Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7131

Correspondance : année 1768GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 488).
7131. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 13 janvier 1768.

Ce que vous désirez, monsieur, est fait. J’ai demandé la place vacante faiblement pour moi et mes successeurs, et fortement pour M. Rieu, comme je pourrais vous le prouver en vous envoyant l’extrait de ma dépêche. Je me suis contenté de dire à monsieur le duc qu’il avait été question de réunir cette place à la résidence, mais que peut-être il y trouverait des inconvénients. J’ai mis M. le chevalier de Jaucourt en jeu pour M. Rieu, dont j’ai fait valoir les services, et la résolution de s’établir à Versoy.

Voici, monsieur, les deux seuls mémoires des dettes de Galien. Je l’ai forcé à payer toutes les autres, à la vérité à mes dépens, mais je n’y veux plus penser. Il m’avait dit qu’il allait à Paris, et je l’ai annoncé à monsieur le maréchal. Depuis il m’apprend qu’il va d’abord en Dauphiné. Je crois qu’il ne pirouette que pour tomber à l’hôpital.

On ne me dit rien de la santé de la reine, sinon qu’il n’y a aucun mieux.

Dès que les chemins seront libres, je vous assure bien, monsieur, que vous me verrez, et souvent. Genève m’ennuie à un point dont vous n’avez pas d’idée. Quelles gens !

Vous connaissez le tendre attachement que je vous ai voué.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.