Correspondance inédite de Hector Berlioz/055

Texte établi par Daniel Bernard, Calmann Lévy, éditeur (p. 189-190).
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LV.

À M. FERDINAND HILLER.


Paris, 1852.

Mon cher Hiller,

Vous allez me croire coupable, mais je ne le suis pas. Je rentre de la répétition, je déjeune, il faut que je ressorte aussitôt pour aller au concert où joue madame Kalergi, chez le prince Poniatowski ; chez Armand Bertin, au bureau de censure ; à l’imprimerie donner des instructions à mon copiste, pour insérer des réclames dans six journaux. Vous voyez qu’il m’est impossible de rester à la maison. Sans compter mon damné feuilleton que je ne puis faire la nuit car il faut absolument que je dorme. Le sommeil est le premier et le plus impérieux de mes besoins. J’aurais à être guillotiné à neuf heures du matin, que je voudrais encore dormir jusqu’à onze !

Adieu ; tâchez de venir un instant ce soir à neuf heures voir si j’y suis.