Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8507

8507. — À M. SEIGNETTE,
secrétaire perpétuel de l’académie de la rochelle.
Mars.

Monsieur, accablé de maladies et ayant presque entièrement perdu la vue, c’est une grande consolation pour moi, dans le triste état où je suis, de recevoir votre prose et les vers de M. Fontanes[1], mon confrère ; mais c’est une nouvelle douleur pour moi de n’y pouvoir répondre comme je le voudrais.

Daignez, messieurs, agréer tous deux mes remerciements. Les vers sont beaux, et pleins de ce feu qui annonce le génie. Moins j’en suis digne, plus j’y suis sensible. Mes souffrances, qui ne me permettent pas de donner plus d’étendue à l’expression de mes sentiments, n’en diminuent point la vivacité. V.

  1. Louis Fontanes, né à Saint-Gaudens, mort le 17 mars 1821, marquis et pair de France, avait composé une Épître à M. de Voltaire. Cette épître est imprimée dans le Journal encyclopédique du 1er octobre 1772, page 110. Une note apprend que l’auteur avait dix-sept ans. Il prend le titre De l’Academie des belles-lettres de la Rochelle. Voilà pourquoi Voltaire l’appelle son confrère.