Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7708

Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 494-495).
7708. — À M. L’ABBÉ AUDRA[1].
13 novembre.

J’ai été plus près, mon cher philosophe, de faire le voyage de l’autre monde que celui de Toulouse. Mme Denis est revenue de Paris prendre soin de mon triste état. Je vous recommande ce pauvre Sirven ; achevez votre ouvrage. La faiblesse de mon corps ne s’étend point sur mes sentiments. Je suis pénétré de reconnaissance et d’admiration pour le zèle de M. de La Croix. Le style de ses lettres me fait juger du succès qu’aura son mémoire en faveur de l’innocence, si cruellement opprimée. Je le prie de regarder cette lettre comme écrite à vous et à lui. Pardonnez-moi tous deux une lettre si courte ; mon état est mon excuse.

Si le pauvre Sirven a besoin d’argent, il n’a qu’à parler ; je vous prie de le lui faire dire.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.