Cours d’agriculture (Rozier)/CALAMENT

Hôtel Serpente (Tome secondp. 534-535).


CALAMENT. (Voyez Planche 18, page 490). M. Tournefort la place dans la section troisième de la quatrième classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce, dont la lèvre supérieure est retroussée ; & il l’appelle calamintha vulgaris & officinarum germaniæ. M. von Linné la nomme melissa calamintha, & la place dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. Chacune est formée d’un tube B, menu à sa base, gonflé dans le milieu, divisé à son extrémité en deux lèvres, dont la supérieure est relevée, arrondie, découpée en deux parties ; l’inférieure est rabattue, découpée en trois parties ; celle du milieu plus large que celles de côté, & est en forme de cœur. En C, le tube de la corolle est représenté fendu par le milieu de la lèvre supérieure. Quatre étamines excèdent la longueur du tube, dont deux plus grandes & deux plus courtes. Le pistil D est logé dans le fond du calice E.

Fruit. À la base du calice sont placés quatre ovaires, qui deviennent, par leur maturité, autant de graines.

Feuilles, arrondies, terminées par une pointe mousse, légérement dentelées, velues.

Racine A, rameuse, fibreuse, roussâtre.

Port. Tiges hautes d’une palme, carrées, branchues. Les fleurs naissent des aisselles ou bouquets purpurins, portées par des péduncules subdivisés en deux, & de la longueur des feuilles ; les feuilles opposées deux à deux.

Lieu. Les terrains pierreux, les bois, & fleurit en Juin & Juillet.

Propriétés. Ses feuilles ont une odeur agréable, une saveur âcre & un peu amère ; elles sont stomachiques, incisives, résolutives, carminatives ; les feuilles échauffent médiocrement, favorisent quelquefois l’expectoration, réveillent les forces languissantes de l’estomac & des intestins.

Usages. Elles sont indiquées dans le dégoût par foiblesse d’estomac, ou par des matières pituiteuses ; dans l’asthme humide, dans la toux catarrale. La dose des feuilles récentes, est depuis deux drachmes jusqu’à une once, en infusion dans six onces d’eau ; les feuilles sèches, depuis une drachme jusqu’à demi-once, en infusion dans la même quantité d’eau. Pour l’animal, en infusion, à la dose d’une poignée dans deux livres d’eau.