Cours d’agriculture (Rozier)/HYSSOPE

Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 615-616).


HYSSOPE. (Voyez Planc. XX, page 501). Tournefort la place dans la troisième section de la quatrième classe des herbes à fleur d’une seule pièce & en lèvres dont la supérieure est retroussée ; & il l’appelle hyssopus officinarum. Von-Linné la nomme hyssopus officinalis, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur, composée d’un tube B menu & cylindrique à sa base, renflé vers le milieu évasé à son extrémité, partagé en deux lèvres dont la supérieure est élevée & échancrée au sommet ; l’inférieure rabattue & divisée en trois parties dont les deux latérales sont rondes, la moyenne découpée en cœur. La Figure C représente la corolle ouverte avec quatre étamines dont deux plus grandes & deux plus courtes. La corolle est attachée par sa base autour du calice D. Le calice est un tube divisé en cinq dents aiguës ; il est représenté ouvert en E.

Fruit. L’embryon repose autour du calice ; il est composé de quatre ovaires distincts qui deviennent autant de graines F.

Feuilles, simples, ovales, entières, adhérentes à la tige.

Racine A, ligneuse, dure, fibreuse, de la grosseur du petit doigt.

Port ; tiges hautes d’une coudée, quarrées, rameuses, cassantes ; les fleurs naissent au sommet en épi d’un seul côté ; les pédoncules chargés de plusieurs fleurs ; deux feuilles florales à la base des pédoncules ; les feuilles opposées sur les tiges.

Lieu ; cultivée dans nos jardins : la plante est vivace & fleurit en juin, juillet & août.

Propriétés. Fleurs à odeur forte, aromatique ; saveur un peu âcre ; feuilles plus aromatiques, d’une saveur légèrement amère. Les feuilles sont médiocrement expectorer dans la toux catarrhale, l’asthme pituiteux, l’ulcère des poumons par inflammation lorsque la fièvre est légère, que la toux est rare & l’expectoration difficile. L’observation n’a pas établi si elles sont accompagnées d’un succès heureux dans l’apoplexie pituiteuse, l’épilepsie par suspension d’humeurs, la jaunisse par obstruction des vaisseaux biliaires, l’hydropisie par obstruction du foie ou de la rate, la colique néphrétique par des graviers, l’ischémie catarrhale ; extérieurement, si elles contribuent à la résolution de l’inflammation catarrhale du globe de l’œil & de l’ophtalmie humide, & si elles dissipent le tintement des oreilles par des matières séreuses. C’est ainsi que M. Vitet s’explique dans sa Pharmacopée de Lyon, sur les propriétés de cette plante, tandis que la majeure partie des auteurs en font le plus grand éloge pour les cas où M. Vitet regarde ses propriétés comme très-douteuses.

Le sirop d’hysope ne doit pas être préféré à l’infusion des feuilles édulcorées avec du sucre.

L’eau distillée d’hysope ne jouit point des vertus de l’infusion des fleurs & des feuilles.