Cours d’agriculture (Rozier)/ATTEINTE

Hôtel Serpente (Tome secondp. 65).


ATTEINTE, Médecine Vétérinaire. C’est une meurtrissure que le cheval se fait au dedans du boulet avec ses fers, ou contre un autre corps. Celle-ci n’est qu’une atteinte simple. L’atteinte encornée pénètre jusqu’au-dessous de la corne, & l’atteinte sourde ne forme qu’une contusion sans blessure apparente.

Les chevaux fatigués, foibles des reins, & qui s’entretaillent en marchant, sont très-exposés à l’atteinte ; mais plus communément ce mal vient de ce qu’un cheval qui en suit un autre, lui donne un coup, soit au pied de devant, soit au pied de derrière en marchant trop près de lui, ou lorsqu’avec la pince du fer de derrière, il se donne un coup sur le talon du pied de devant.

On connoît l’atteinte par la plaie dans l’endroit où le cheval a été atteint. Le sang sort d’un trou, quand la pièce n’a pas été emportée. Dans l’atteinte sourde, on ne voit aucune meurtrissure, le cheval boîte, & la partie qui en est le siège, est plus chaude que le reste du pied.

Lorsque dans l’atteinte, le trou se bouche, & que la plaie paroît se consolider, la matière s’assemble quelquefois en dessous de la corne & pénétre jusqu’au cartilage ; cette atteinte devient encornée, & reste quelque tems à paroître, sur-tout si l’animal n’a aucune humeur de mauvaise nature en lui, qui puisse corrompre le cartilage par elle-même.

Dès le moment que l’atteinte paroît, il faut couper la pièce détachée, & panser la plaie avec du vin chaud & du sel ; s’il y a un trou, on le remplit de térébenthine, ou bien de la poudre à canon délayée avec de la salive, & on y met le feu. Si le trou de l’atteinte de la couronne se trouve profond, il est essentiel d’y appliquer légérement un bouton de feu.

Ce n’est que par une négligence, ou par une blessure qui se trouve auprès du cartilage, que l’atteinte devient encornée. La chair meurtrie se convertit en une matière qui corrompt à la fin le cartilage & le noircit. Cette circonstance est très-dangereuse par elle-même, & l’atteinte demande, pour être guérie, la même méthode que pour le javart encorné. (Voyez Javart) M. T.