Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8051

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 225-226).
8051. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
15 octobre.

Mon cher ange, M. Marin me mande qu’il m’a envoyé, le 6 octobre, un gros paquet de vous que je n’ai point reçu, quoiqu’il m’en soit parvenu six contre-signés Choiseul et Chancelier. Tous ces six étaient des factums de plaideurs. Cependant je ne crois pas être de la chambre des vacations, encore moins du conseil d’État.

Pour moi, je vous envoie le factum de Massinisse contre Scipion, par l’avocat Lantin. Il a réformé son plaidoyer dans plusieurs points pour captiver la faveur de ses juges. Je ne sais si Lekain pourra plaider cette cause à Fontainebleau, devant le duc de Praslin et M. le duc de Choiseul ; je vous adresserai d’autres exemplaires dès que vous l’ordonnerez.

Si vous êtes à Fontainebleau, j’ai bien fait d’adresser ce paquet à M. le duc de Praslin ; et si vous êtes à Paris, j’ai encore bien fait, parce que ce paquet lui arrivera plus sûrement.

Qu’il ait la bonté de me permettre de le féliciter et de le remercier d’avoir mis Tunis à la raison. Comme on aime passionnément dans ce pays-là les montres de France, et qu’elles sont à bien meilleur marché que celles d’Angleterre, la fabrique de Ferney offre ses très-humbles services à M. le duc de Praslin.

Pour moi, mon cher ange, je ne vous offre pour le présent que des vers de six pieds en tout genre.

Je me flatte que Mme d’Argental est en bonne santé ; Mme Denis vous fait les plus tendres compliments.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.