Cours d’agriculture (Rozier)/CETERACH

Hôtel Serpente (Tome secondp. 655).


CETERACH. (Voyez Pl. 23, page 630.) M. Tournefort le place dans la première section de la seizième classe, qui comprend les herbes apétales sans fleurs, dont les fruits naissent sur le dos des feuilles, & il l’appelle asplenium ceterach. M. von Linné lui a conservé la même dénomination, & il le classe dans la cryptogamie, dans la famille des fougères.

Fleur & fruit. On sait que les lignes droites & saillantes placées sous les feuilles, sont des fleurs dont on n’a pas encore bien développé la structure ; ainsi nous les appellerons du mot général fructification. Ces lignes droites sont un composé de petites écailles, entre lesquelles s’élèvent des amas de cellules sphériques qui contiennent une poussière semblable à celle des fougères. Les paquets de fleurs sont ovales & disposés sur deux rangs sous chaque division des feuilles. On voit en A une de ces divisions grossie au microscope, qui couvre les fentes par où s’échappe cette espèce de poussière, reconnue pour être le fruit B : c’est une petite boule membraneuse environnée d’un cordon à grains de chapelet C, qui par sa construction le fait ouvrir en deux parties D comme une boîte à savonnette, & répand quelques semences fort menues E.

Feuilles, presque ailées, découpées en lobes alternativement placés, unis par leur base, obtus, sinués & ondés.

Racine, fibreuse, brune.

Port. Il sort de la racine un grand nombre de feuilles de trois ou quatre pouces de long, vertes en dessus, d’un jaune brun sur la surface inférieure qui porte la fructification.

Lieu. Les mazures, les rochers.

Propriétés. C’est une des cinq plantes capillaires. Les feuilles ont une saveur d’herbe mucilagineuse, un peu âpre & astringente ; on la regarde comme apéritive & comme béchique.

Usages. On se sert de toute la plante, excepté de la racine, & on en fait des infusions & des décoctions en manière de thé. M. Morand en conseille fortement l’usage, & il prescrit deux ou trois tasses le matin à jeûn, pour charier doucement les sables, dissiper les embarras des reins, adoucir les douleurs causées par les maladies néphrétiques dans les voies urinaires.