Cours d’agriculture (Rozier)/CAROUBIER

Hôtel Serpente (Tome secondp. 580-581).
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CAROUBIER, Carouge. M. Tournefort le place dans la première section de la dix-huitième classe, qui comprend les arbres & les arbrisseaux dont les fleurs sont à pétales & attachées aux fruits ; & il le nomme siliqua edulis. M. Linné le place dans la polygamie diœcie.

Fleurs, mâles & femelles, sur des pieds différens ; les mâles composées de cinq étamines & d’un calice très-grand, divisé en cinq parties, qui tient lieu de corolle, & est soutenu par un péduncule. La fleur femelle est composée d’un pistil placé dans un calice d’une seule pièce, formé de cinq tubercules & adhérent à la branche.

Fruit, légume long, aplati, rempli d’une pulpe charnue, dans laquelle sont creusées, d’espace en espace, de petites loges, qui renferment chacune une semence presque ronde, comprimée, dure & brillante.

Feuilles, ailées, souvent sans impaire, les folioles presque rondes, fermes, nerveuses & entières, avec un pétiole très-court ; elles sont ordinairement au nombre de cinq.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port. L’arbre s’élève très-haut, jette beaucoup de branches dont le bois est dur. Les fleurs naissent des aisselles des feuilles disposées en grappes.

Les feuilles sont alternes, & subsistent pendant l’hiver.

Lieu. L’Italie, l’Archipel, la Provence, le Bas-Languedoc.

Propriétés. Le fruit est doux, fade, mucilagineux, pectoral, adoucissant, laxatif.

Les siliques servent de nourriture aux bestiaux & les engraissent. Pour l’homme, c’est un fruit assez dégoûtant quand il est vert, & passable lors de sa maturité. Sa décoction peut être utile dans les rhumes, la toux.

Les feuilles peuvent servir à la préparation des cuirs, en manière de tan, & le bois est aussi dur & aussi utile que celui du chêne vert.

Cet arbre figure très-bien dans les bosquets d’hiver. On ne peut, en France, le cultiver que dans les bons abris de nos provinces méridionales.