Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8945

Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 470-471).
8945. — À M. D’ALEMBERT.
1er octobre.

Mon cher et grand philosophe, il faut mourir en servant la raison et la vertu, et en les vengeant des abbés Sabatier. Je me flatte que si ce petit ouvrage[1] peut parvenir à l’évêque protecteur d’un Sabatier, il connaîtra du moins le personnage, et il est bien nécessaire que ce coquin soit connu. Faites passer, je vous prie, un exemplaire à M. Saurin, et mettez les autres dans d’aussi bonnes mains. Si vous jugez que le petit écrit puisse faire du bien, on vous en fera tenir dans l’occasion.

Il y a de très-honnêtes athées, d’accord ; mais un Sabatier, ennemi de Dieu et des hommes, ne doit point être ménagé. Raton tire hardiment les marrons du feu en cette occasion. Raton recommande ses pattes à son cher et illustre Bertrand, qu’il aimera tendrement jusqu’au dernier moment de sa vie.

  1. Il doit être ici question du Dialogue de Pégase et du Vieillard (voyez tome X).