Cours d’agriculture (Rozier)/FORTRAITURE

Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 13).


FORTRAITURE, Médecine vétérinaire. La fortraiture n’est autre chose qu’une fatigue outrée & excessive, accompagnée d’un grand échauffement.

Cette maladie attaque ordinairement les chevaux ; elle est plus fréquente dans ceux de rivière, sujets à des travaux violens, & communément réduits à l’avoine pour toute nourriture.

Signes. Elle s’annonce par la contraction spasmodique des muscles du bas-ventre, & principalement du muscle grand oblique, dans le point où ses fibres charnues deviennent aponévrotiques. Le flanc de l’animal rentre pour ainsi dire dans lui-même ; il est creux, tendu, son poil est hérissé & lavé, (voyez Flancs) la fiente est dure, sèche, noire, & en quelque façon bridée.

Traitement. La cure est opérée par des lavemens émolliens, & par un régime doux & modéré. Le son humecté, l’eau blanche dans laquelle on mêle une décoction de mauve, de guimauve, de pariétaire & de mercuriale, sont d’une efficacité singulière ; il est quelquefois à propos de saigner l’animal, après lui avoir donné quelques jours de repos ; lorsque l’on s’apperçoit qu’il acquiert des forces, on doit encore continuer l’usage des lavemens, & l’on peut même oindre ses flancs avec parties égales de miel rosat & d’onguent d’althéa, pour diminuer l’éréthisme, supposé que les remèdes internes, prescrits, ne suffisent pas à cet effet, ce qui est infiniment rare. M. T.