Cours d’agriculture (Rozier)/ARROSOIR

Hôtel Serpente (Tome secondp. 11).


ARROSOIR. Vaisseau qui sert à arroser. (Voyez leurs différentes formes dans la gravure du mot Outils du Jardinage) On en fait en cuivre, en fer-blanc, en terre cuite & en bois, & tous sont également utiles, à la durée près.

Les arrosoirs dont on se sert dans les environs de Paris ont à peu près la forme d’une poire tronquée par les deux extrémités. Ils doivent contenir au moins un seau d’eau. Ceux des provinces plus méridionales, ressemblent à un prisme tronqué, & toute la partie inférieure est égale pour le diamètre ; la hauteur est prise sur celle de la feuille de fer-blanc ; les arrosoirs en cuivre y sont presque inconnus. Ces derniers ont un air plus dégagé, plus svelte, & sont même plus faciles à manier. Un seul coup d’œil sur la gravure vaudra mieux que la description.

On ne sauroit trop recommander de faire les trous des grilles petits & écartés au moins de six lignes, afin que les filets d’eau parviennent à terre sans se réunir en chemin. La manière de disposer la grille dans les arrosoirs parisiens, contribue beaucoup à donner plus de cavité à la voûte que les filets forment en sortant, que celle des autres arrosoirs. Lorsque le jardinier tient ceux-ci à la main, pour peu qu’il incline trop son arrosoir, les filets sont alors perpendiculaires sur la terre. La grille pour les arrosoirs des fleuristes diffère des premières, en ce que les trous sont encore plus écartés, & qu’ils n’ont que le diamètre d’une épingle ordinaire. Cette grille n’est percée qu’aux deux tiers de sa hauteur, & ne l’est pas dans la partie inférieure.