Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7199

7199. — À M. LE MARQUIS ALBERGATI CAPACELLI[1].
À Ferney, 4 mars.

Je n’ai pu trouver, monsieur, l’estampe que vous demandez ; il n’y en a plus qu’à Paris, et on ne sait où les prendre. J’ai l’honneur de vous envoyer un petit portrait qu’on a fait d’après un buste, il n’est pas tout à fait mal ; il ressemble assez au vieillard qui vous écrit, et qui vous est véritablement attaché. Je touche au bout de ma carrière ; ma faiblesse augmente tous les jours.

Si M. Melchiori voulait me venir voir avant que je meure, et passer quelque temps avec moi, je lui demanderais la permission de le rembourser de son voyage, et j’espère que je pourrais lui être utile. Si, à son défaut, vous pouviez m’envoyer quelque pauvre philosophe, il serait très-bien reçu ; mais il faudrait un vrai philosophe.

Le vieux philosophe des Alpes vous aimera, monsieur, jusqu’à son dernier moment.

P. S. Le portrait est dans une petite caisse couverte de toile cirée, à votre adresse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.