Cours d’agriculture (Rozier)/MARJOLAINE COMMUNE

Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 429-430).


MARJOLAINE COMMUNE. (Voy. Planche X, p. 400) Tournefort la place dans la troisième section de la quatrième classe destinée aux herbes à fleur d’une seule pièce en lèvres, & dont la supérieure est retroussée, & il l’appelle majorana vulgaris. Von-Linné la nomme origanum majorana, & la classe dans la didynamie gymnaspermie.

Fleur. B représente une fleur séparée. Elle est composée d’un tube cylindrique, évasé à son extrémité, partagé en deux lèvres, dont la supérieure est découpée en cœur, & l’inférieure divisée en trois parties presqu’égales, comme on le voit en C. Les quatre étamines, dont deux plus grandes & deux plus courtes, sont attachées vers la base du tube. Le pistil D occupe le centre. Toutes les parties de la fleur sont rassemblées dans le calice E. Chaque fleur est accompagnée à sa base d’une feuille florale F.

Fruit. G, composé de quatre semences cachées au fond du calice, & elles y restent jusqu’à leur maturité.

Feuilles. Petites, ovales, obtuses, très-entières, presqu’adhérentes aux branches, douces au toucher, blanchâtres.

Racine A. Menue & fibreuse.

Port. Tiges hautes de douze à dix-huit pouces, grêles, ligneuses, rameuses j souvent velues ; les fleurs naissent en épi au sommet, & les feuilles sont opposées.

Lieu ; le Languedoc, la Provence. Cultivée dans les jardins, fleurit pendant tout l’été.

Propriétés. Toute la plante a une odeur aromatique, agréable, une saveur âcre & amère. Son principal caractère est d’être céphalique. Les autres vertus qu’on lui attribue sont très-douteuses.

Usage. On fait sécher les feuilles, on les pulvérise & on les tamise ; enfin, on inspire cette poudre par le nez. Elle dissipe les humeurs muqueuses qui tapissent la membrane pituitaire. Elle est indiquée dans le larmoiement par abondance d’humeurs séreuses ou pituiteuses, dans le catarrhe humide, & l’enchifrenement, lorsqu’il n’existe pas de dispositions inflammatoires.

Marjolaine Sauvage. (Voyez Origan)