Cours d’agriculture (Rozier)/BOSSE

Hôtel Serpente (Tome secondp. 361-362).
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BOSSE, Médecine vétérinaire. Nous donnons ce nom à un engorgement des glandes comprises entre les branches de la mâchoire postérieure du cochon, avec tension, chaleur & douleur. Cet animal est plus exposé à cette maladie, que tous les autres ; il perd l’appétit, respire difficilement, son col devient très-gros ; il éprouve une chaleur considérable, s’agite, se couche, se lève, & quelquefois meurt le troisième ou quatrième jour.

Le froid subit qu’éprouve le cochon, après une course violente, ou après avoir été forcé de se mouiller dans une eau vive & froide ; des coups portés sur les glandes ; une disposition particulière à l’inflammation ; de l’eau froide prise en boisson, sont les principes qui peuvent donner lieu à cette maladie. Une mauvaise nourriture, de l’eau impure pour boisson, un terrain marécageux la rendent épizootique.

Pour diminuer la vélocité & la quantité du sang vers ces glandes, & empêcher que l’animal ne suffoque, comme il arrive assez souvent, il faut le saigner une fois ou deux, aux veines de la cuisse, ou aux veines superficielles du bas-ventre, exposer la partie malade à la vapeur de l’eau-de-vie & du vinaigre, donner pour nourriture du son mouillé, & pour boisson de l’eau blanche, contenant du sel de nitre ; administrer quelques lavemens émolliens, appliquer sur les glandes tuméfiées des cataplasmes de levain, d’oignons de lys & de basilicum ; n’ouvrir l’abscès que lorsque les duretés & l’inflammation sont considérablement diminuées, & panser l’ulcère suivant la quantité du pus & l’état de la tumeur. Cette maladie étant souvent épizootique, si l’on voit à la campagne un cochon prendre le col gras, & la tuméfaction de cette partie s’accroître, on ne doit pas hésiter de le séparer des autres, de lui donner pour seule nourriture un peu de son mouillé avec un peu de sel de nitre, & un breuvage d’environ une chopine de décoction de baies de genièvre ; de parfumer le col avec le mélange ci-dessus décrit, de l’envelopper d’une peau de mouton, la laine en dedans ; de parfumer l’écurie avec les baies de genièvre macérées dans le vinaigre, d’empêcher exactement toute communication immédiate ou médiate de l’animal infecté, avec les porcs sains, & de passer un séton au poitrail de tous ceux qui sont soupçonnés d’avoir communiqué avec les malades. M. T.