait.
  113. Les espèces de prêle sont en général nuisibles aux bestiaux. La fluviatile est celle qui leur convient le mieux. Les vaches la recherchent avec empressement, et elle augmente leur lait. On ramasse, dans quelques lieux, ses racines pour affourrager les cochons durant l’hiver.