Correspondance de Voltaire/1774/Lettre 9022
9022. — À M. DE CHENEVIÈRES[1].
À Ferney, 6 janvier.
Je ne puis, mon cher confrère en Apollon, vous remercier qu’en prose, et j’en suis bien fâché ; mon état a empiré depuis quelques jours. Je renonce à tous les vers, hors aux vôtres. Je vous dirai en passant que, malgré mes souffrances, qui sont assez intolérables, je ne suivrai pas l’exemple des deux dragons de Saint-Denis ; les uns ont le courage de mourir, les autres le courage de souffrir. Je m’acquitte assez bien de cette dernière fonction. Je me borne à vous assurer de mon sincère attachement, aussi inutile que ma lettre.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.