Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8412

Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 549-550).
8412. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, 18 novembre.

Mes parents n’ont pas pu, monsieur, recevoir votre compliment, qui les aurait beaucoup flattés. Ils étaient partis.

Vous êtes donc devenu le médecin Tant-mieux. Je vous en félicite. Lorsque j’aurai rencontré le médecin Tant-pis, qui est fort en vogue depuis quelque temps, j’aurai recours à vos joyeuses recettes, et j’espère que vous ne me les refuserez pas.

J’ai ici, monsieur, un homme de génie qui est venu exprès pour vous consulter sur un objet de votre compétence. C’est M. Dewailly, architecte du roi, regardé comme le plus grand dessinateur en ce genre. Il est chargé de construire le nouveau théâtre de la Comédie française, et a fait des recherches très-intéressantes sur cette partie. Si vous permettez, je vous le mènerai un de ces soirs. Il est en fonds pour vous faire passer une heure très-agréablement. Vous verrez, je crois, la construction des théâtres portée par un Français beaucoup au-dessus de tout ce que l’Italie a produit.

C’est dans vos ouvrages que M. Dewailly a puisé des idées neuves qu’il a réalisées, et il espère que vous voudrez bien l’aider encore de vos réflexions pour mettre la dernière main à son plan.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.