Correspondance inédite de Hector Berlioz/097

Texte établi par Daniel Bernard, Calmann Lévy, éditeur (p. 265-266).
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XCVII.

AU MÊME.


Mardi matin, 19 juillet 1859.

Merci, mon cher Morel, de votre bonne nouvelle[1]. J’étais horriblement inquiet et n’osais vous communiquer mes inquiétudes, persuadé d’ailleurs que vous m’écririez aussitôt que la moindre nouvelle vous serait parvenue. Veuillez donner à Louis la lettre ci-jointe. Je pense qu’il y aura moyen pour lui de se faire payer de la maison Acquarone avant de quitter Marseille. Lecourt, dans une de ses lettres, m’assurait que les appointements de l’équipage d’un navire étaient payés avant tout. J’ai été bien malade encore ces jours derniers ; mais je crois que l’anxiété y était pour beaucoup. Je ne vous dirai pas combien j’aime Louis ; car vous le savez et vous l’aimez vous-même, et cette affection que vous lui portez a redoublé la mienne pour vous. Enfin, le voilà ! j’attends un mot de lui ; mais j’attends tranquillement à cette heure. La saison de Bade n’est pas raccommodée par la paix. Bénazet ne sait pas encore si le festival pourra avoir lieu.

Adieu, adieu ; je vous serre la main, je suis bien joyeux.

  1. Berlioz, comme on l’a vu par les lettres précédentes, était préoccupé au sujet de son fils, et M. Morel l’avait rassuré en lui apprenant l’arrivée à Marseille du navire sur lequel était Louis Berlioz.