Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6563

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 490-491).

6563. — À M. DAMILAVILLE.
5 novembre.

J’espère, mon cher ami, que ce petit paquet vous parviendra. Celui de Meyrin est perdu, à ce que je vois. Je ne sais pas ce qu’il contenait ; mais si ce sont des choses qui vous intéressent, vous et ce pauvre M. Boursier, il faut ne rien négliger pour en savoir des nouvelles.

Il arrive quelquefois que de petits paquets restent dans un coin, et sont négligés par les commis de la diligence. Il se peut aussi que vous ayez oublié de faire écrire ce que le paquet contenait. L’inadvertance d’un cocher peut encore être cause de cette perte. J’ai écrit à Lyon, agissez à Paris ; mettez-moi au fait, et tâchons de retrouver notre paquet.

On a joué Olympie cinq jours de suite à Genève. Vous voyez que Jean-Jacques a eu raison de dire que je corrompais sa république[1]. Je n’ai pas été témoin de cette horrible dépravation de mœurs. Je suis toujours dans mon lit, et toujours me consolant par votre amitié.

Mais renvoyez-moi donc les trois lettres de Jean-Jacques[2]. Je m’étais trompé sur les dates ; il faut que je les vérifie. Bonsoir, mon cher, je n’en peux plus.

  1. Voyez tome XL, page 423.
  2. Voyez tome XXVI, page 33.