Cours d’agriculture (Rozier)/GINGEMBRE

Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 288-289).


GINGEMBRE. M. von-Linné le nomme ammomun zingibec, & le classe dans la monandrie. Il est inutile de décrire une plante que nous ne pouvons pas cultiver sans le secours des terres chaudes. Elle croît en Chine, dans le Malabar ; elle est actuellement cultivée aux Antilles. Nous ne la considérerons que comme une substance médicinale.

On n’apporte que la racine nouée, d’un brun cendré, médiocrement aromatique & odorante, & d’une saveur acre… Mâchée elle excite la salivation. Intérieurement elle redonne du ton & échauffe beaucoup ;… très-pernicieuse à ceux qui ont le genre nerveux irritable… On la prescrit contre les vents par foiblesse d’estomac : sa dose est depuis dix jusqu’à vingt grains. On apporte en Europe cette racine confite ; elle est alors moins échauffante. On peut fort bien se passer de l’usage de cette racine, qu’il est si facile de suppléer par les plantes aromatiques d’Europe.