Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6575

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 500).

6575. — À M. LACOMBE.
17 novembre.

Si tous les ouvrages que vous imprimez, monsieur, étaient écrits comme votre lettre du 9, vous feriez une grande fortune.

Je suis effrayé des huit pages que vous comptez refaire[1]. En vérité, cet ouvrage très-froid n’en vaut pas la peine, et l’on compte vous donner bientôt quelque chose de plus intéressant[2].

Faites tout ce qu’il vous plaira du Recueil de Morale et de Philosophie[3]. Quand il sera fait, je vous proposerai une petite préface. On prétend que c’est un M. Bordes, de l’Académie de Lyon, ancien antagoniste de Rousseau, qui a fait la lettre[4] qu’on m’a attribuée dans les gazettes anglaises. Vous verrez par l’imprimé ci-joint que cette lettre n’est pas de moi. Si vous voulez donner au public ma lettre à M. Hume, avec des remarques[5] historiques et critiques assez curieuses, je vous les ferai tenir. Rousseau n’est pas seulement un fou ; c’est un méchant homme, c’est le singe de la philosophie qui saute sur un bâton, fait des grimaces, et mord les passants.

Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

  1. La tragédie du Triumvirat n’avait pas encore été émise ; il n’y eut à réimprimer que les pages 145-146 : et l’on ajouta les deux morceaux dont il est parlé dans une note sur la lettre 6524, et qui sont tome XXV, page 587, tome XXVI, page 1.
  2. Les Scythes.
  3. Dans les premières éditions, le Philosophe ignorant est suivi de divers morceaux (voyez tome XXVI, page 46) : mais je n’en connais aucune édition avec préface. (B.)
  4. La Lettre au docteur Pansophe.
  5. Notes sur la lettre à M. Hume ; voyez tome XXVI, page 35.