Cours d’agriculture (Rozier)/IMMOBILITÉ

Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 621-622).


IMMOBILITÉ, Médecine Vétérinaire. Cette maladie est assez rare dans les animaux. Le cheval atteint d’immobilité ne recule que très-difficilement ; si en le faisant avancer on l’arrête tout-à-coup, il reste dans la place où on le met, ses jambes se croisent sous lui ou en avant, & il conserve la même position lorsqu’on lui lève la tête. On voit bien que cette maladie a quelque ressemblance avec celle, qu’en médecine humaine, on appelle catalepsie. (Voyez Catalepsie).

Nous n’avons observé qu’une fois cette maladie, sur la route de Lodève à Montpellier, dans une mule attelée à une charrette, & saisie d’effroi, par un coup de tonnerre qui tomba à douze pas d’elle. Tous les symptômes ci-dessus se manifestèrent, & le charretier ne pouvant ni la faire avancer, ni reculer, on fut obligé de lui ouvrir les carotides.

M. la Fosse a observé que l’immobilité peut venir à la suite d’une longue maladie, principalement dans les chevaux qui ont échappé au mal de cerf. (Voyez ce mot). Il a aussi remarqué que les chevaux mal construits, dont la croupe est avalée, fortraits, & dans ceux qui ont eu des efforts dans les reins, ont resté quelquefois immobiles. Dans ce cas l’animal mange souvent, mais avec lenteur, & il périt insensiblement, malgré les remèdes les mieux indiqués,