Cours d’agriculture (Rozier)/JULIENE

Hôtel Serpente (Tome sixièmep. 105-106).
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JULIENE ou Juliane des jardins. Tournefort la place dans la quatrième section de la cinquième classe des herbes à fleur en croix, dont le pistil devient une silique à deux loges séparées, & il l’appelle hesperis hortensia. Von Linné la nomme hesperis matronalis, & la classe dans la Tétradynamie siliqueuse.

Fleur ; en croix, les pétales oblongs, terminés par des onglets de la longueur du calice, dont les folioles sont linéaires, excepté deux qui sont renflés ; les étamines au nombre de six, dont quatre plus longues, & deux plus courtes.

Fruit ; silique longue, canelée, séparée par une cloison membraneuse de la longueur des battans ; les semences ovales, aplaties, rousses.

Feuilles ; ovales, en forme de lance, à légères dentelures, avec de courts pétioles.

Racine ; petite, en forme de navet, blanche.

Port ; tiges de deux pieds de hauteur environ, rondes, velues, remplies de moëles, droites, simples, ou rameuses. Les rameaux naissent des aiselles des feuilles. Les fleurs naissent au sommet des tiges, & les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.

Lieu ; originaire d’Italie ; cultivé dans nos jardins. La plante dure deux ans.

Cette plante varie dans nos jardins pour la couleur de sa fleur ; sur des pieds elle est blanche, & violette sur d’autres. À force de soins, on est parvenu à la rendre double & très-double. Elle produit alors un très-bel effet dans les platte-bandes d’un jardin & dans des vases. Ces plantes n’exigent aucune culture particulière ; elles aiment la terre-meuble & très-substantielle : on en sème la graine après l’hiver.