Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8160

Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 311-312).
8160. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[1].
Ferney, 1er janvier.

On me mande que mon héros est malade ; cela n’est peut-être pas vrai, car il y a si peu de choses vraies. Vous savez, monseigneur, si je souhaite qu’il n’y ait rien de plus faux. Dieu me préserve, au reste, de vous ennuyer par une longue épître. Vous avez d’autres affaires que celle de lire les hommages inutiles d’un vieux serviteur enterré dans les neiges. Dieu bénisse et allonge votre belle carrière ; conservez vos bontés pour le hibou des Alpes, qui vous sera dévoué avec le plus grand respect, tant qu’il aura encore quelques plumes sur son corps très-usé.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.