Coups d’ailes/Les Paspéias

Bibliothèque de l’Action française (p. 143-144).

Les Paspéias[1]


Nombreux, ils sont venus, les gens de « par en-bas »
Et voyez-les dans l’eau qui monte à leur ceinture.
Couper l’herbe marine est une tâche dure ;
Mais ils sont courageux et forts les « Paspéias ».

Sous le soleil ardent, ils ne s’arrêtent pas ;
Et comme s’ils allaient à joyeuse aventure,
Ils chantent vers le large et battent la mesure
Au mouvement rythmé de leurs solides bras.


Les herbages coupés flottent à la surface ;
Entre de lourds billots, le vent les pousse en masse ;
On traîne les billots au bord : ce n’est qu’un jeu.

Quand le froid les saisit, les hommes se redressent,
Et l’on peut voir, au lieu de leurs faux qu’ils abaissent,
De fins croissants d’argent plonger dans le flot bleu.

  1. On appelle ainsi les habitants de Paspébiac, Gaspésie.