Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 7045

Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 403).
7045. — À M. DE BELMONT[1].
Ferney, 14 octobre 1737.

Votre gouverneur des Andelys, monsieur, ne paraît pas avoir l’esprit de votre gouverneur de Guienne ; je crois, comme vous, qu’il se trompe, mais il faudrait ne pas se tromper en mauvaise prose et en mauvais vers. M. le maréchal de Richelieu doit avoir eu la bonté de vous faire remettre la dernière édition des Scythes, imprimée à Lyon chez les frères Périsse. Je vous sais très-bon gré d’avoir quitté les criailleries du barreau et les épines de la chicane pour un des plus beaux arts qui rendent notre nation recommandable, et je ne pardonnerai point aux barbares, et surtout aux impertinents faiseurs de monologues qui endorment leur auditoire, l’insolence qu’ils ont de vouloir décrier l’art du dialogue. Soyez bien persuadé, monsieur, de l’estime inaltérable avec laquelle je serai toujours, etc.

  1. Lettres inédites de Voltaire, Gustave Brunet, 1840.