Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6496

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 422).

6496. — À M.  ÉLIE DE BEAUMONT[1].
10 septembre.

J’avais exécuté, mon cher monsieur, les ordres que vous m’aviez donnés dans votre première lettre, et j’avais déjà demandé M. Chardon, lorsque votre contre-ordre est venu. Il n’y a rien de gâté. J’attendrai vos dernières résolutions pour agir. Mme  la duchesse d’Enville demandera le rapporteur que vous voudrez.

Je vous répéterai toujours que je m’intéresse à votre gloire autant qu’aux Sirven. Je suis persuadé que votre mémoire fera le plus grand effet, et qu’il se débitera avec plus de succès qu’un roman nouveau. Le temps des vacances est précisément celui qui convient à cette affaire. Celle qui regarde le bien de madame votre femme est pour moi d’une plus grande importance ; il me semble qu’il s’agit pour vous d’un bien considérable. Si je vous ai déjà dit que c’est Cicéron qui plaide pour sa maison, je vous le répète.

Permettez que je vous embrasse sans les cérémonies que l’amitié ne connaît pas. Je n’ose en dire autant à Mme  de Beaumont ; il faut un peu plus de respect avec les dames.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.