Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8842

Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 376).
8842. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[1].
Ferney, 15 mai.

Je ne cesse, monseigneur, de vous importuner. Il ne faut pas excéder son héros ; mais vous avez eu la bonté de promettre votre protection à ma colonie pour la faire payer de ce qu’elle a fourni au roi, il y a environ trois ans ; un mot suffirait pour obtenir ce payement du trésorier des Menus.

Vous avez bien voulu aussi flatter nos artistes de l’espérance de travailler pour vous. Ils demandent vos ordres : vous pouvez être sûr que vous serez content de leurs ouvrages.

Quant à Pandore, je n’ose renouveler mes supplications. Je suis toujours prêt, mort ou vif, à venir au rendez-vous que vous avez bien voulu me donner. Si j’arrive en vie, j’arriverai sourd et aveugle, boiteux, impotent, pouvant à peine parler ; mais tout cela n’y fait rien ; j’aurai le bonheur de vous entrevoir, d’entendre une partie de ce que vous me direz, de vous renouveler mon hommage et mon tendre respect.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.