Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 672).
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FOIE, Médecine rurale. Le foie est un viscère attaché au diaphragme par le moyen de ligamens larges ; à l’ombilic, par le ligament rond qui étoit la veine ombilical dans le fœtus. Il est encore attaché par le moyen de la veine-cave & de la veine-porte.

Le foie est destiné à filtrer la bile, cette humeur si utile & si nécessaire à l’économie animale. Il est exposé à des maladies tout comme les autres organes ; il est souvent attaqué d’inflammations. Cette maladie qui est très-dangereuse par elle-même, se connoît & se manifeste par les symptômes suivans. Les malades ressentent à l’hypocondre droit une douleur forte, quelquefois très-aiguë : cette partie est très-tendue, & les malades ne peuvent point supporter les moindres applications. Le pouls est fréquent, dur, piquant & très-tendu ; le ventre est quelquefois météorisé ; les urines sont rouges & très-foncées ; les malades les rendent avec peine & douleur ; leur peau est très-sèche & presque brûlante ; ils sont tourmentés d’insomnie ; le délire est parfois de la partie ; toutes les secrétions sont diminuées très-sensiblement, sur-tout celles du nez & de la bouche ; ils se sentent, pour ainsi dire, embrasés.

L’énumération de tous ces symptômes offre un tableau assez effrayant : tout indique l’usage le plus prompt des remèdes ; & dans cette cruelle position, Je n’en vois pas de plus avantageux que la saignée du bras, souvent répétée ; les antiphlogistiques combinés avec les nitreux. L’eau de poulet, légèrement acidulée avec le jus de citron, & combinée avec le nitre est très-appropriée. Les fomentations émollientes sur le foie & le bas-ventre, sont d’un très-grand secours.

Les lavemens d’eau pure, légérement dégourdie, ou bien préparés avec la décoction de tripes ou entrailles de poulet, sont autant de bains intérieurs qui peuvent abattre l’inflammation des parties voisines de l’organe affecté.

Le petit-lait, sur-tout bien clarifié, la limonade légère ne doivent pas être oubliés. Si tous ces secours sont administrés dans le principe du mal, l’inflammation disparoît, & les malades recouvrent le calme après lequel ils soupirent ; alors on termine la cure par quelque purgatif doux & aigrelet, quand il ne reste aucun vestige d’inflammation, & on se relâche sur la sévérité du régime. M. AME.