Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 7072

7072. — À M. LE CHEVALIER DE TAULÈS.
À Ferney, 20 novembre.

Le zèle de M. de Barrau[1] s’est bien ralenti ; il m’avait instruit autrefois, et il m’avait promis de m’instruire encore. Faudra-t-il que je m’en tienne aux mémoires de Torcy sur ce singulier traité entre Louis XIV et Léopold, qui dut être déposé entre les mains du grand-duc ? M. de Barrau laissera-t-il son ouvrage imparfait ? Quand on a fait un enfant, il faut le nourrir et le vêtir. J’ai recours aux bontés de M. de Barrau, et je le somme de ses promesses.

Les plates tracasseries de Genève peuvent bien être sacrifiées au cabinet de Louis XIV.

C’est bien dommage que M. de Torcy n’ait pas écrit des mémoires sur tout son ministère ; c’est un homme plein de candeur.

Si M. de Barrau veut, avec la même candeur, me continuer ses bontés, la vérité et moi nous lui en aurons grande obligation.

Voltaire.

  1. C’était sous ce nom que Taulès avait envoyé à Voltaire des remarques sur le Siècle de Louis XIV.