Cours d’agriculture (Rozier)/PAVOT CORNU

Hôtel Serpente (Tome septièmep. 468-469).


PAVOT CORNU. (Voyez Planche VIII., page 450). Tournefort le place dans la troisième section de la sixième classe des herbes à fleur en rose, dont le pistil devient un fruit divisé en deux loges ; & il l’appelle glaucium flora luteo. VonLinné le nomme chelidonium glautium, & le classe dans la polyandrie monogynie.

Fleur ; composée de quatre pétales égaux B, d’abord enveloppés & rassemblés sous les deux valves du calice ; ils sont de couleur jaune : C représente le pistil ; D les étamines en grand nombre, disposées par rang sur le pédicule du calice.

Fruit ; le pistil s’alonge beaucoup & devient une silique E, représentant en quelque sorte une corne d’où la plante a pris le nom de pavot-cornu. La silique est représentée en E ; les semences G qu’elle contient, sont arrondies & luisantes.

Feuilles ; embrassant la tige par leur base, sinuées, longues, charnues, velues, blanchâtres.

Racine A ; — de la grosseur du doigt ; en forme de fuseau, garnie d’un petit nombre de chevelus.

Port ; tige herbacée, haute de dix-huit à vingt-quatre pouces, solide, rameuse, noueuse, lisse, inclinée ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, une seule sur chaque péduncule ; les feuilles partent de chaque nœud, & sont alternativement placées.

Lieu. Originaire d’Angleterre & de Suisse ; très-commune dans les provinces du midi de France : la plante est bienne, fleurit en mai ou juin suivant le climat.

Propriétés. La plante a une saveur amère, son odeur est désagréable, & son suc est jaune ; elle est résolutive, détersive & diurétique ; on emploie comme diurétique ; les feuilles pilées & infusées dans du vin blanc ; comme vulnéraires & détersives, les feuilles pilées & appliquées sans addition..