Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6236

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 186).

6236. — À M.  LE PRÉSIDENT DE RUFFEY[1].
À Ferney, 18 janvier 1766.

Mon cher confrère, votre jeune François[2] me charme et m’étonne.


D’où vient qu’aux grands Condés il craint de rendre hommage ?
C’est à lui seulement de chanter ces guerriers,
À lui qu’on voit comme eux se couvrir de lauriers
À lui Dès le beau printemps de son âge.


Enfin donc voilà le père et le fils[3] comme ils doivent être. J’écrirai à mon contemporain sitôt que mes maux me permettront d’écrire.

Rousseau est un grand fou, un méchant fou, et un malheureux fou. Je me suis occupé pendant deux mois à jeter de l’eau sur les charbons ardents qu’il avait répandus dans Genève.

Puisque vous m’avez envoyé des vers, en voici que je vous prie de ne montrer qu’à d’honnêtes gens.

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. François de Neufchâteau, qui venait d’être nommé membre de l’Académie de Dijon, à l’age de quinze ans.
  3. Les deux premiers présidents de La Marche.