Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6428

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 359-360).

6428. — À M.  LE COMTE DE ROCHEFORT.
Aux eaux de Rolle en Suisse, par Genève, 25 juillet.

J’ai reçu, monsieur, les Ruines d’Athènes[1], et père Adam celles de mon visage. Vous nous comblez de présents. Une nouvelle visite mettrait le comble à tant de bontés. Si jamais vous allez dans vos terres, daignez regarder Ferney comme une terre qui vous appartient sur la route.

Votre cœur a été touché, sans doute, de la Relation[2] que j’ai eu l’honneur de vous envoyer. On n’a guère profité de l’excellent livre des Délits et des Peines ; on ne connaît pas les proportions. Vous voyez par le lieu dont je date que ma santé n’est pas trop bonne : elle diminue tous les jours, et l’âge augmente. On quitterait la vie sans regret s’il n’y avait pas des âmes telles que la vôtre, qui réparent par leur vertu aimable les horreurs qu’on voit de tous côtés.

Toute ma petite famille vous fait les plus tendres compliments. Père Adam vous donne sa bénédiction, et vous renouvelle ses plus sincères hommages. V.

  1. Voyez la lettre 6380.
  2. Voyez la lettre 6412.