Correspondance de Voltaire/1769/Lettre 7544

Correspondance : année 1769GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 325-326).
7544. — À M. DE CHABANON[1].
2 mai.

Oui, ayez pitié du pauvre vieux malade, centum puer artium ; oui, j’attends la scène d’Eudoxie et le divertissement que vous mettez en musique, et les vers charmants à M. de Lorry[2], qu’on dit imprimés. Ayez la bonté de faire à votre loisir un petit paquet de tout cela et d’enrichir mon petit cabinet de livres. Mais joignez-y une Eudoxie imprimée, car notre ami Rieu s’est emparé de la mienne. Je ferai transcrire proprement la nouvelle scène sur la pièce imprimée que vous m’enverrez. Il vous sera aisé de faire contre-signer le paquet. Je ne vous envoie, en échange de vos vers que j’aime, qu’un petit morceau de prose assez peu intéressant ; mais comme il regarde l’Académie dont vous êtes, j’ai cru devoir vous l’envoyer, quelque ennuyeuses que ces discussions puissent être.

Je reviens vite à vos jolis vers. Si votre épître à M. de Lorry n’est pas imprimée, voulez-vous me permettre de la faire insérer dans un petit recueil choisi qu’on va faire à Genève ? C’est un morceau précieux qui ne doit pas échapper au petit nombre d’amateurs qui existent encore. Vale, omnium musarum amice.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Compagnon d’armes du chevalier d’Assas.