Cours d’agriculture (Rozier)/AGRONOMIE

Marchant (Tome onzièmep. 112-113).


AGRONOMIE. C’est, à proprement parler, la théorie de l’agriculture, la connoissance des principes et des règles, qui dirigent le premier, le plus utile, mais, en même temps, le plus simple de tous les arts. Tout ce qui tend à altérer la simplicité qui doit faire l’essence d’un art, dont les pratiques sont réservées à une classe d’hommes étrangers à d’autres leçons qu’à celles d’une longue tradition transmise par l’expérience, tout ce qui fait naître l’embarras dans les opérations, tout ce qui annonce l’intention de commander les innovations, plutôt que de les conseiller, déplaît souverainement aux cultivateurs et suscite leur défiance. Ils ont été si souvent dupes des spéculations hasardées, des calculs erronés, des projets bizarres sortis du cabinet des agronomes auxquels la pratique de l’agriculture est étrangère, qu’ils font rarement attention aux préceptes que ceux-ci leur prodiguent. L’exemple est, pour eux, le meilleur de tous les maîtres ; c’est le seul qu’ils écoutent : c’est dire assez qu’ils ne reconnoissent pour instituteurs que les agronomes dont les observations, recueillies dans l’habitude de la culture, s’unissent à une théorie saine et peu compliquée. (S.)