Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7928

Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 113-114).
7928. — À M. CHRISTIN[1].
18 juin.

Mon cher petit philosophe, nous avons donc été malades, éloignés l’un de l’autre, et c’est ce qui m’afflige doublement. Il est vrai que le libraire de Genève avait vendu quelques exemplaires[2], quoiqu’il n’en dût pas vendre. On a pris alors le parti d’en faire une nouvelle édition. Vous verrez combien elle était nécessaire par la copie de ma lettre à M. de Cléry. Vous verrez combien on craint que vous ne soyez renvoyés au parlement de Besançon. Je frappe à toutes les portes pour parer ce coup, qui serait funeste aux habitants.

Il me semble qu’il y a un ancien édit qui porte : Nulle servitude sans titre. N’est-ce pas au roi d’expliquer cet édit, émané de l’autorité royale ?

Bonsoir, mon cher philosophe ; je vous embrasse bien tendrement.

P. S. On vous envoie quelques exemplaires de la nouvelle fournée, qui pourra adoucir un peu les chanoines.

Le sieur Buvard, dont vous me parlez, a voulu sans doute faire sa cour à ses maîtres aux dépens de ses concitoyens.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Du mémoire au roi pour les serfs de Saint-Claude.