Coups de clairon/Bruyère bretonne

Coups de Clairon : Chants et Poèmes héroïques
Georges Ondet, Éditeur (p. 295-296).


BRUYÈRE BRETONNE


Sonnet remis au Czar lors de sa visite à bord du « MONTCALM » tout fleuri de bruyères bretonnes, en rade de Péterhoff.
(Mai 1900).

À S. M. le Czar.

La Falaise bretonne est rude et solennelle
… Hormis quand la bruyère en fleurit le contour :
Le cœur de nos marins est farouche, comme elle,
… Hormis quand y fleurit la douce fleur d’amour ;


Aussi, quand la Patrie au Devoir les appelle,
Ces enfants orgueilleux et soumis tour à tour
Pour en parer leur « douce » en coiffe de dentelle
Vont-ils cueillir la fleur qui parle de retour.

Or, cette fleur aimée au vieux pays breton
L’Impératrice l’aime également, dit-on :
Sire, voilà pourquoi, loin des côtes françaises

Les gros vaisseaux montés par les gâs de chez nous
Emportent dans leurs flancs les fleurs de nos falaises
Pour en fleurir le cœur de votre « Douce » à vous !