Cours d’agriculture (Rozier)/HERBE AUX PUCES
Herbe aux Puces, vivace, (voy. Planche XVIII.). Tournefort la place dans la seconde section de la seconde classe, qui renferme les fleurs d’une seule pièce en rosette, & dont le pistil devient le fruit, & il l’appelle psyllìum majus supinum. Von-Linné la nomme plantago psyllium, & la classe dans la tétrandrie-monogynie.
Fleur B. Tube évasé à son extrémité, divisée en quatre segmens ovales & aigus ; le calice est composé de quatre petites feuilles. Le tube est représenté ouvert en C, avec les quatre étamines. D représente le pistil.
Fruit E, capsule à deux loges, s’ouvrant horizontalement & renfermant les semences F. De ces semences est dérivée la dénomination de la plante. On a cru leur trouver quelque ressemblance avec la couleur & la figure des puces.
Feuilles, longues, entières, unies, terminées en pointe, & partagées dans leur longueur par un sillon droit.
Racine A, pivotante, fibreuse.
Port. Les tiges rameuses ; les rameaux naissent des aisselles des feuilles ; les fleurs naissent au sommet disposées en épi court ; les feuilles opposées deux à deux au bas des tiges.
Lieu, les terrains incultes ; la plante est vivace, & fleurit en juillet.
Propriétés. Semences inodores, d’une saveur visqueuse, ensuite légèrement acre & nauséabonde. C’est la seule partie de la plante employée en médecine. Boerhaave soupçonne cette plante un poison, donnée à forte dose. Le mucilage des semences est rarement purgatif, & est indiqué dans la diarrhée bilieuse, le pissement de sang par pléthore, l’ardeur d’urine. Il ne convient nullement dans la dyssenterie & dans les maladies inflammatoires de l’abdomen. Cette plante est nuisible aux chèvres.
Usage. On fait macérer au bain marie, pendant 24 heures, demi-livre de semences dans deux livres d’eau pure. On passe par un linge, & on laisse refroidir le tout ; ce qui forme un mucilage dont la dose est depuis une drachme jusqu’à deux onces, seul, on en solution dans cinq onces d’eau ; pour les animaux, on double la dose.
Il y a une autre herbe aux puces, qui est annuelle, & c’est le plantago cynops. Lin. Elle diffère de la précédente par ses feuilles dentelées & recourbées ; par ses semences aplaties, & par ses épis long & étroits ; ses propriétés sont les mêmes.